Quel avenir pour les ruelles de Limoilou ?
L’architecte Marie-Pierre Marcoux a présenté, le 27 mai dernier à la Villa Ringfield, une conférence à la Société historique de Limoilou portant sur les ruelles du quartier. La conférencière invitée a souligné leur importance dans l’évolution du quartier tout en proposant une manière de les revitaliser. Elle souhaite pouvoir construire et densifier les arrière-cours du quartier en développant des projets d’habitation, des petits commerces ou des studios d’artistes ayant pignon sur rue dans les ruelles.Mme Marcoux a d’abord rappelé l’histoire des ruelles du quartier. Elles ont été créées, au début du XXe siècle, par une compagnie de spéculation foncière, la Quebec Land. Cette compagnie vendait des lots dans un quartier planifié à l’américaine avec des rues, des avenues et des ruelles. Les bâtiments de trois étages devaient être en retrait de la rue et compter des escaliers extérieurs.Dans les années 1920 et 1930, les ruelles, au départ, servaient de terrains de jeux pour les enfants, de boutiques, de fabriques ou de garages. Les marchands itinérants et les vendeurs les utilisaient fréquemment. Dans les années 1970 et 1980, l’exode des populations vers les banlieues entraînent une dégradation des ruelles et une place plus grande pour l’automobile et le stationnement. Finalement, depuis le début des années 1990, la revitalisation du quartier provoque une réhabilitation des ruelles. Une nouvelle population plus jeune revient en ville. Elle démolit des hangars, plante des arbres et aménage des terrasses qui donnent sur les ruelles.En 2013, la conférencière constate des règles implicites dans le rapport à la ruelle. Les résidents cherchent d’abord à bien délimiter leur territoire et protéger leur intimité par des clôtures et des aménagements paysagers. Mais ils sont également à la recherche de lumière et de plus d’espace en démolissant les hangars et les tambours pour souvent créer ou agrandir des terrasses.Dans ce contexte, Marie-Pierre Marcoux croit que les ruelles ont un grand avenir. Elle propose, en plus de l’ajout de nouveaux logements, de créer de nouveaux espaces de jeux, des jardins, des sites de compostage et aussi des patinoires durant la saison hivernale. Elle pense que cette mutation des ruelles se fera progressivement, compte-tenu de leur statut juridique (qui laisse entendre qu’elle n’appartiennent à personne) et des réticences de la Ville à permettre la construction de nouveaux logements avec une adresse civique dans la ruelle.[ En complément : Conférence : densification au cœur des ruelles. Le Grand Bazar des ruelles (8 juin 2013). ]
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