Grève étudiante : dérapage policier à Limoilou
C’est un beau jeudi après-midi, ensoleillé tout comme ce printemps qui ne cesse de nous faire oublier l’hiver! Les étudiants de la région de Québec, et plus particulièrement du Cégep Limoilou, intrigués par l’annonce sur les réseaux sociaux la veille qu’une professeure de l’institution commettrait « un geste de désobéissance civile », se réunissent spontanément devant l’institution de Limoilou. Ils sont presque 400, selon les manifestants.Rapidement, l’événement s’annonce comme « un pétard mouillé », la professeure, dont le geste constituait à donner son cours à l’extérieur, se récuse devant les menaces de la direction de l’établissement. Une collègue lit un manifeste et le happening se termine aussi vite qu’il fut improvisé. Les étudiants se dispersent, certains entament une marche pacifique, d’autres se rassemblent en petits groupuscules, discutent, s’indignent de cette grève qui n’en finit plus de durer. D’autres enfin retournent en classe, car après tout, l’établissement donne ses cours, il n’y a pas de grève étudiante au Cégep Limoilou.C’est toujours un beau jeudi après-midi et l’ambiance est somme toute festive! Tout aurait pu s’arrêter là! Mais, c’était sans compter sur la présence policière, une très grande présence policière, comme si finalement le cœur du conflit s’était tout à coup transporté à Limoilou. iphone xs max hoesje Au détour d’une rue, les membres d’un de ces groupuscules, lourdement armés de carrés rouges à leurs chemises (!!), sont bloqués dans leur progression vers l’entrée principale du Cégep. custodia cover Il y a plusieurs voitures de police dans la rue, et surprise (!), un autobus du RTC, vide, appelé en renfort et qui attend sagement de se remplir. C’est qu’ils sont prévoyants ces policiers! Ceux-ci encerclent les manifestants, des méchants mots sont échangés. Un des manifestants refuse de donner son identité aux policiers, sous prétexte qu’il n’est pas en état d’arrestation – première erreur. Il n’en faut pas plus, c’est l’injure suprême, les policiers se mettent à 4-5, le jettent au sol et l’arrêtent. Les confrères étudiants tentent d’interférer – deuxième erreur, ils seront aussi arrêtés. Mais certains s’offusquent, posent des questions embarrassantes du genre : “sous quel motif m’arrête-t-on?” – troisième erreur, ils seront aussi jetés têtes premières contre le sol, roués de coups de matraque. Tout le monde y passe, même “un carré vert”, au mauvais endroit au mauvais moment, signe d’un zèle excessif. D’autres manifestants, devenant ainsi témoins, filment la scène. Les journalistes, ameutés par l’important contingent policier, captent aussi l’affrontement. cover iphone 7 plus Les policiers continuent leurs arrestations massives, avec une brutalité surprenante, sans jamais se questionner, sans gêne devant tous ces témoins. cover iphone 7 La fin justifie les moyens.Plus de 40 étudiants seront arrêtés, envoyés dans l’autobus du RTC qu’il faut bien remplir. Une escorte de 4 voitures de police est mise en place pour amener tout ce beau monde au poste du Parc Victoria – c’est qu’il faut les surveiller, ces dangereux criminels de guerre, à qui on n’a pas encore retiré les armes (les carrés rouges!). Ils recevront des amendes salées de 500 $ chacun, sans trop savoir pourquoi. iphone xr hoesje Vous pouvez dormir en paix, les dangereux étudiants ont été écroués, tabassés, humiliés, ils ne recommenceront plus!Ce qui s’est passé jeudi le 19 avril 2012 à Limoilou est un microcosme d’un conflit qui dégénère. En effet, au même moment, des gestes policiers similaires avaient lieu à Montréal, Gatineau et Sherbrooke. Pure coïncidence ou signe d’un mot d’ordre évident? Les seuls responsables sont en cravate et se pavanent tranquillement derrière les portes du Parlement. Car en effet, s’il est inconcevable de ne pas condamner les gestes de violence, le spectacle de Limoilou était de la pure violence. L’intimidation était en uniforme et était véritablement armée. Cette violence ne sera jamais “condamnée”, car la fin justifie les moyens!Qu’on soit pour ou contre la hausse des frais de scolarité, il semble désormais acquis que ce conflit ne pourra se régler dans la rue à coups de matraque et de gaz lacrymogène. C’est pourtant la solution prônée par le gouvernement. Il n’y aura pas de vraie négociation. Il s’agit d’une mascarade.
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