Crédit photo: Fonds Natrel. Société historique de Limoilou.Émerveillée, je l’ai été devant le sens de la coordination et la souplesse de l’artiste de hula hoop. Amusée, aussi, par l’homme timoré qui tentait de séduire une femme fatale en maniant des balles sur une estrade. Charmée encore par la sensualité d’un couple qui y est allé d’un tango jonglé. Épatée, comme tous les spectateurs, par la dernière performance, qui affichait une maîtrise aussi bien du diablo que de la scène. Car le cirque, s’il veut stimuler tous les sens, est également affaire de costumes, d’accessoires, de musique et de mise en scène. C’est souvent là toute la différence entre un numéro qui soulèvera les passions, comme celui du rouleau américain (ou rola-rola), et un autre qui laissera indifférent, comme celui du bâton. Que certains aient échappé une quille à l’occasion, cela ne remet pas en question leur talent, indéniable – la sympathie du public était d’ailleurs au rendez-vous –, mais quelques prestations paraissaient étrangement bâclées.La quinzaine de circassiens invités ont donc, dans l’ensemble, livré un spectacle inégal – mais néanmoins divertissant. Au moins les jongleurs ont-ils jonglé ; on ne saurait en affirmer autant de l’animateur qui, lui, n’a pas animé. En avouant d’entrée de jeu qu’il était là pour « tuer le temps » pour permettre à chacun des artistes de préparer son matériel, il a plutôt tué le plaisir du public en répétant la même rengaine : « Turbo Fest! », suivie d’un mouvement de bassin. Des informations sur les participants, qui venaient des quatre coins du monde, et sur leur art respectif, obscur pour les non-initiés, auraient par exemple été bienvenues. Certes, Hotier dira que le cirque relève moins de l'intellectualité que de la sensorialité ; il reste que l'expérence n'en aurait été que plus satisfaisante.[ À lire aussi : Turbo Fest 2011 : un marathon de jonglerie à Québec ] [ Festival Turbo Fest 2010 : des photos! ]