C’est le printemps! Non, pas à Québec
Tous les patineurs et joueurs de hockey de Québec, autant dans Limoilou que dans les autres quartiers de la ville, vous le diront à regret : la durée de la saison hivernale pour l’utilisation des patinoires extérieures a diminué dans les dernières années. En effet, les périodes de redoux, de plus en plus fréquentes, sont très difficiles pour l’entretien de ces glaces et d’année en année, la Ville doit mettre la «clé dans la porte» plus tôt, souvent dès les premières semaines de mars, parfois même à la fin-février – et 2013 n’a pas fait exception à la règle. Bref, les changements climatiques se font déjà sentir sur la durée de l’hiver à Québec, ce qui ne sera une surprise pour personne sachant que, depuis 1996, toutes les saisons – sauf trois – ont enregistré des températures au-dessus de la normale.Si votre journée du 20 mars 2013, marquant le début du printemps, aura été radicalement différente de celle de 2012, cela ne modifie pas pour autant la tendance générale vers des printemps plus hâtifs. Cela dit, si l’hiver se termine plus tôt, on pourrait en déduire que les citoyens peuvent profiter plus rapidement des avantages qui sont associés au retour du «beau temps» : rues et trottoirs propres, parcs entretenus et pistes cyclables ouvertes. Dans les faits, ce n’est pas vraiment le cas, car la Ville de Québec semble prendre un malin plaisir à ne pas ajuster ces pratiques associées au début du printemps. Le nettoyage printanier des rues et des trottoirs, s’amorçant officiellement au début avril – permettez-nous d’en douter – et s’échelonnant jusqu’à la fin mai, semble toujours retarder de plusieurs semaines après la fonte des dernières neiges. Cela nous laisse donc le temps d’apprécier pendant une couple de semaines les nombreux mégots de cigarettes et autres détritus jetés par certains citoyens durant la saison hivernale. De leur côté, les utilisateurs des parcs publics constatent aussi que la Ville semble prendre du temps avant de remettre ces derniers dans un état plus esthétique et agréable pour les usagers.Néanmoins, l’exemple le plus frappant concerne l’ouverture des pistes cyclables. Officiellement, les pistes cyclables dans toute la ville sont ouvertes du 1er mai au 31 octobre. Dans les faits, de nombreux cyclistes commencent à les utiliser à partir du moment où la neige est fondue, ce qui correspond généralement aux premières semaines d’avril, parfois à la fin mars. Le hic – et ça concerne notamment Limoilou et sa piste de la 8e Avenue –, c’est que certaines pistes cyclables ne peuvent pas être utilisées par les cyclistes jusqu’à l’ouverture «officielle», car les gens ont le droit de s’y stationner jusqu’à la date d’ouverture. À titre de comparaison, rappelons que la Ville de Montréal ouvre ses pistes cyclabes à partir du 1er avril! La métropole a d’ailleurs devancé de deux semaines cette date dans les dernières années, s’ajustant justement à la demande de nombreux citoyens et au climat changeant… Pour les villes de Gatineau, Laval et Longueuil, la saison débute le 15 avril. De son côté, Vélo Québec a estimé en 2010 que 26% des cyclistes de Québec commencent leur saison en avril, pourcentage qui augmenterait très certainement avec un début de saison officiel plus hâtif.Pourtant, si on s’attarde à d’autres éléments associés au printemps et au dégel, on constate que la Ville de Québec semble tranquillement s’adapter au climat changeant. En effet, la période de «chasse aux nids-de-poule» s’amorce le 1er mars (avec raison!) alors que les citoyens qui souhaitent laver leur voiture ou leur entrée de garage avec de l’eau – un balai fait aussi l’affaire en passant – peuvent s’y adonner à partir du 1er avril. Par contre, la période pour avoir un abri d’auto sur son terrain s’étend jusqu’au 30 avril, malgré qu’il soit très rare qu’on retrouve encore de la neige à cette date. De leur côté, au niveau provincial, les motos peuvent circuler partout au Québec à partir du 16 mars (en fonction de la période où les pneus d’hiver sont obligatoires).Tout compte fait, si on peut constater que Québec a vite ajusté les horaires des patinoires extérieures aux hivers plus courts, on ne peut pas en dire autant pour ses pratiques reliées à l’arrivée du printemps. Quand on y regarde de plus près, on s’aperçoit que certaines façons de faire (reliées à la voiture) semblent être actualisées alors que d’autres ajustements, qui permettraient pourtant de favoriser les comportements associés aux déplacements actifs (marche, vélos) – qui, rappelons-le, sont supposés être une priorité de la Ville –, n’ont toujours pas été effectués.
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