Cramaglace! (1)
Dring, dring! C’est ainsi que l’on reconnaît Monsieur Cornet. Monsieur Cornet, c’est la panacée des objets roulants : un camion rempli de crème glacée! Habitant dans le bas d’une colline qui n’est jamais descendue par le camion, mon frère et moi qui étions déjà en haut, dévalons la pente à toute vitesse pour fouiller dans le fond des poches de mon père. Nous trouvons la petite monnaie nécessaire à l’achat du trésor froid. La côte que nous remontons se transforme en montagne de crème glacée.Sur la pointe des pieds pour voir l’intérieur du camion, nous commandons la même chose : une grosse molle au chocolat, trempée dans le chocolat. Délectable et surtout, plein d’énergie! Fréro attaque le gros tourbillon par le sommet, déclenchant inévitablement un volcan coulant de brun qui se colle autour de sa bouche et de ses mains. Je le regarde avec dégoût. Comment mon frère arrive-t-il à faire autant de dégât avec son cornet, c’est fascinant! Le même mystère réside à propos du fait qu’il arrive à se mettre de la barbapapa jusque dans les cheveux à Expo Québec, mais ça, c’est une autre histoire. En fait, il s’en fout, il mange. Pour ma part, je pars de la base du cornet, stratégie qui m’évite d’être gommée et de sentir le lait pour le reste de la journée.Affublés de nos monstres glacés, nous descendons la rue vers la maison afin de montrer fièrement la chose à notre père. Du coup, nous en profitons pour écœurer les copains qui n’ont pas eu le temps de monter avant le départ du camion : faut savoir rester alerte au dring annonciateur de Monsieur Cornet!Aujourd’hui à Limoilou, les enfants sont gâtés et n’ont pas à attendre le véhicule roulant rempli de crème glacé. Seulement dans le quartier Vieux-Limoilou, trois crémeries et deux chocolateries prennent pignon sur rue : Nuances de Saisons, Le Lilo, Le Glacier, Chococalin et Aux Trésors Enchantés. Puisque l’objet de convoitise servi dans ces établissements est très apprécié des enfants, j’ai décidé de les visiter en compagnie de fiston Philémon, bientôt âgé de six ans. C’est justement à cet âge que mon frère et moi avions le droit de se rendre seuls, en haut de la côte, pour se payer nous-mêmes le gros cornet.La suite la semaine prochaine, histoire de faire saliver les gourmands…
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