Jeune famille cherche propriété en ville (4) – Le résultat
Depuis novembre dernier, je suis officiellement en recherche d’une propriété dans le Vieux-Limoilou. Plus de huit mois après le début de nos recherches, j’ai envie de partager avec vous le fruit de nos investigations et de témoigner de ce que ce processus révèle sur le quartier en 2014. Aventures en cinq temps sur le thème de l’accession à la propriété.
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Après quelques semaines de recherche, on devient habitué de répondre aux: «Alors, la recherche de maison, avez-vous trouvé?» Hé bien oui! Et dans le Vieux-Limoilou, comme on le souhaitait. Après une vingtaine de visites, deux offres d’achat refusées, quelques remises en question, on a finalement trouvé une propriété qui correspondait à nos critères. Bilan.J’ai d’abord été frappé par l’abondance de condos à vendre situés aux 2e et 3e étages. Nombreux de ces condos ont été affichés longtemps sur le marché bien qu’ils étaient rénovés et à des prix somme toute raisonnables. Le marché de la copropriété dans le quartier a clairement ralenti: des proches nous ont raconté que des vendeurs ont dû se résigner à vendre sous la valeur de l’évaluation municipale ou à perte, ce qui était presque impossible dans les dernières années.
Moins d’auto pour un plus grand actif
De notre côté, la clé fut sans doute de réviser, légèrement à la hausse, le prix qu’on était prêts à payer pour obtenir la propriété recherchée. Cela dit, le calcul était assez rapide: le fait de couper une voiture et de pouvoir vivre en ville permet généralement d’en mettre plus sur l’hypothèque, car les coûts de transport sont moins élevés. À long terme, on gagne sur l’actif, ce qui m’apparaissait une plus-value fort intéressante.Mais dans l’absolu, était-ce abordable? La réponse est subjective et il est évident que la valeur des propriétés a beaucoup augmenté dans le quartier au cours des dernières années. Néanmoins, Limoilou demeure abordable en comparaison à Montcalm et une bonne partie de la haute-ville. Cela dit, il est moins accessible que ses voisins, Saint-Sauveur et Maizerets (où les maisons unifamiliales sont aussi plus présentes).Par ailleurs, à défaut de faciliter l’accès à la propriété, le Vieux-Limoilou offre encore la possibilité de vivre dans des coopératives d’habitation tout à fait adaptées aux familles. Du reste, lorsque je parlais avec des proches vivant dans des quartiers relativement semblables à Montréal (Villeray, Rosemont, Petite-Patrie, etc.), je me sentais plutôt privilégié: pour un produit comparable (duplex/triplex sur rue tranquille donnant sur une ruelle), le prix était grosso modo 40 à 60% plus cher là-bas…
Programme d’accès à la propriété et services municipaux
Est-ce qu’un programme pourrait contribuer à garder les familles en ville? Rappelons que lors de la dernière campagne électorale, l’Équipe Labeaume avait promis un programme pour les familles en lien avec la construction de l’écoquartier à la Pointe-aux-Lièvres, mais on n’en a pas entendu parler depuis. La Ville dispose déjà de programmes de subventions pour travaux majeurs, mais qui sont très restrictifs. Peut-être que Québec devrait suivre le modèle de Montréal quant au remboursement de la taxe de bienvenue et six mois de transport en commun gratuit, en plus d’une aide pouvant atteindre 12 000$ pour les familles s’implantant dans une résidence neuve de 360 000$ maximum (la Ville a depuis modifié ce programme).À mon sens, ce qui importe avant tout, c’est la qualité des services municipaux que la Ville peut offrir (bibliothèque, parcs, pistes cyclables, loisirs, déneigement, sécurité des piétons, etc.) et l’accent mis pour faciliter la vie aux familles en ville. Sent-on une grande préoccupation, de sa part, à garder les familles en ville? Sujet épineux.On pourrait aussi espérer qu’un jour, la taxe de bienvenue soit réformée et modulée pour refléter les coûts réels, pour la Ville, associés à l’acquisition d’une propriété dans un «vieux» quartier. Cette taxe, à ce moment-ci, est fixée uniquement en fonction du prix – peu importe si la Ville a dû construire de nouveaux aqueducs pour vous desservir – et elle ne favorise aucunement l’achat dans les quartiers déjà desservis par les services publics.
Engouement réel ou pas?
Si je me fie à mon expérience personnelle, dans la dernière année et demie, quatre familles de mon entourage ont réussi à trouver une propriété dans le quartier, à un prix somme toute «raisonnable». En parallèle, les dernières données nous montraient que la population du quartier diminue, donnant l’impression que la densification n’y est pas aussi réelle qu’on le croit. Je m’interroge donc à savoir si cet engouement n’est pas en train de s’essouffler.Donc, prêts à emménager? Pas si vite, j’ai oublié de vous dire: on a trouvé un duplex, qu’on veut convertir en unifamilale. Reste donc les travaux à faire et le permis à obtenir… La suite la semaine prochaine.
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