De nécessaires conseils de quartier

On le sait : la Ville de Québec cherche à redéfinir les limites des différents quartiers qui la composent, d’en réduire le nombre. Une recomposition qui, nécessairement, changera la dynamique de ces espaces autant que leur représentativité : augmenter les zones géographiques, c’est aussi couper le nombre de Conseils de quartier. Sait-on, réellement, ce que cette action implique? Discussion sur le sujet avec l’ancien président du Conseil de quartier Vieux-Limoilou, Érick Rivard, qui y siège aujourd’hui à titre d’administrateur.D’abord, petite définition : qu’est-ce qu’un conseil de quartier? Il s’agit d’une instance, composée de neuf bénévoles élus, soit quatre hommes, quatre femmes et un représentant du milieu, qui se réunissent une fois par mois, en compagnie des conseillers municipaux du district électoral dans lequel ils se trouvent, afin de discuter des enjeux du quartier.

Erick RivardCette instance c’est, parmi tous les mécanismes de consultation publique de la Ville, le plus près des gens. Sa grande efficacité tient au fait qu’il est une sorte de permanence citoyenne, contrairement à une assemblée publique, par exemple », explique Érick Rivard. Bien entendu, cette représentativité  a un coût, léger : un budget de fonctionnement annuel de 1000$. « Mais la plupart des quartiers ne dépensent jamais cette somme en entier », précise-t-il.

Le poids démocratique et consultatif du Conseil de quartier tient en plusieurs actions qu’il peut entreprendre. Il peut, lorsqu’il est mandaté à cet effet par la Ville de Québec, tenir des séances de consultation publique autour d’enjeux majeurs touchant le zonage ou l’urbanisme du quartier. Il peut également entreprendre la mise en place d’un Plan directeur de quartier, c’est-à-dire, une planification sur dix ans des orientations d’un secteur, née d’une large concertation entre l’ensemble des intervenants du quartier. Dans le Vieux-Limoilou, l’initiative a été entreprise, pour la dernière fois, en 1994.

C’est un outil fort efficace qui a concrètement mené à la consolidation de la 3e Avenue, au réaménagement de plusieurs parcs ou encore à la mise en place du Parc linéaire de la rivière St-Charles. Le Conseil de quartier demande d’ailleurs à la Ville d’amorcer un processus de révision de ce plan en vue des dix prochaines années », indique Érick Rivard.

Le Conseil de quartier a également un pouvoir d’initiative : il peut organiser ou participer à la mise en place d’évènements divers. Par exemple, dans le Vieux-Limoilou, l’équipe du conseil a créé le Grand bazar des ruelles (photo ci-contre) et la première édition de Miracle sur la 3e Avenue était, en bonne partie, son initiative.Enfin, et peut-être surtout, le Conseil de quartier assure le lien entre les citoyens et les élus : tous ceux qui souhaitent faire part d’un problème ou partager une idée pour leur milieu de vie y trouvent toujours une oreille attentive.

Par exemple, il y a déjà plus de deux ans, un programme de surveillance policière a été mis en place pour le tapage nocturne à la sortie des bars du quartier. Cette initiative répondait à une demande concertée du Conseil de quartier Vieux-Limoilou et de la conseillère municipale suite à une visite d’une douzaine de citoyens lors d’une séance du conseil ».

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