Jaser Maizerets

Voici la suite des résultats des soirées de discussion citoyenne organisées par l’ATI de Limoilou qui, dans le cadre du projet Jaser ma communauté, bouger mon quartier, voulait connaître les perceptions des citoyens de Limoilou sur leur quartier.Après Lairet et le Vieux-Limoilou, au tour de Maizerets de se dévoiler à travers le regard de 15 citoyens qui se sont présentés au Domaine Maizerets, le 27 mai dernier, pour se prêter à l’exercice. La soirée, animée par Isabelle Mercure de l’ATI de Limoilou et Marilyn Lapointe de l’ATI de Saint Sauveur, a donné lieu à de riches discussions.

Les forces de Maizerets…

• Transport en commun
• Sentiment d’appartenance au quartier
• Aménagement des espaces publics extérieurs
• Bonnes relations de voisinage
• Stationnement

Autant de points forts qui contribuent, sans doute, à la popularité grandissante d’un quartier que les participants jugent en pleine expansion. Constatant cette augmentation du nombre d’habitants, ils verraient d’un bon oeil l’aménagement de nouveaux espaces verts, même si certains ont reconnu être choyés en la matière: «On est gâtés, on a deux parcs à deux bouts du quartier, ça répond aux besoins, surtout les familles qui vivent dans les blocs appartements, ils ont moins d’espaces pour jouer.»

… et ses points faibles

• Sentiment d’avoir peu de pouvoir d’action
• Peu attention à l’environnement
• Accès difficile aux nouvelles locales
• Peu de fêtes et d’animation
• Peu d’emplois qualifiés et diversifiés

La pauvreté semble responsable, au moins en partie, d’un bon nombre des points faibles soulevés par les participants. Certains se demandent en effet si la réalité du quartier, où les écarts paraissent plus importants qu’ailleurs à Limoilou, n’incite pas les autorités municipales à le considérer comme la «poubelle» de la ville. Ils en veulent pour preuve les problèmes de poussière, l’usine de papier, l’incinérateur, l’usine de biométhanisation bientôt en construction…La population a aussi été ciblée comme en partie responsable alors que certains secteurs ressemblent à «des dépotoirs individuels», surtout dans le secteur de la 18e Rue, entre la rue Desroches et De Vitré. Ou bien les gens sont trop occupés pour se mobiliser, ou bien l’environnement ne figure pas en tête de liste des priorités de ceux pour qui leur survie est un enjeu quotidien, a estimé un participant.Rapidement, les interventions ont dévié sur le sujet délicat et sensible du profilage social et racial. Une participante a raconté qu’elle a eu une contravention pour avoir joué dans la rue avec des enfants; un autre a été interpelé de façon cavalière par des policiers alors qu’il marchait dans sa rue; des immigrants se sont dit suivis et interpelés régulièrement…

Améliorer le quartier Maizerets?

À la lumière des faits saillants précédents, des pistes d’amélioration ont été proposés par les participants. Par exemple, si, d’un côté, ils ont dit apprécier le service et l’accessibilité du transport en commun – à l’exception, peut-être, des extrémités nord et sud du quartier qui gagneraient à être mieux desservies -, ils ont déploré de l’autre les conditions peu sécuritaires pour les piétons et les cyclistes. Aussi ont-ils suggéré d’installer des mesures de ralentissement dans les rues et de développer des pistes cyclables pour les déplacements quotidiens.Sur le sujet de la mixité sociale, l’aménagement de nouveaux espaces de verdure pourrait favoriser les rencontres, les échanges et les événements rassembleurs, comme des fêtes de quartier ethnoculturelles. Mais surtout, il faudrait se mobiliser pour lutter contre le profilage racial.Enfin, tout un travail de sensibilisation aux enjeux environnementaux doit être mené, notamment par rapport à la sauvegarde des arbres, au recyclage, au compostage et à l’entretien des bâtiments. Pour ce défi comme pour d’autres, un citoyen a lancé l’idée de collaborer avec les autres quartiers de Limoilou pour faire front commun.Bref, autant de points d’amélioration qui montrent l’intérêt des gens pour leur milieu et leur qualité de vie.