Le «garage musée» de Limoilou (2 et fin)
[Suite et fin de la partie 1] Sur la 4e Rue, près de la 4e Avenue. Une «machine à pneus complètement manuelle»; un vieux distributeur de «canettes de Pepsi à 15 cents»; des affiches d’époque; une pompe à essence White Rose… Rencontre avec l’auteur de cet intriguant décor évoquant les années 1950 à 1970, aussi propriétaire d’une impressionnante collection de voitures vintages restaurées de sa main.
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L’intérieur est vaste, à commencer du côté où l’on entreposait les pompes, remplacées depuis par ce «bateau» des années 1970 «que j’ai cureté au complet». Et tout droit dans le garage proprement dit, cette enfilade de voitures d’époque tout aussi amoureusement «retapées». Jocelyn les décrit avec moult anecdotes tout en glissant un mot sur l’origine de sa passion:
J’ai suivi les traces de mon père. Il réparait tout, peut-être parce qu’on manquait de tout. Ça, ça marque, et j’ai appris la restauration sur le tas. À16 ans, j’ai commencé à modifier des autos, puis j’ai vendu des pièces. J’ai même fait de la course jusqu’à tout récemment! Il y a de la place ici pour sept voitures, et j’en possède une douzaine. Ma grande fierté, c’est pas mal ma Camaro, en avant, une convertible avec la couleur verte et les roues que j’aime, quatre vitesses au plancher et air climatisé… Il n’y en a pas une autre du genre au Canada!»
Projets de retraite en mode continuité
Au volant de ses rutilants «chars» qu’il conduit au quotidien ou plongé au cœur de son pittoresque décor en façade, Jocelyn adore lui aussi se faire du cinéma:
Je vois une gang de gars, de filles des années 1970, avec mes vieilles voitures… Ça niaise là, l’un fait un mauvais coup, les autres bricolent ensemble, ils prennent de la bière… Une fiction sur la vie de quartier d’époque à élaborer pour ma retraite dans deux ou trois ans?»
En attendant, profitant de ses longues vacances d’automne, l’artisan est sur le point de mettre de l’ordre dans le rez-de-chaussée en débutant par la section «réception» de l’ex-Hayfield. Il souhaite d’abord éliminer le faux mur qui cache l’essentiel de sa collection – incluant d’anciennes laveuses à tordeur! – pour agrandir de 3 mètres l’ancien espace commercial afin de mettre en valeur tous ces souvenirs. «Pour mon plaisir avant tout», précise-t-il:
J’aurai du temps pour faire un musée personnel à mon goût, un peu comme celui de Michel Barrette, en mettant les objets en contexte et en les regroupant en différents thèmes: les stations services, l’atmosphère qui se dégageait autour de ça, la dynamique du gars qui réparait des autos…»
Le concept du «musée-garage personnel amélioré» reste donc à être formulé. «Une fois que tout ça sera clean», Jocelyn sera alors à son aise pour recevoir des groupes sur invitation.
Si j’ai le temps de le faire aussi, ma Jaguar sera prête pour le mariage de ma fille l’an prochain, dépendant de l’aide que je vais avoir. Mon loisir de retraite est donc bien démarré, en continuité avec ce que je fais déjà. Comme je suis un passionné d’histoire, je veux tenir mon bout pour que certaines choses se conservent…»
«Et, tient-il à rassurer, au printemps, je ressors ça comme c’est là, dehors.» Jocelyn Blouin recréera donc pour une neuvième année son pittoresque, si apprécié coin «Limoilou d’époque» de la 4e Rue!
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