
D’abord partie pour des études en cinéma, Geneviève Gaboury a tout arrêté pour se tourner vers l’ébénisterie. Aujourd’hui propriétaire de l’atelier Indigène sur la 3e Avenue, elle travaille avec son conjoint, entourée des artisans qui louent un espace sur son lieu de travail. Si le mobilier et les accessoires en bois ont été le point de départ de l’ébéniste, Geneviève Gaboury trouve désormais sa raison de créer… dans la conception d’urnes funéraires.
D’une table de conférence de 10 x 12 pieds à un bougeoir de 15 x 7 cm, Geneviève Gaboury aime chaque défi que l’ébénisterie peut lui offrir. Consciente du poids de certains projets, tant physiquement qu’en termes de responsabilité, l’ébéniste se projette plus facilement dans son métier grâce à la production personnalisée d’urnes funéraires :
Je veux vraiment que les urnes deviennent la spécialité de mon entreprise. J’ai déjà ça en tête pour mes vieux jours, car c’est tellement surdimensionné ce qu’on nous demande de faire dans le mobilier, que j’ai conscience que je ne pourrai pas le faire toute ma vie. Je vais donc au fur et à mesure me concentrer sur ces plus petits objets », confie-t-elle.
Des essences de bois qui parlent de nous
Geneviève Gaboury s’est lancée dans la création d’urnes funéraires en 2011, à la suite du décès de son grand-père. Sa famille lui avait demandé de concevoir une urne en bois pour l’incinération. L’ébéniste se souvient de l’avoir produite avec « une telle sérénité » que cela lui a donné envie de continuer à le faire pour les autres :
Je propose de prendre des essences de bois qui représentent la personne, car chacune d’entre elles a une symbolique. Le noyer noir, par exemple, représente la sagesse et la longévité, le cerisier, c’est la beauté et la pureté; quant à l’orme, c’est le lien entre le terrestre et le céleste. Dans le cas de mon grand-père, il adorait les plaines d’Abraham qui sont bordées d’ormes. Alors c’était évident pour moi de mettre cette essence de bois sur son urne. J’ai aussi eu une commande où une fille, dont la mère était mourante, voulait que chaque essence de bois représente un enfant de la famille. Alors vous voyez, chaque urne est un processus très personnel. C’est pour cette raison que j’offre du sur mesure. »
Un engagement écologique
En ayant ce déclic, Geneviève Gaboury ne connaissait pas grand-chose aux normes des urnes funéraires. Pourtant, elle a pu constater que sur le marché des urnes en bois, la production était peu écoresponsable :
J’ai remarqué qu’il y a peu de variété avec des matériaux qui ne sont pas toujours de bonne qualité. On les masque souvent avec des teintures foncées ou des vernis épais. Dans mon approche, je souhaite conserver les couleurs naturelles, sans teinture, mais avec de l’oxydation, une technique où le bois se colore par lui-même. On peut ainsi obtenir des teintes bleutées ou violacées pour élargir la palette traditionnelle et même avoir une touche contemporaine sur ces objets », assure-t-elle.
Indigène vient aussi de s’engager auprès de l’organisation socio-environnementale Arbre-évolution dans le cadre d’un partenariat de reboisement. Pour chaque urne vendue, un arbre sera planté. Un engagement que Geneviève Gaboury a à coeur pour que son entreprise réduise son empreinte écologique.
L’ébéniste reçoit les clients, sur rendez-vous, dans son espace boutique de la 3e Avenue pour choisir avec eux les essences de bois, les types d’assemblage et les différents finis qu’ils désirent sur l’urne.
Indigène
175, 3e Avenue
418 554-4226
indi-gene.ca