Bulldozer le patrimoine municipal

Source : Daniel Deschênes, Le Soleil (Opinion du lecteur), 11 août 2012. Quelques heures avant le début des vacances pour des milliers de Québécois, l’administration Labeaume a décidé que la façade de l’hippodrome ne serait pas préservée, tel qu’il en avait été convenu lors du plus récent choix pour l’emplacement du nouvel amphithéâtre.Cette décision est une erreur monumentale de la part de cette administration. De part sa situation, son envergure et son importance pour le quartier Limoilou, l’hippodrome est depuis près de 100 ans un bâtiment emblématique. Détruire un tel symbole affectera assurément l’identité architecturale de la ville. En effet, l’hippodrome, tout comme l’hôtel de ville et plusieurs autres édifices à Québec, a été conçu par l’architecte Georges-Émile Tanguay, un homme reconnu pour avoir élaboré un “style minicipal”, un style qui confère à la ville de Québec une identité architecturale qui lui est propre. L’administration Labeaume s’en prend donc à son patrimoine civique. Mais il y a plus inquiétant encore avec cette décision. La ville de Québec, une ville du patrimoine mondiale de l’UNESCO, ne semble pas avoir de politique crédible en ce qui concerne le patrimoine. Récemment, des promoteurs ont réussi à détruire des façades patrimoniales prétextant la sécurité, sous le regard approbateur de la Ville. Pire encore, la ville joue maintenant le jeu des promoteurs et cherche à dévaloriser les bâtiments anciens sous prétexte qu’ils ne sont pas à la hauteur.Le maire de Québec, qui devrait être le premier défenseur du patrimoine, préfère s’asseoir dans la cabine du bulldozer.[ À lire aussi : Amphithéâtre : la façade de l’hippodrome ne sera pas conservée et Pavillon des Arts (ExpoCité) : un des plus beaux édifices municipaux de Québec (2). ]

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