En entrevue à l’émission Infoman du 6 novembre dernier, Pierre Thibault expliquait en long et en large « pourquoi la majorité des écoles primaires québécoises sont aussi laides et déprimantes »...

« En Amérique du Nord, l’espace public est toujours vu comme quelque chose de dangereux, et je pense que l’école a beaucoup à faire là-dedans parce que c’est le premier contact que les jeunes ont en sortant de la maison», a entre autres observé Pierre Thibault.
Inspiré de nombreux exemples qu'il a observés au Portugal, au Danemark et en Suisse, le réputé architecte de Québec souhaite voir des lieux d'enseignement avec plusieurs petits îlots de végétation plutôt qu'une grande cour, et du bois comme principal matériau. « Et pas de budget d'asphalte ! [...] Pourtant, on a ici des architectes de talent... »

Tout un contraste, donc, avec l'atmosphère de prison, dit-il, dans laquelle baignent la plupart de nos écoles primaires et « qui encourage le décrochage scolaire », présume l'invité d'Infoman. Pierre Thibault s'en prend du coup aux symboliques clôtures frost, comme l'a fait dernièrement notre collègue Érick Rivard dans le cadre de la préparation de l'émission Faire la ville, qui sera diffusée en janvier prochain.
L'école de la Grande-Hermine : bande à part ?
Émergeant du portrait plutôt déprimant dressé par Pierre Thibault, une école primaire du Vieux-Limoilou, celle de la Grande-Hermine (ABCP Architecture), semble faire figure d'exception. C'est la première école primaire du Québec et de l’Est du Canada certifiée LEED. De plus, il faut rappeler que depuis son ouverture en 2008, cette école a été finaliste aux prix d’excellence de l’Ordre des architectes du Québec, puis récompensée au 12e Phoénix de l’environnement.
Ce dernier prix soulignait les principes de développement durable à la base de l’édifice au design contemporain, de même que son projet éducatif avec, en son cœur, la famille et la communauté. Comme le thème de l'urbanisme et de l'architecture « inspirés d'ailleurs » est à l'honneur à Infoman par les temps qui courent, je suggère donc que l'émission aborde nos belles - et rares ? - réalisations québécoises, notamment avec cet exemple, histoire de bien débuter 2015 !