De Osnabrück à Limoilou: une composition de Johannes Gröne

Photo: Courtoisie
Tout au long de l’année 2014, Monlimoilou.com ira à la rencontre de résidents et entrepreneurs du quartier, connus ou moins connus,  qui ont tous en commun d’être originaires de l’extérieur du Québec. Nous vous présenterons leur parcours jusqu’à Limoilou, ainsi que leurs impressions sur leur quartier d’adoption.

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Vous connaissez peut-être Odeur de Swing, Les Bleu Pelouse, Brown Suede Shoes? Ces groupes de swing, de blue grass et de blues qui frôlent les planches des bars de la basse-ville se partagent les talents d’un saxophoniste d’origine allemande made in Limoilou: Johannes Gröne.Originaire d’Osnabrück, en Basse-Saxe, Johannes habite Limoilou depuis 2010. S’il est initialement arrivé au Québec par hasard, c’est bien par choix qu’il est maintenant Limoulois.

Du français et de la musique

Alors aux études en Allemagne en enseignement de la musique et du français langue seconde, un programme d’échange de l’Université Laval lui permet de venir étudier à Québec en 2004. À 22 ans, sautant sur l’occasion de parfaire son français, il arrive dans la capitale nationale. Cherchait-il à venir ici plus qu’ailleurs dans la francophonie? Pas du tout. Il ne connaissait de Québec que le fait que la ville était plus «francophone» que Montréal. Dans tous les cas, ce fut une belle découverte.C’est pour une Limouloise de souche qu’il a décidé de rester, ou plutôt, de revenir. Après un an à Québec, il retourne en Allemagne, pour revenir pour de bon en 2007, à Montréal, puis à Limoilou en 2010. On revient toujours à Limoilou…Comme artiste, Johannes laisse sa marque sur la scène locale. Il est entre autres un habitué du Bal du Lézard, de La Souche, du Fou Bar, du Clarendon et du Cercle. En plus d’avoir un projet solo, Trio Johannes Groene, il est saxophoniste dans plusieurs groupes du coin et enseigne la musique à l’école secondaire Jean-de-Brébeuf. Non seulement compose-t-il, avec Frédéric Larry Brunet, la musique du documentaire Brasseurs, réalisé par Pierre-Luc Laganière et qui porte entre autres sur la microbrasserie La Souche, mais il vient aussi de lancer son premier album, Chassé-Croisé.

Allemagne/Limoilou

Notre exilé a un soin particulier du souvenir et de la mémoire, une sorte de nostalgie qui le rapproche d’un chez-soi dont la présence s’amplifie avec la distance et le temps. Autour de bonnes bières, après un show, Johannes me confiait que la nourriture, la culture, la cuisine et l’ambiance des bars de son pays d’origine lui manquaient. «Des trucs banals et subtils, mais c’est important pour moi. C’est vraiment différent.»Il m’avouait aussi qu’il y a un comportement, selon lui proprement québécois, qui l’agace profondément: l’incapacité de dire non. Cette subtilité rend selon lui la communication plus difficile. Le dialogue a ici, pour lui, son lot de quiproquos. La chose m’a fait sourire. Je crois qu’il a raison…Et s’il allait ailleurs, où atterrirait-il?

Si j’avais à quitter, je chercherais un quartier comme Limoilou; un endroit plein de petits commerces, de boulangeries, de cafés, d’amis qu’on croise partout. C’est important, les bons cafés… et les boulangeries aussi. Ça, ça fait toujours mon affaire…»

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