« Combattons le tyran »

Macbeth Cégep LimoilouMacbeth, créée par Shakespeare en 1606 et dont l’action se déroule vers 1050, est teintée d’une singulière actualité en ces jours de révolte au Moyen-Orient. Largement reprise à travers le monde et les époques, l’œuvre trouvait ainsi une nouvelle résonance entre les mains de la Troupe du Grand Escalier du Cégep Limoilou, qui y consacrait sa 31e édition la semaine dernière. Signe que les chefs-d’œuvre ont (parfois tristement) quelque chose d’universel.Universel, le drame l’est surtout par la réflexion sur le mal et sur le remords qui le sous-tend, à travers des personnages aveuglés par une ambition meurtrière. La Norvège et l’Écosse se livrent une bataille où Macbeth, cousin du roi Duncan et duc de Glamis, s’illustre par son courage. Sur le chemin du retour, il rencontre trois sorcières qui, successivement, l'interpellent comme duc de Glamis, duc de Cawdor et futur roi. Peu de temps après, le roi Duncan récompense en effet son cousin en lui offrant le duché de Cawdor. Macbeth informe sa conjointe de la prédiction ainsi réalisée des sorcières ; celle-ci le pousse alors à assassiner Duncan. S’emparant du trône, le nouveau roi vit dès lors dans la crainte de perdre sa couronne. Le sang appellera le sang, dans une longue série de meurtres dont l’usurpateur ne sortira pas indemne.Voilà le monument théâtral auquel se sont frottés les jeunes comédiens de la Troupe du Grand Escalier. Joli mais difficile défi à en juger par les souffles courts, les bégaiements et une élocution qui faisait parfois défaut. En fait, la pièce est aussi exigeante pour les acteurs que pour les spectateurs qui, surtout s’ils ne connaissent pas l’œuvre de Shakespeare, risquent de s’y perdre. Du côté des bémols, donc, une pièce ardue et des costumes qui mélangeaient les époques – rien pour aider la compréhension du spectateur. En contrepartie, toutefois, la présence sur scène d’un violoncelle qui y est allé d’un fort bel accompagnement musical, et la qualité de l’interprétation de Macbeth et de Lady Macbeth. Ne soyons pas tyrans à notre tour.[ À lire aussi : Le Cégep Limoilou présente la pièce Macbeth ]