Jean Cazes : une rivière d’images limouloises

Jean Cazes a été le premier collaborateur à joindre Monlimoilou, en 2009; depuis, il documente en photo l'évolution du quartier. Dans le cadre des célébrations de son 10e anniversaire, Monlimoilou propose l'exposition 10 ans en images, rassemblant des photos de Jean Cazes à découvrir au détour de vos rues d'ici octobre. Faites connaissance avec l'homme derrière la lentille.

Jean Cazes : une rivière d’images limouloises | 7 juin 2019 | Article par Suzie Genest

Crédit photo: Arnaud Bertrand

Jean Cazes a été le premier collaborateur à joindre Monlimoilou, en 2009; depuis, il documente en photo l’évolution du quartier. Dans le cadre des célébrations de son 10e anniversaire, Monlimoilou propose l’exposition 10 ans en images, rassemblant des photos de Jean Cazes à découvrir au détour de vos rues d’ici octobre. Faites connaissance avec l’homme derrière la lentille.

C’est en 1972 que la famille Cazes s’est installée à Québec. À 6 ans déjà, celui qui se décrit comme un « boulimique d’information » lisait religieusement Le Soleil, Le Devoir

« Plus tard, j’ai monté un paquet de dossiers avec des coupures de presse sur des thèmes comme l’urbanisme et l’architecture, les catastrophes météo, des enjeux de société, etc. que j’ai d’ailleurs en partie conservés et qui me servent parfois pour ma chronique historique », dit-il en faisant référence à ses billets du dimanche.

Photographe autodidacte, avec son premier appareil acquis en 1984, Jean a commencé par faire « surtout des diapositives ». S’y révélaient son intérêt pour les sciences naturelles, les fleurs, les saisons, la météo, qui l’a aussi guidé vers un baccalauréat en géographie physique à l’Université Laval.

Du magazine au web

Dès la fin des années 1980, on a pu lire Jean Cazes dans les magazines Franc-Vert, Géo Plein Air, Forêt conservation. Une rencontre déterminante avec Jean Plourde en 1990 l’a amené à Télé-Mag comme journaliste recherchiste à l’émission Dossier actualité, où il prêtait main-forte à l’animateur Sébastien Bovet – en qui il voyait déjà poindre « un futur Bernard Derome ». Puis, s’éloignant de la zone de confort de sa « nature timide », il a eu une « véritable révélation » à CKRL FM. L’émission culturelle d’une heure Les années lumière, qu’il animait avec Jean Plourde, exigeait une quinzaine d’heures de recherche. « Il n’y avait pas d’Internet à l’époque… », rappelle-t-il.

En 2004, Jean Cazes s’est tourné vers la photo numérique. Ayant découvert Québec Urbain, blogue et agrégateur de nouvelles urbanistiques, il s’y est impliqué. Il a pris la relève de Francis Vachon lorsque ce dernier est parti étudier le photojournalisme. Si les deux hommes ont eu leurs affrontements idéologiques, Jean Cazes a toujours estimé le photographe : « J’admire son travail. Je dois beaucoup à Francis Vachon, j’ai appris beaucoup. »

« À quelques pas… »

C’est dans Québec Hebdo que Jean Cazes a découvert Arnaud Bertrand et son portail de quartier. Arnaud Bertrand, lui, avait lu Québec Urbain, notamment un billet où Jean Cazes recensait les distances de marche des commodités du quotidien à partir de son domicile à Limoilou. Ils se sont rencontrés en mars 2009; le reste appartient à l’histoire de Monlimoilou... Jean Cazes y a amené Réjean Lemoine et Julien Dallaire. Mariant d’abord blogue et revues de presse, Monlimoilou a fait le pari après 2014 – avec Monsaintroch, Monsaintsauveur et Monmontcalm fondés entre-temps – de ne publier que du contenu produit à l’interne, rappelle Jean Cazes. Il souligne ici l’apport de la journaliste à l’origine de Monmontcalm.

« On doit beaucoup à Céline Fabriès. Je suis entouré de passionnés, j’en suis très fier. »

Qu’est-ce qui a le plus marqué Jean Cazes au cours de cette décennie dans l’évolution du quartier, et que voit-il dans sa mire pour la suite? Il cite la nature qui a repris ses droits à l’Anse-à-Cartier, le verdissement, les aménagements comme la place Limouloise, le retour des familles. Il pense également aux personnalités qui font rayonner Limoilou au-delà de ses frontières : Véronique Claveau, Safia Nolin, Tire le Coyote, Alaclair Ensemble, Webster…

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Jean Cazes rappelle aussi la renaturalisation des berges de la rivière Saint-Charles, à compter de la fin de la décennie 1990. Il évoque du coup la rivière Lairet, qui à la fin des années 1950 était devenue « une dompe à ciel ouvert », se désole-t-il. Ces rivières sont un des sujets qui passionnent le géographe. Quant au photographe, appareil au cou, il semble prêt à sillonner infatigablement Limoilou pour encore dix ans.

« On a possiblement la plus grande banque de photos du quartier depuis 10 ans », avance-t-il avec enthousiasme.

Dix ans en 15 panneaux

Pour ses 10 ans, Monlimoilou a fait produire 15 panneaux en alu-panel de 31 pouces sur 21 pouces, à partir de ses archives photo. Ces photos de Jean Cazes mettent en lumière des lieux du quartier qui ont beaucoup changé. Les panneaux ont été installés principalement dans les ruelles du Vieux-Limoilou et sur les façades de commerces du quartier dont Saucisses et complices et le Shady Café resto, à la place Jean-Béliveau…

L’exposition 10 ans en images, en place de juin à octobre 2019, sera ensuite rapatriée à l’intérieur dans des commerces et lieux significatifs du quartier Limoilou. Suivez Monlimoilou pour connaître tous les lieux à visiter.

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