Malgré toutes les campagnes de sensibilisation sur la sédentarité des jeunes, les parents sont nombreux à reconduire leur marmaille à l'école en voiture, à Limoilou comme ailleurs. Pourquoi? En partie en raison de la peur de laisser circuler leurs enfants dans les rues, un problème auquel s’attaque un comité depuis plus d’un an, en proposant d'aménager des corridors scolaires.
Un autre pas vers des corridors scolaires dans Lairet
Malgré toutes les campagnes de sensibilisation sur la sédentarité des jeunes, les parents sont nombreux à reconduire leur marmaille à l’école en voiture, à Limoilou comme ailleurs. Pourquoi? En partie en raison de la peur de laisser circuler leurs enfants dans les rues, un problème auquel s’attaque un comité depuis plus d’un an, en proposant d’aménager des corridors scolaires.
Ce comité a vu le jour grâce à l’initiative de Lyne L’Africain, qui habite près de l’école Saint-Albert-le-Grand. La mère de famille a constaté de nombreux problèmes pour qui devait traverser la très achalandée 4e Avenue. Lorsqu’elle a appris qu’une étude sur la sécurité autour des écoles avait été menée en 2007 par l’organisme Accès Transports Viables — étude à laquelle personne ne semblait avoir donné suite —, elle a aussitôt relancé le projet en collaboration avec le conseil de quartier de Lairet.
Composé de citoyens, des directions d’écoles, du CSSS et des deux conseillères municipales du quartier, ce comité travaille donc en étroite collaboration avec la Ville pour l’aider à prendre les meilleures décisions possibles pour l’amélioration de la sécurité des piétons et des cyclistes près des écoles. L’aménagement de corridors scolaires en fait donc partie, lesquels feront en même temps office de projet-pilote qui pourra par la suite s’appliquer à d’autres secteurs problématiques à l’échelle municipale.
Corridors scolaires
Ces corridors scolaires consistent en des parcours identifiés clairement, par des panneaux ou du marquage au sol, et dans lesquels les élèves peuvent circuler en toute sécurité à pied ou à vélo. Ces trajets impliquent souvent des mesures d’atténuation de la vitesse et des aménagements physiques qui contribuent à la sécurité des usagers, tels bolars, dos d’âne, rétrécissement des rues, présence d’un brigadier, etc.De plus, ces corridors peuvent favoriser des initiatives telles que les trottibus, des «autobus pédestres» pilotés par des bénévoles qui suivent un trajet déterminé avec des arrêts planifiés pour prendre des jeunes et les accompagner en marchant jusqu’à l’école. La Grande-Hermine vient tout juste de mettre en place un tel moyen de transport.
Dans la foulée, une mise à jour des commentaires des citoyens a été menée l’an dernier par le biais d’un sondage auprès des parents d’élèves. L’équipe d’Accès Transports Viables a compilé les résultats et produit une cartographie étoffée à partir de ces commentaires, des observations sur le terrain et des statistiques d’incidents avec piétons ou cyclistes rapportés à la SAAQ entre 2006 et 2012 (voir illustration).Les travaux du comité mèneront donc à déposer très prochainement des propositions de corridors scolaires. Les différents départements de la Ville de Québec impliqués auront à étudier les hypothèses suggérées et leur faisabilité en fonction des coûts, mais aussi de ce qui a déjà été planifié ou réalisé par la Ville comme améliorations.
Priorités
Même si Mme L’Africain est consciente que certains aménagements ne pourront se concrétiser avant longtemps, le comité a tout de même exigé que certains tronçons plus à risque soient revus de façon prioritaire, notamment l’étrange carrefour du coin Duval et des Chênes Ouest et le passage sous le viaduc de la 22e Rue et la 4e Avenue.
Il y a des aménagements physiques à faire, mais il y a aussi toute la question de la mentalité, des habitudes des gens à changer», d’admettre Mme L’Africain.
Du côté de la Ville
Parallèlement à ce travail, l’administration municipale a déjà posé certaines actions, notamment l’élaboration d’un plan de signalisation pour huit écoles et le dépôt au ministère des Transports d’une demande de réduction de la vitesse à 30 km/h sur certaines rues résidentielles bordant ces établissements. Dans le quartier, ce sont les écoles Sainte-Odile, Dominique-Savio et Saint-Fidèle qui sont concernées. Les plans de signalisation de Saint-Albert-le-Grand et Saint-Paul-Apôtre sont en cours d’élaboration et feront l’objet d’une prochaine requête.
Lors du dernier conseil de quartier, la conseillère municipale de Maizerets-Lairet, Geneviève Hamelin, n’a pas manqué de rappeler que le processus des corridors scolaires est loin d’être simple et implique de prendre en considération de nombreux aspects, ne serait-ce que la signalisation déjà en place, l’âge et l’état des infrastructures sous la chaussée. Dans le cas des corridors scolaires, Mme Hamelin a insisté sur la nécessité d’avoir la collaboration et la compréhension des parents, car les actions à poser seront déterminées par la force du nombre.
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