Chez Madame Guay

4e Avenue, quartier LimoilouEst-ce qu’il y avait un dépanneur dans le coin dans «votre temps»?On ne connaissait pas le mot qui n’avait pas encore été inventé, mais il y avait un minuscule commerce que l’on appelait Chez Madame Guay (je crois que le vrai nom était Tabagie Guay), situé sur la 4e Avenue, entre la 15e et la 16e Rue (photo), juste en biais avec notre maison.En fait, le commerce était une pièce de la maison – la proprio passait de sa demeure à son magasin pour venir servir les clients -, une sorte de rallonge qui hébergeait le bureau de poste, un bureau de tabac, un coin confiserie pour les bonbons à la cenne, les «savattes» (réglisse rouge ou noire) et un présentoir à journaux et à magazines. Sans oublier les tablettes pour pains et gâteaux et le «frigidaire» à liqueurs et à produits laitiers dont la fameuse crème glacée de la Laiterie Laval et les fudges et les popsicles de toutes les saveurs. Et plein de cossins de toute sorte, tout ça dans un espace si réduit. Un chef-d’œuvre d’aménagement fonctionnel.Entre les deux comptoirs, il y avait une sorte de trappe qui donnait accès à la cave, là où on gardait les stocks. Madame Guay n’oubliait jamais de nous dire lorsque les livreurs étaient là: «Attention les enfants, la trappe est ouverte». À l’extérieur trônait une «boite à malle» de sa Majesté, bien sûr.C’est chez Madame Guay que l’on allait chercher, par les beaux soirs d’été, des cornets à deux boules et du Vi-Co, sorte de lait au chocolat très riche, très gras. On s’assoyait sur la galerie avec notre festin en regardant passer les gens.Pendant des années, ce petit commerce a fait partie de notre paysage pour notre plus grandbonheur.

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