Jours de cirque : Gesamtkunstwerk

Photo : Jean Cazes, 2 juin 2011. Jean Cazes, 2 juin 2011.Jean Cazes, 2 juin 2011.Jean Cazes, 2 juin 2011.Jean Cazes, 2 juin 2011. Allez, avouez : l’idée vous a effleurés. À les voir se déployer avec leur attirail, dans tout leur sang-froid et leur bravoure, risquant leur vie pour quelque chose de plus grand qu’eux : n’est-ce pas que vous avez eu le désir de vous enrôler? Certes, leur mission tire maintenant à sa fin, mais il y en aura forcément d’autres, et cette fois, songez-vous, vous pourriez en être. On dit que l’entraînement est des plus rigoureux mais, au final, les nombreuses heures de pratique seront absorbées par un spectacle réglé au quart de tour, à en juger par celui qu’a livré la cinquantaine d’étudiants de la formation professionnelle de l’École de cirque de Québec, le 2 juin dernier.Jean Cazes, 2 juin 2011.La fierté qu’admettait le directeur dans son discours inaugural – fierté réciproque de l’École de cirque et des résidants du quartier de la présence de l’institution à Limoilou – aura également été celle, je l’espère, de ces jeunes artistes qui ont maîtrisé leur art comme la scène. Les “portraits urbains” de Tokai se sont enchaînés dans un feu roulant de stepettes, laissant peu de répit au spectateur. Tissu de ce côté, planche sautoir de l’autre, monocycle ici, roue allemande là-bas, cannes d’équilibre devant, trapèze là-haut… : la diversité des performances n’aura pas sacrifié l’unité d’ensemble, assurée par une mise en scène efficace d’après une idée originale de Frédéric Dubois et une belle solidarité des circassiens.Jean Cazes, 2 juin 2011.L’amateur de cirque aura peut-être reconnu certains clichés – le jeu de séduction qui rythmait le numéro de sangles, ou le jongleur bienheureux (à quand un jongleur ténébreux?). La créativité n’était pas moins le mot d’ordre, notamment dans les prestations du mât chinois et du cerceau en mode aveugle. Encore que ce numéro, qui clôturait l’événement, ne frappait pas les esprits – du moins pour la finale d’un spectacle qui s’était ouvert sur une performance de trampoline plutôt époustouflante.On doit à Wagner le concept de la Gesamtkunstwerk, “l’oeuvre d’art totale” où musique, chant, danse, poésie, théâtre et arts plastiques seraient indistinctement mêlés dans un opéra. En proposant des spectacles où les univers musical, dramaturgique, artistique, voire technologique, se rencontrent pour mettre en valeur les prouesses du corps, le cirque ne semble pas loin aujourd’hui de cet idéal wagnérien.[ À consulter aussi : Nouvelle place publique de l’École de cirque de Québec : inauguration festive. ]

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