Portrait de candidat (3): Geneviève Hamelin (Équipe Labeaume)
En regard de son parcours, il est clair que la chose politique passionne Geneviève Hamelin. Études en Sciences politiques et communications. Travail comme adjointe de circonscription à Québec. Puis travail au sein du groupe Femmes, politiques et démocratie, avant de faire le saut en politique active, au sein d’Équipe Labeaume. Elle sera parmi la première vague d’élus de la formation en 2009, alors qu’elle représente les citoyens et citoyennes de Saint-Sauveur. Quatre ans plus tard, le redécoupage de la carte électorale l’amène vers Maizerets-Lairet où elle habite depuis mai dernier. Une candidature qui, selon elle, se place dans la continuité de son travail au sein du Conseil d’arrondissement, autant que dans sa vie citadine. « J’ai habité partout dans l’arrondissement, en fait, je suis une fille de l’arrondissement… J’ai fait tous les quartiers, sauf Saint-Sacrement! »
Pouvez-vous nous présenter Lairet-Maizerets?
Lairet et Maizerets, ces deux quartiers-là sont coupés actuellement par une grande cicatrice qui s’appelle Henri-Bourassa. La beauté du district, c’est qu’il est plein de trésors, le premier étant le Domaine Maizerets… C’est un peu comme la première couronne de banlieue du centre-ville de Québec. C’est ici que ça s’est extentionné, le modèle urbanistique que l’on voit ici avec les bungalows, dont plusieurs datent des années 1950… Moi je trouve que c’est un magnifique quartier. »
Quel bilan faites-vous du mandat de Ginette Picard-Lavoie?
Je ne veux pas tomber dans le dénigrement… Moi dans les quatre dernières, j’étais à l’arrondissement. C’est sûr que les enjeux de Maizerets-Lairet, même si j’étais conseillère de Saint-Sauveur, je les ai vus aller. Les problématiques de quartier, ça se règle à l’arrondissement et non pas à l’Hôtel de Ville. Il y a un Conseil d’arrondissement, ce n’est pas pour rien : un peu comme entre le provincial et le fédéral, il y a des compétences qui relèvent de l’arrondissement… C’est sûr que moi, dans les quatre dernières années, j’ai vu que pour ce quartier-là, beaucoup de projets auraient pu être portés de manière plus vigoureuse. Vous savez, on entend souvent “Ils ne l’ont pas fait, ils n’ont rien fait”. C’est qui ça, “Ils”? Celui qui doit travailler les dossiers dans un district, c’est son représentant. On ne peut pas dire, maintenant qu’on quitte un parti, “ils ne l’ont pas fait, ils n’ont rien fait, ça n’a pas été fait”. Le maire en a assez sur les épaules comme ça et c’est à nous, représentants de chaque district, à faire valoir nos points et à faire avancer nos dossiers. S’il y a des conseillers, ce n’est pas pour rien! »
Qu’auriez-vous fait de différent?
Je pense que j’aurais travaillé plus étroitement à essayer de faire en sorte que, justement, certains enjeux qui sont problématiques fassent surface de manière plus évidente… Si on prend l’exemple du Domaine Maizerets – je pense que c’est le meilleur exemple – la Société du Domaine est mandatée par la Ville de Québec pour animer et gérer le lieu. C’est un OBNL qui est plein de projets… Et moi j’en suis contente… Vous savez, dans mes engagements électoraux, un de mes principaux, c’est restaurer la grange de pierre. Ça veut dire quoi? Ça veut dire faire en sorte que cet endroit-là soit multifonctionnel… Elle bouillonne d’idées, la Société du Domaine Maizerets… Elle attend juste d’avoir une collaboration de la Ville pour pouvoir tout mettre ça en œuvre. Et moi je pense qu’avec eux, c’est un travail que je vais pouvoir faire et qui malheureusement n’a pas été fait au cours des quatre dernières années. Le dossier n’a pas été porté. »
Quel serait l’enjeu prioritaire pour le secteur Lairet-Maizerets?
Avec le programme de verdissement qu’on a mis en place pour assainir les lieux, la zone industrielle Vieux-Limoilou et Maizerets, l’enjeu principal, pour moi, ce sont les huit grands projets au coût de 24 M$ qui seront tous pour la plupart réalisés d’ici 2015… Ça a été bien réfléchi. C’est tout un ensemble d’éléments qui va faire en sorte de faciliter la cohabitation et améliorer la qualité de vie des citoyens qui sont aux prises avec ce parc industriel là. »
La candidate d’Équipe Labeaume a été, par la suite, invitée à se prononcer sur quatre thématiques générales, afin de mieux connaître ses visées concernant ces dossiers.
Transports…
C’est excessivement important d’avoir un mode de transport collectif, qui sera aussi efficace. Évidemment, les technologies avancent rapidement… Est-ce que ce sera le tramway comme tel? De la manière initiale dont il a été présenté? C’est sûr que ça reste à voir, mais, chose importante, c’est que ça doit se faire. S’il y a un endroit où l’on peut s’éviter l’obligation d’avoir à prendre la voiture, c’est bien les quartiers centraux! … Et il y a un paquet de petits irritants, concernant les transports, dans les quartiers. Par exemple, dans Saint-Sauveur, j’ai beaucoup travaillé le projet de vignettes. D’ailleurs, bien souvent, les gens sont très divisés lorsqu’il est question de signalisation sur rue, instaurer un système de vignettes dans un endroit… Je sais que dans un secteur de Maizerets, ce serait souhaité. Ça figure parmi les choses que je verrai avec les citoyens, si je suis élu. De plus en plus c’est un facteur qui est présent dans les différents quartiers de l’arrondissement… Les travailleurs vont aller se stationner à 15-20 minutes à pieds de leur lieu de travail, dans les zones qui ne sont pas réglementées. On ne peut pas les blâmer : ce n’est pas réglementé. Mais ça devient un irritant pour les citoyens du secteur… …Je pense qu’il y a beaucoup de choses à faire avec Communauto également… Faire en sorte qu’on puisse trouver de nouvelles façons d’accommoder les gens, lorsqu’on n’est pas en mesure de remplir les conditions liées à l’intégration de Communauto. C’est quelque chose que j’aimerais travailler avec les citoyens au cours du prochain mandat. Essayer de trouver des alternatives… »
Vie culturelle…
L’arrondissement La Cité-Limoilou égale vie culturelle… C’est sur que Maizerets-Lairet ce n’est pas le pôle de l’arrondissement en fait de lieu culturel, mais je pense que ça reste limitrophe… La culture, ça se déploie de mille et une façons… Par exemple, le Vieux-Limoilou, c’est excessivement artistique comme lieu, sans avoir énormément de salles de diffusion… »
Jeunes familles…
Je vous dirais qu’elles viennent naturellement dans Lairet-Maizerets, car c’est un très beau secteur pour élever des enfants. Dans le porte-à-porte, je le constate : il y a un renouvellement. Beaucoup de jeunes familles. Quand on cogne à la porte d’un bungalow construit dans les années 1950 et que ce sont des gens de moins de 30 ans avec deux enfants qui nous répondent, c’est sûr que ce ne sont pas les premiers acheteurs! C’est une famille qui vient de s’installer dans le quartier… On est près de tout. C’est le meilleur des deux mondes, c’est la banlieue au centre-ville. Des rues comme la 20e ou la 21e rue, c’est des petits coins de paradis à 10 minutes à pied de la 3e Avenue qui elle foisonne de commerces de proximité…. Et comment on les garde? En travaillant avec eux. Justement, j’ai rencontré des citoyens, notamment sur des Comités de parents, qui sont préoccupés de la mobilité de leurs enfants. Ils essaient de mettre sur pieds ce qu’on appelle des parcours scolaires… Je l’ai mis dans mes engagements, de travailler avec eux… Avant de me présenter, j’ai pris soin de rencontrer plusieurs personnes qui sont des leaders citoyens, qui s’impliquent, et voir quelles sont leurs préoccupations… Et ça, c’est une manière de garder les familles : de travailler avec eux, en collaboration avec eux… »
Environnement…
C’est tous les projets qui ont été mis de l’avant, les projets de verdissement. Dans Lairet, c’est 450 arbres qui vont être plantés et dans Maizerets c’est 1500 arbres. Et le chiffre est similaire pour les arbustes… L’environnement, c’est un gros dossier et, dans les quatre prochaines années à venir, j’ai foi qu’on va réussir. Déjà dans les quatre dernières années, tout ce qui a été mis en place! Il y a le Comité de vigilance du Port, le Comité de vigilance de l’incinérateur qui est là depuis de nombreuses années… Bien humblement, je pense que ce qui a été fait dans les quatre dernières années c’est vitesse Grand V comparativement à toutes les actions qui avaient été prises antérieurement. Quand on pense à tous les projets qui sont en lien avec ça, qui émanent de ça : le verdissement du secteur, que ce soit Montmorency ou Des Capucins qui vont tous être refaits, l’écocentre qui va être refait, la butte végétalisée qui va être là, qui va servir d’écran… Et la réfection d’Henri-Bourassa en fait également partie, avec tout ce qu’on va y faire… La végétalisation tout au long du boulevard. Ça va être un grand plus pour les citoyens qui vivent en bordure de cette artère… »
Puis, avant de terminer la rencontre, Geneviève Hamelin fut également questionnée par l’équipe de Monlimoilou.com sur divers enjeux spécifiques. En premier lieu : la réfection prochaine du boulevard Henri-Bourassa, prévu pour l’an prochain, question d’attendre les résultats du tracé d’Hydro-Québec. « Ça va être incroyable. On va réussir à ne plus avoir une frontière entre Lairet et Maizerets… On va réunifier ces deux quartiers-là, en plus de les bonifier au niveau urbanistique. » Au menu : aménagement urbain, réduction du nombre de voies, intégration d’un terre-plein, verdissement…Et la circulation cyclable dans le secteur? « Je pense qu’il y a encore beaucoup de travail à faire », indique la candidate d’Équipe Labeaume. Le constat : d’infrastructures plus axées sur le vélo récréatif, il faut maintenant passer au mode utilitaire, en réussissant à conjuguer les intérêts de tous. Et en ce qui concerne piétons? Comment bonifier la marchabilité des artères du secteur? « Je me suis fait énormément parler de l’intersection entre la 41e rue et la 4e Avenue. Actuellement, c’est juste un passage clouté qui est là… Ça va tellement vite sur la 41e, alors juste un passage clouté… Ce n’est pas efficace. Je considère que dans ce secteur-là, ce n’est pas sécurisé le passage piéton, ça va prendre plus que ça et ça fait partie de mes engagements. » L’objectif? Réfléchir à une meilleure intégration urbaine, entre les différents modes de déplacement.Le compostage communautaire?
Ça va dépendre de quelle manière les choses vont se déployer, une fois l’usine de biométhanisation mise en place, mais je suis convaincue qu’il y aurait façon d’avoir un partenariat avec des organismes comme Craque-Bitume qui militent depuis longtemps pour faire connaître et faire valoir les bienfaits du compostage. »
Dans le développement du dynamisme des cœurs de quartier, la candidate mentionne l’agrandissement de l’Enfant-Jésus, qui aura un impact sur le développement de commerces de proximité, voire amorcer un « effet Domino » pour le quartier. Questionnée sur l’accès à la propriété et le coût des logements, elle rappelle que beaucoup d’efforts ont été mis en œuvre par l’administration municipale pour développer l’offre de logement social et coopératives d’habitation. Le développement d’espaces verts, de parcs? En plus des projets projetés pour le Domaine Maizerets, Geneviève Hamelin mentionne également une initiative en développement du côté de Mont-Thabor. Sur le dossier du Centre Mgr Marcoux, la candidate indique que la réflexion est toujours en cours quant à la meilleure manière d’offrir ce type de services dans le secteur. « Le besoin est là », spécifie-t-elle.
Le mot de la fin?
La politique, c’est une passion. Et comme c’est un peu un métier, et bien, il faut être passionné pour bien faire son travail, quel que soit notre corps de métier! Ce que j’ai à offrir, c’est toute ma détermination, mon honnêteté. Je suis une personne qui travaille pour la communauté. Et dans les quatre dernières années, j’ai toujours travaillé en collaboration avec les citoyens, car je pense qu’ils ont tellement à apporter… En fait, c’est un privilège que j’ai d’être au Conseil municipal, car, en plus de travailler avec les citoyens, je travaille aussi énormément avec des gens dans différents corps de métiers, que ce soit des urbanistes, des gens aux affaires juridiques, partout je côtoie des sommités dans plusieurs domaines. J’ai le privilège de travailler avec des gens qui ont cette expertise-là, et moi, dans ça, mon travail c’est d’être la voie des citoyens avec ces gens-là. Partout, c’est bon d’avoir un regard externe : peu importe la sommité qu’on peut être, avoir un regard frais sur un travail donné, sur une intention donnée, ça apporte toujours un autre éclairage… Et les citoyens le font avec moi, on ne peut pas toujours voir où sont les problématiques. C’est ça le travail du politicien, c’est au sein de tous les corps d’expertise, au sein de toutes les divisions que constitue un appareil municipal, le travail du politicien c’est d’apporter l’éclairage citoyen et de faire valoir l’avancement ou l’objectif que doit prendre ou tendre un projet. »
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