Le milieu de la restauration sous la loupe d’Équidurable

Commerce équitable
Joannie Thériault, Dahiana Arias, Andrea Espinosa et Roysabel Hernandez. Si Équidurable a déménagé depuis cette photo prise en avril 2014, il continue sa mission éducative en proposant, cette fois, une campagne de réduction des matières résiduelles.
Équidurable, dont la mission vise à promouvoir le commerce équitable et à soutenir l’action responsable, travaille à mettre sur pied une campagne de sensibilisation à la réduction des matières résiduelles et au gaspillage alimentaire dans la restauration à Limoilou.

On évalue à 208 757 tonnes par année la quantité de résidus organiques générés par ce secteur [de la restauration], ce qui représente 11% du total des résidus organiques produits par l’ensemble du secteur des industries, commerces et institutions», indique le rapport élaboré par Solinov en 2013 pour le compte du ministère du Développement durable, Environnement, Faune et Parcs.

Ces chiffres, Équidurable en fait le point de départ du projet qu’il entend soumettre à Recyc-Québec pour profiter du programme d’aide financière axé sur la réduction à la source et le réemploi des matières résiduelles. Il souhaite faire sa part localement en documentant la situation à Limoilou, où on répertorie une cinquantaine d’établissements de restauration, incluant cafés et bars.De l’enquête qui sera menée sur le terrain auprès d’un échantillon pourront émerger des solutions alternatives pour favoriser une gestion écoresponsable des matières résiduelles, qu’il s’agisse d’intervenir sur la consommation humaine (gaspillage alimentaire) ou sur les pratiques de recyclage (récupération, compostage, biométhanisation). Équidurable en profitera également pour faire son propre examen de conscience à l’interne.

Retombées

«Quelques restaurateurs ont déjà témoigné leur intérêt à participer à la démarche, même s’ils ont déjà peut-être de bonnes pratiques [de gestion des matières résiduelles]», se réjouit la directrice commerciale d’Équidurable, Roysbel Hernandez, à l’autre bout du fil. À son avis, plusieurs d’entre eux ignorent qu’il existe des programmes gouvernementaux qui récompensent financièrement les efforts en matière de développement durable, un argument qu’elle ne manquera pas de leur servir pour les encourager à adopter les recommandations que formulera l’organisme à la lumière de ses observations.Roysbel Hernandez pourra également leur faire miroiter une diminution, au final, de 10% des pertes d’aliments périmés; en prenant les mesures adéquates pour réduire le gaspillage alimentaire, les restaurateurs se trouveront ainsi à faire des économies. Ces bénéfices financiers viendront donc s’ajouter à ceux d’ordre environnemental et social.Car un impact social est effectivement à prévoir alors que l’initiative s’accompagnera aussi d’un volet sensibilisation, non seulement auprès des restaurateurs, mais également des jeunes, conformément à la mission éducative que se donne Équidurable depuis ses débuts. Ateliers-conférences sur la consommation responsable pourront notamment faire partie des actions entreprises pour informer la jeune génération.

Échéancier

Certes, ces retombées à elles seules pourraient justifier la campagne que propose de lancer Équidurable. «Mais c’est aussi pour développer notre volet de développement durable alors qu’on s’est plus concentrés sur notre mission de commerce équitable jusqu’à présent», fait valoir la directrice commerciale. Parce que la démarche est évaluée à 37 000$ selon les estimations d’Équidurable, la participation financière de Recyc-Québec devient essentielle. Mais Roysbel Hernandez a confiance que leur demande sera acceptée en raison de sa portée éducative et de sa cible visée – le milieu de la restauration.Quelques détails restent encore à peaufiner, mais le formulaire de demande devrait être déposé d’ici deux semaines, conclut Mme Hernandez en se croisant les doigts.

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