À quoi servent les passages pour piétons? La suite…

Quiconque a déjà voyagé aux États-Unis ou au Canada anglais l'a déjà constaté : le respect et la courtoisie des automobilistes envers les piétons y sont bien implantés. C'est particulièrement vrai dans le cas des passages pour piétons, une règle méconnue au Québec (et à Québec) et qui est constamment bafouée par les automobilistes. Dernier texte d'une série de deux sur les passages pour piétons.

À quoi servent les passages pour piétons? La suite… | 6 octobre 2015 | Article par Olivier Tremblay

Crédit photo: Arnaud Bertrand

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Quiconque a déjà voyagé aux États-Unis ou au Canada anglais l’a déjà constaté : le respect et la courtoisie des automobilistes envers les piétons y sont bien implantés. C’est particulièrement vrai dans le cas des passages pour piétons, une règle méconnue au Québec (et à Québec) et qui est constamment bafouée par les automobilistes. Dernier texte d’une série de deux sur les passages pour piétons.

C’est un secret de polichinelle pour quiconque « utilise » les passages pour piétons à Québec : selon mon expérience, ils ne sont à peu près pas respectés par les automobilistes. Mais est-ce que le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) en a conscience? Interrogé à savoir s’il mène des opérations particulières pour en faire respecter le règlement, le SPVQ a répondu ceci :

« Durant chaque année, nous effectuons des opérations de sensibilisation pour le respect de la réglementation aux intersections autant envers les  piétons que les  automobilistes. De plus, les patrouilleurs peuvent le faire lors de leur patrouille habituelle. »

De son côté, la Ville de Québec a répondu avoir conscience que le règlement des passages pour piétons n’était à peu près pas respecté et appliqué :

Nous sommes conscients que cette signalisation comme beaucoup d’autres (arrêts obligatoires, limites de vitesse, etc.) n’est pas toujours respectée et que cela ne se limite pas au territoire de la ville de Québec. La SAAQ réalise depuis trois ans des campagnes de sensibilisation destinées aux piétons et aux conducteurs. »

Des chiffres timides

Question d’avoir des données concrètes, Monlimoilou a fait une demande d’accès à l’information pour connaître le nombre d’amendes données à ce propos sur le territoire de la ville de Québec. Résultats :

Constats d’infraction pour non-respect de la priorité d’un passage pour piétons

  • 2013 : 54
  • 2014 : 39
  • 2015 : 22 (au 20 août)

Le nombre est clairement peu élevé, car une opération policière sur un de ces passages le moindrement achalandés permettrait sans doute d’atteindre ce résultat en une journée…

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Balises d’implantation

Par ailleurs, nous avons aussi questionné la Ville sur les critères qui permettent la création d’un passage pour piétons.

« Les critères à rencontrer sont énoncés dans le tome V, Signalisation routière, et le tome I, Conception routière, du ministère des Transports du Québec.  Sans les décrire en détail, les conditions à rencontrer pour justifier l’installation d’un passage sont : le nombre de piétons qui traversent, le nombre de véhicules qui croisent le passage, la largeur de la chaussée à traverser, la distance de visibilité du passage (en fonction de la vitesse) et l’absence de signalisation qui règle la circulation à moins de 100 mètres de l’endroit où le passage serait situé. »

Dans le Vieux-Limoilou, plusieurs de ces passages sont situés dans des corridors menant à des établissements scolaires (écoles primaires et secondaires et Cégep Limoilou) et leur utilité, s’ils étaient bien respectés, serait sans doute bien réelle. Un passage semble d’ailleurs mieux respecté que d’autres : celui sur la 12e Rue, devant l’école Saint-Fidèle, avec signalisation plus visible et élargissement des trottoirs à l’endroit désigné. Un exemple à suivre? En dépit de leur efficacité bafouée, on a demandé à la Ville de Québec si elle prévoyait implanter d’autres passages pour piétons dans les prochaines années sur le territoire de Limoilou.

« Nous ne faisons pas de prévisions en ce sens de façon globale, et ce, à aucun endroit. Les analyses se font par exemple à la suite de la demande d’un citoyen, dans le cadre d’un projet de réfection de rue, d’un projet d’ouverture de rue, de la venue d’un générateur, etc. »

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Plus d’efforts

Comment conclure? En invitant la Ville de Québec à réfléchir sur l’utilité recherchée par ces passages pour piétons. Pour redonner un certain sens à cette réglementation, il faudrait d’abord que les automobilistes la connaissent et à ce propos, la Ville autant que la SAAQ ont un rôle à jouer. Ensuite, il faudrait aussi les rendre plus « visibles ».

En ce sens, le blogue Le Vélurbaniste relatait récemment un exemple pris à Shawinigan, où le passage est délimité par des bollards au sol et un panneau « cédez le passage aux piétons » ancré au sol.

À Baie-Saint-Paul, une lumière jaune clignotante rappelle aux automobilistes la présence d’un passage pour piétons. Bref, de nombreux exemples existent ailleurs au Québec.

Finalement, il faudra aussi en arriver à une plus grande mise en application de cette règle (répression) par le SPVQ.

Avez-vous d’autres suggestions pour renforcer l’utilité de ces passages pour piétons?

Pour lire la première partie : À quoi servent les passages pour piétons? 

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