Grâce à sa campagne de financement menée sur la Ruche, le Café culturel Intercambio a fièrement ouvert ses portes sur la 1ère avenue, le 15 janvier dernier. Si le lieu est désormais le fief de tous les amoureux de l'espagnol qui désirent (se) pratiquer, tous les non hispanophones y trouveront aussi leur compte pour profiter d'une ambiance hautement conviviale et animée.
Comme à la maison : « mi casa es tu casa »
Plutôt ambiance café tranquille et viennoiseries le jour, Intercambio prend des allures de fête et de rencontres autour d'un bon panier de nachos (trois saveurs et formats au choix!) ou de quesadillas (tortillas au fromage) le soir jusqu'aux petites heures. Jean-Christophe Niclaes, le cuisinier, nous rassure tout de suite :
Côté bouffe, on est assez classique et restreint pour l'instant, mais tout est fait maison. J'ai d'autres inspirations en ce moment dans la cuisine mexicaine, mais aussi une fusion québécoise-latino, qui viendront élargir le menu. »
Parmi les clients ce soir-là, beaucoup ont connu le Café Nagua qui occupait les lieux avant, et sont venus par curiosité découvrir la relève. C'est le cas d'Anouk qui habite à un coin de rue : « On aimait beaucoup l'esprit communautaire du Café Nagua et on s'y était attachés, mais on est contents de voir qu'ils ont gardé cette idée ici. C'est exactement le genre d'endroit qu'on cherchait pour venir avec des enfants. » Point très apprécié des familles donc, c'est le coin jeux pour enfants où ces derniers peuvent être autonomes et dessiner à la craie sur un grand tableau.
Des soirées animées sur mesure
Pendant ce temps-là, c'est open mic (scène ouverte). Qui veut monter sur scène pour jouer d'un instrument ou chanter est le bienvenu. En bon meneur, Sylvain Fortin, cofondateur du lieu, ouvre le bal avec une chanson à la guitare. Il confie « ne pas être excellent », mais le concept c'est le partage et l'échange d'où le nom intercambio en espagnol. Une fois cette confiance installée, il fait appel aux musiciens dans la salle pour prendre le relais. Spontanément, un guitariste interprète une pièce puis une chanteuse péruvienne se lance acapella. Visiblement intimidée, elle demande : « On peut faire un karaoké ? ». Ni une, ni deux, Daniel Sandoval, cofondateur et responsable des animations, cherche sur Youtube la version instrumentale de la chanson qu'elle tentait d'interpréter et la joue. Totale improvisation. Il explique :
Pour nous, le plus important c'est que les gens s'amusent alors on laisse toujours une place à l'imprévu. Parfois, on devait fermer à minuit et finalement on a laissé le café ouvert jusqu'à 3 h du matin parce que les gens étaient en plein party. S'ils ont du fun, on a du fun aussi. La seule limite, c'est la loi qui nous oblige à fermer à 3 h au plus tard. »
Bons joueurs les trois fondateurs du Café Intercambio, qui n'ouvre que du mercredi au dimanche, officiellement de 9 h à 22 h (minuit en fin de semaine), ont tous gardé leur autre job « le temps que ça marche ». Daniel Sandoval nous confirme que c'est bien parti :
On est très heureux. Le bouche à oreille fonctionne très bien et les médias s'intéressent à notre concept. Il y a des journées où c'est plein du dîner jusqu'au soir alors on n'a pas le temps de s'ennuyer. »
Une belle réussite également : les soirées salsa le deuxième et quatrième jeudi du mois où vous pouvez apprendre et pratiquer votre pas de danse par la suite. Le café a déjà aussi accueilli des soirées de financement pour d'autres projets, sans lien apparent avec la culture hispanophone. Daniel Sandoval soutient que c'est aussi la vocation du lieu : « Peu importe l'activité, notre objectif c'est aussi d'être une fenêtre ouverte sur toutes les cultures du monde ».