Portrait de candidats (4) - Maïsa Mpembe Ntunga (Indépendante)

Maïsa Mpembe Ntunga, candidate indépendante dans le district 4.
Les électeurs du district 4, Vieux-Limoilou, retrouveront sur leurs bulletins de vote le nom d’une candidate indépendante, Maïsa Mpembe Ntunga. Mère de trois enfants, elle demeure dans le quartier Limoilou depuis déjà neuf ans. Actuellement, elle travaille à titre de blogueuse pour le Jambo News Channel, une plateforme Web éducative, alliant notamment Webtélé et Webradio, ayant pignon sur rue à Limoilou. Pourquoi s’être lancée en politique active? « J’ai vu qu’il y a des besoins, à Limoilou, des besoins qui ne sont pas comblés », indique-t-elle.

Pouvez-vous nous présenter Lairet-Maizerets?

C’est un district assez grand. On a le quartier Stadacona, Saint-Odile. On a la 3e Avenue, la 4e Avenue… »

Quel bilan faites-vous du mandat de Suzanne Verreault?

Le bilan est négatif, parce que Limoilou vit toujours la précarité, il y a toujours des besoins qui ne sont pas comblés. C’est comme je vous ai dit : c’est la raison pour laquelle je me suis présentée. Il y a des besoins qu’on doit quand même amener à la mairie pour qu’on puisse les solutionner. »

Qu’auriez-vous fait de différent?

Je voulais d’abord créer une proximité entre moi et les citoyens de Limoilou. Avoir à tous les trois mois des réunions dans les quartiers, dans lesquelles les gens pourraient me dire leurs besoins actuels… Être toujours à la page avec les citoyens. Et aussi répondre favorablement à ces besoins. »

Quel serait l’enjeu prioritaire pour le secteur Lairet-Maizerets?

L’employabilité. Ici à Limoilou, il n’y a pas beaucoup d’emploi. Il y a beaucoup de locaux à louer qui restent vides… Or, ce sont de petites et moyennes entreprises qui créent l’emploi et, en créant cet emploi, ils diminuent aussi la pauvreté… C’est ça l’enjeu principal. Et on touche vraiment les familles par l’emploi. C’est ça, selon moi, le problème. »

La candidate indépendante a été, par la suite, invitée à se prononcer sur quatre thématiques générales, afin de mieux connaître ses visées concernant ces dossiers.

Publicité

Transports...

J’ai suivi l’équipe Lemelin, qui disait vouloir faire des petits écolobus pour le transport dans les quartiers… Je ne pense que ce n’est pas une bonne idée pour Limoilou. Pourquoi? Nos rues sont très étroites. Si vous allez par exemple sur la rue de Guyane, vous allez voir que deux autos ne peuvent pas passer ensemble, dans le sens inverse. Il faut que l’une recule et laisse la place à l’autre. Deux autobus ne peuvent pas passer. Si on veut mettre les écolobus, comme il l’a suggéré, je ne sais pas dans quelles rues ça va passer! Ou soit ça va servir seulement la 1ère Avenue, la 3e Avenue, la 4e Avenue, l’Avenue des Montagnes, et les autres ne seront pas desservies… Ça serait un problème. Vu que Limoilou est au centre de Québec, il y a des gens qui ne prennent pas l’autoroute, qui veulent aller à Sainte-Foy, Lebourgneuf, Beauport… Ils passent par Limoilou! Alors, avec ça, ça va créer beaucoup de congestion, ce sera un problème… S’il y a moyen de mettre plus l’argent dans les compagnies de taxi, avoir un laissez-passer journalier avec une compagnie de taxi, ça serait parfait! Je ne suis pas vraiment contre l’Équipe Labeaume qui dit qu’il faut élargir les autoroutes, ça c’est une bonne chose, ça va diminuer la congestion, ça sera rapide… Si on met encore des écolobus, je pense que ce sera l’enfer à Limoilou! »

Urbanisme…

Ici à Limoilou, le taux de fécondité est plus élevé : il y a beaucoup de familles! Ce qu’on peut faire? Avoir des maisons sociales, en construire encore plus, mettre de l’argent dans l’immobilier, parce que beaucoup de familles veulent vivre à Limoilou! Pourquoi? Parce que c’est très social. »

Vie culturelle…

Limoilou maintenant est multiculturel. Il y a beaucoup d’immigrants qui habitent ici. Il y a un multiculturalisme qui s’est créé à Limoilou : le gouvernement et la Ville doivent voir aussi ça, parce que chacun a sa culture et que le mélange des cultures crée un métissage culturel. Et ça, c’est quelque chose de bon, c’est quelque chose de précieux pour la ville! … J’envisage aussi d’avoir des spectacles culturels, multiculturels, de la musique du monde, les faire aussi ici, avoir des concerts ici. Et ce sera vraiment une bonne chose pour Limoilou. »

Jeunes familles…

Il y a beaucoup de jeunes familles ici. Les parcs sont bondés. Il y a beaucoup d’enfants qui sont là. En fait, c’est l’emploi qui manque à Limoilou pour être un paradis! On a tout ici! Contrairement à ce que les gens disent, que Limoilou est un quartier de bandits, moi je n’ai jamais vu ça ici. On a tout ici, tout ce qui manque c’est l’emploi… Si cette jeune famille avait de l’emploi, parce que beaucoup de gens sont sur l’aide sociale, et que l’aide sociale, ça ne suffit pas pour tout le mois… S’il y avait l’emploi ici, la mère ou bien le père travaillait, s’ils ont leur salaire ensemble, alors les enfants vont bien vivre… Pour pouvoir leur permettre de travailler, il faut appeler aux investisseurs à venir investir plus à Limoilou, à venir créer de l’emploi pour ces jeunes familles-là! »

Environnement…

Il y a un problème de poussière de nickel qui vient du Port de Québec… Vraiment… Je m’excuse, mais j’appelle cette industrie, c’est l’industrie de la mort… Aujourd’hui, on ne voit pas les conséquences… Mais dans quelques années, ce sont des cancers de poumons qu’on aura à Limoilou, ce sera nos enfants qui seront malades… Qu’on n’attende pas des morts pour régler ce problème-là! C’est un problème qu’on doit régler le plus vite possible! Ou soit on ferme l’industrie, ou soit l’industrie se conforme aux règles environnementales. »

Puis, avant de terminer la rencontre, Maïsa Mpembe Ntunga fut également questionnée par l’équipe de Monlimoilou.com sur divers enjeux spécifiques. Les pistes cyclables à Limoilou? Elle les lie au développement du parc Cartier-Bréboeuf : « On a une piste cyclable qui est là, qui n’est pas valorisée! » La possibilité d’y intégrer des vélos payants, sur le modèle Bixi. La possibilité d’y développer une place publique. « On n’a pas besoin de chercher loin pour une place publique, on a déjà! On peut faire des pique-niques, des spectacles… » Tout ça, en ayant en tête le potentiel touristique de l’endroit.

Plus l’histoire est ancienne, plus elle est riche! Ce parc-là, c’est l’endroit où Jacques Cartier a passé son premier hiver, avec ses compagnons… Aujourd’hui, on voit que la Ville présente plus le Château Frontenac, les Plaines d’Abraham, plus que Cartier-Brébeuf, alors que l’histoire de Québec commence par là! »

Les îlots de compostage communautaire? « C’est quelque chose qu’on doit soutenir. C’est plus que simplement du compostage. Ça crée de l’amitié, ça développe des liens entre utilisateurs. » Les questions liées à la zone industrielle qui borde le Vieux-Limoilou et Maizerets? Il faut l’aménager, travailler de manière plus accentuée avec les entrepreneurs qui s’y trouvent. Sur au dossier de L’Autre caserne, elle a préféré ne pas se prononcer, ne se jugeant pas suffisamment au fait de ses tenants et aboutissants.Et la marchabilité du quartier? Elle propose de rendre la 1ère Avenue et la 3e Avenue piétonnes pour la saison estivale, à l’image de la rue Saint-Jean, dans le Vieux-Québec. La sécurité dans les zones scolaires? Réduire la vitesse. Accroître la surveillance. « Vaut mieux prévenir que guérir », lance-t-elle! Et à la place du terrain vague qui longe le boulevard des Capucins et la 8e Rue, elle propose d’envisager la possibilité d’un centre jeunesse, destiné aux nouveaux arrivants.En ce qui concerne le marché public, elle propose de le lier à une revitalisation du secteur de Place Deschênes. Pour le marché, elle suggère d’envisager de le placer, au fil de la saison estivale, dans le stationnement arrière du centre. Et, parallèlement, d’accentuer les efforts pour combler les locaux vacants du secteur. Quel type d’entreprises? Des services de proximité, ou encore centre d’appel. « Il y a de beaux bureaux qui sont là, pourquoi on ne peut pas aller là-bas? Pourquoi on ne peut pas amener là-bas un centre d’appel? »Enfin, la candidate indépendante propose également de développer dans le quartier une zone d’accès gratuit à Internet, question d’en démocratiser l’accès, d’appuyer les moins fortunés dans leurs démarches de recherche d’emploi.

Le mot de la fin?

Je veux dire aux électeurs d’aller voter en masse, de voter pour celui ou celle qui va défendre vos intérêts, qui sera votre voix à l’Hôtel de Ville. »

[ Suivez Monlimoilou.com au fil des prochains jours, alors que la couverture des élections municipales 2013 se poursuit. ]