Ils habitent le quartier depuis peu ou depuis toujours. On les croise dans la rue, au marché ou au café du coin, mais les connaît-on vraiment ? Rencontre avec des Limoulois et Limouloises d'exception.
Joëlle Vaillancourt : mannequin et conférencière engagée
Ils habitent le quartier depuis peu ou depuis toujours. On les croise dans la rue, au marché ou au café du coin, mais les connaît-on vraiment ? Rencontre avec des Limoulois et Limouloises d’exception.
J’ai rencontré le mois dernier la belle Joëlle Vaillancourt au Cégep Limoilou, où elle travaille. De retour d’une tournée de conférences dans le nord du Québec, la jeune femme en avait long à dire sur le parcours qui l’a menée à devenir mannequin taille plus, sur l’estime de soi et sur la saine image corporelle.
Un parcours difficile
Née à Sept-Îles, Joëlle se démarque des autres dès l’enfancepar son physique, ce qui lui attire des railleries et moqueries.
Je subissais aussi de l’intimidation indirecte, comme ne pas être invitée dans les partys à l’école ou être la dernière choisie en éducation physique, tout juste après la plante verte », se souvient-elle avec une touche d’humour.
Elle a ensuite quitté sa région natale pour étudier en chimie au cégep, puis en relations internationales à l’Université Laval. Hyper impliquée dans ses études et dans divers comités, elle commence parallèlement à s’entraîner, puis tombe dans le surentraînement et les régimes. On la complimente pour sa perte de poids, alors qu’elle ne va pourtant pas bien. Elle finit par se faire diagnostiquer un burn out, puis un trouble alimentaire. « Les troubles alimentaires, c’est super stéréotypé dans la société, et je ne pouvais pas concevoir moi-même en avoir un. » Commence alors pour elle une thérapie qui lui permettra de retrouver l’équilibre, pas à pas.
Une carrière dans le mannequinat
Un an plus tard, elle participe au concours nord-américain de mannequinat organisé par la marque Addition Elle. Elle terminera 7e sur 4500 candidates.
J’avais toujours jonglé avec l’idée d’être mannequin, mais avec du recul, ce n’était pas pour les bonnes raisons […]. Tu ne peux pas faire ça pour avoir confiance en toi, il faut que tu fasses ça avec de la confiance en toi, sinon tu te fais manger tout rond par l’industrie.
Cette expérience lui a donné énormément de visibilité et a lancé sa carrière de mannequin taille plus. À partir de ce moment, elle a aussi commencé à recevoir de nombreux messages de femmes touchées par son parcours. « Du jour au lendemain, j’étais rendue le porte-étendard de la diversité corporelle et de l’estime de soi. Ça m’est atterri dans les bras de façon super naturelle. » Son passage dans l’industrie de la mode lui fait cependant prendre conscience que quelque chose ne tourne pas rond. Les femmes sont bombardées d’images qui leur font toujours croire qu’elles ne sont « pas assez ». Joëlle cherche le moyen de renverser la vapeur.
C’est vers la base de la pyramide qu’il faut commencer. Non pas attaquer l’industrie [de la mode], mais travailler avec les femmes pour qu’elles aient confiance en elles et qu’elles puissent s’émanciper de ces standards-là de beauté. C’est dans cet esprit-là que j’ai commencé à donner des conférences.
Aujourd’hui Limoilou, demain le monde
Avec ses conférences sur l’estime de soi et la saine image corporelle, Joëlle désire donc partager son message avec plus de gens possible, toujours selon son mantra, « une personne à la fois ». « Je veux vraiment être travailleuse autonome, faire des conférences et changer le monde ! » Si elle a toujours des rêves de grandeur, c’est cependant dans Limoilou qu’elle a élu domicile, pour la vie de quartier.
La dynamique jeune femme est aussi porte-parole pour la campagne Bougez Santé de mongymenligne.com, campagne qui encourage les gens à bouger dans une optique santé plutôt qu’esthétique. Elle est également depuis peu ambassadrice pour l’organisme Fillactive. Elle s’entraîne régulièrement au Club de boxe de la Capitale avec Kevin Bizier. Humble et lucide, Joëlle ne cache pas que cet équilibre qu’elle a réussi à atteindre est fragile, mais que le travail nécessaire pour y arriver en valait la peine. Son identité ne se résume plus à un chiffre sur la balance.
Pour moi, c’est important de bouger parce que je m’aime et non parce que je me déteste.
Pour en connaître plus sur Joëlle Vaillancourt : http://joellevaillancourt.com
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