Élections 2015 : Rencontre avec Antoine Bujold (PLC)
En route vers le scrutin fédéral du 19 octobre prochain, Monlimoilou.com va à la rencontre des candidats de la circonscription Beauport-Limoilou, question de mieux connaître leurs engagements et leurs réflexions sur des dossiers incontournables. Aujourd’hui : Antoine Bujold, candidat pour le Parti libéral du Canada (PLC).
C’est d’abord comme père de famille de trois enfants que le candidat libéral Antoine Bujold se présente, ensuite comme entrepreneur – question d’importance des rôles. C’est en restauration qu’il a fait son nom, avec plusieurs commerces à son actif au fil des quinze dernières années :
C’est un métier qui m’a appris à quel point le contact avec les gens est important, autant d’un point de vue client qu’employé. Établir un contact avec les gens, c’est le secret d’une relation positive, efficace, performante », indique-t-il.
Ainsi, l’importance de l’échange est au cœur de sa philosophie d’entrepreneur autant que de sa vision du travail de député. « En porte-à-porte, bien souvent, les gens ne nous parlent pas de politique, ils nous parlent de ce qu’ils vivent au quotidien. Notre rôle, comme député, c’est de décortiquer tout ça afin de les sensibiliser à l’intérêt qu’ils devraient avoir envers la politique, de montrer de quelle façon la politique peut changer leur réalité quotidienne. » Un mode « écoute » et « ouverture » qu’il considère avoir trouvé, d’ailleurs, chez les libéraux de Justin Trudeau.Mais, avec cette approche, pourquoi n’a-t-il pas plutôt souhaité s’engager au municipal ou au provincial ? « Il y a quelque chose au palier fédéral qu’on semble avoir oublié… J’aimerais le rappeler aux gens. J’ai le sentiment que la politique fédérale touche à des enjeux qui sont extrêmement sensibles et qui s’adressent directement à nos valeurs, en tant que citoyens. Les débats fédéraux s’adressent véritablement à nos tripes et c’est là où j’ai le goût d’être : dans ce débat-là ! »Pouvez-vous nous présenter ce qu’est, pour vous, Beauport-Limoilou ?
Beaucoup de familles, beaucoup d’entrepreneurs. Il y a une implication citoyenne dans le quartier, un véritable désir de leur part de voir leur milieu se développer. Ils s’impliquent, ils se mobilisent, ils vont de l’avant, ils questionnent, ils sont politisés sans nécessairement être partisans. Je suis peut-être naïf, mais je trouve ça beau ! C’est dans un milieu comme ça que je veux travailler. Moi, de savoir que la population que je vais représenter à Ottawa est loquace, est engagée, activiste à la limite… quand je vais lever la main pour voter, les gens vont savoir que je lève la main en connaissance de cause ! »
Quels sont vos lieux « coup de cœur » du quartier, ceux que vous aimez fréquenter ?
Il y en a plusieurs ! Vite comme ça, on est sur la 3e Avenue : je suis client chez Sobab depuis longtemps, c’est là que j’ai acheté mes machines pour mes restaurants, c’est là que j’achète mon café le dimanche matin. Je connais très bien Marc, à La Réserve, qui est l’un de nos distributeurs les plus importants au restaurant – c’est une belle épicerie, ça a l’air d’aller super bien en plus ! La Folle fourchette, où je me fais déposer mes produits de rasage… À Beauport, j’aime bien le restaurant Le Maizerets, je le fréquente assez souvent. Je vais aussi avec les enfants au Domaine Maizerets très, très souvent. »
Quel bilan faites-vous du travail du député Raymond Côté, lors du dernier mandat ?
Je m’étais toujours dit que je ne voudrais pas nécessairement parler de ce que mes adversaires ont fait… ou n’ont pas fait… Je suis un peu sceptique quant à ses réalisations. J’ai suivi le dossier du Port. J’ai comme le sentiment qu’on a voulu plus faire de la politique, plutôt que de servir les gens. Et ça, ça me dérange en tant que citoyen autant qu’en tant que politicien. Je suis peut-être naïf, je vais peut-être réaliser que c’est vrai que la machine te gobe quand tu arrives à Ottawa, mais je ne veux pas croire ça, je ne peux pas croire ça ! Je trouve ça déplorable qu’on ait fait trop de place, à un moment donné, à l’opposition parlementaire, sur le dos des gens. J’aurais voulu voir plus de recherche de solution, plus de présence concrète sur le terrain avec les différents intervenants, pour travailler des solutions, pour faire en sorte que les gens vivent en toute quiétude dans le milieu. »
Quel est, selon vous, le dossier prioritaire pour la circonscription Beauport-Limoilou ?
S’il y a une chose que je voudrais qui progresse, c’est le dossier du Port de Québec, autant d’un point de vue développement économique que d’un point de vue santé publique. »
Pouvez-vous nous détailler d’autres de vos priorités ou engagements ?
- Redonner à la classe moyenne. « Force est de constater que l’économie roule au ralenti. On est convaincu que si les familles de la classe moyenne ont un pouvoir d’achat un peu plus fort, l’économie roulera un peu plus fort. »
- Accessibilité au logement. « Il faut absolument faire en sorte que les gens du Canada puissent bénéficier d’accessibilité au logement et de logements accessibles. On veut faire du logement abordable et rendre le logement abordable ! Construction de nouvelles unités, facilité d’achat pour de nouvelles propriétés. »
- Soutien aux aînés. « Avoir des résidences pour aînés moins dispendieuses, plus disponibles. »
Le Port de Québec, un dossier qui doit progresser
Sur le dossier du Port de Québec, Antoine Bujold déplore le fait que la situation ne semble pas avoir évolué au cours des quatre dernières années.
Je ne comprends pas pourquoi on en est encore là : j’ai comme l’impression qu’on alimente tout ça pour faire une campagne électorale et je trouve ça déplorable ! C’est évident qu’au lendemain de mon élection, je vais me mettre le nez dans ce dossier-là, et je vais rassembler tout le monde pour essayer de faire progresser ça positivement et, comme je l’ai dit, tant d’un point de vue développement économique que santé publique. Mais la santé publique prime : il existe des solutions ! On ne s’y est peut-être pas attardé, ou on les a peut-être balayées du revers de la main trop rapidement, mais il me semble qu’on n’a pas entendu de solutions de la part des élus… »
Lorsqu’on lui mentionne, par exemple, l’idée de faire du transbordement en milieu fermé, le candidat libéral déplore l’absence de données et d’analyses sur des pistes de solution de ce type : « On n’a pas de données, on n’a pas de chiffres, on ne sait pas comment ça coûte faire ça, on ne sait pas si c’est faisable… On n’a rien ! Pourquoi on ne pousse pas ce type de solution ? Pourquoi on ne cherche pas à en savoir un peu plus ? »Un défi de communication, d’information, de désinformation ? « Il y a un lien qui ne se fait pas. C’est le rôle du député de faire ça. Le rôle du député, ce n’est pas de prendre un bord ou l’autre, c’est de s’assurer que les gens se parlent, et qu’on travaille sur des solutions. Ce n’est pas d’envenimer la situation d’un point de vue ou de l’autre ! »Il rappelle que le Parti libéral s’est positionné en faveur du projet d’agrandissement du Port de Québec, afin de renforcer son positionnement stratégique et, de ce fait, l’impact économique favorable qu’il est en mesure d’avoir dans la région.
Cela dit, il y a des problématiques actuelles auxquelles il faut s’adresser, mais l’un n’empêche pas l’autre ! Les pelles rentrent demain pour agrandir, ce n’est pas fini dans trois semaines ! Ça n’empêche pas qu’il faut quand même s’attarder à la santé publique et s’occuper des opérations actuelles… Je ne comprends pas qu’il doive y en avoir un qui passe avant l’autre. Pourquoi on ne pourrait pas s’adresser aux deux ? »
Bref, il s’agit, pour lui, de se donner les outils nécessaires afin de prendre des décisions concrètes, négociées et discutées, au bénéfice de la collectivité, autant que de colliger les informations disponibles, de se donner les moyens de combler les lacunes – notamment pour évaluer la qualité de l’air du secteur.
Questions thématiques
Le candidat a ensuite été invité à se prononcer sur différentes thématiques, afin de rappeler ses préoccupations ou celles de son parti.Sur le thème de la famille, il fait le pont avec les initiatives économiques proposées par son parti. En culture et loisir, autant que sur les dossiers de grandes infrastructures ou d’urbanisme, il rappelle que l’approche de sa formation est celle du partenariat avec les villes : « On pense que ça va être aux leaders dans les milieux de décider de la manière par laquelle ils voient le développement urbain. Nous, on est là comme partenaire. » L’idée est ainsi de rendre disponibles divers financements, à l’intention des villes, qui utiliseront cet appui pour mettre de l’avant leurs projets.
Je veux être un facilitateur, quelqu’un qui va faire en sorte que les initiatives citoyennes puissent aller de l’avant ! Ce n’est pas moi qui approuve ou non les projets, je suis là pour m’assurer que les projets qui font l’unanimité dans les milieux avancent. »
En développement durable, il indique vouloir prioriser la qualité de l’air en milieu urbain, autant que la protection des zones marines. « Il faut concilier environnement et développement durable avec tout ce qu’on fait », mentionne-t-il. En développement urbain, il cite l’exemple d’aménagements comme la Plaza Limoilou, qui réussissent, justement, à faire ce pont avec les préoccupations durables.Sur les dossiers économiques, il est préoccupé par les questions liées à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. En éducation, il rappelle les 150 $ de crédit d’impôt offerts par sa formation aux enseignants qui utilisent leur argent pour faire l’achat de matériel pour leur classe.
Questionnements citoyens
Le candidat libéral a ensuite été questionné sur différents dossiers ou enjeux à caractère local, choisis à la lumière des préoccupations énoncées par les lecteurs et lectrices de Monlimoilou.com. Voici les réponses d’Antoine Bujold sur les éléments qui n’avaient pas été abordés aux points précédents :
- L’accès au fleuve ? « Le Port de Québec, d’abord et avant tout, les gens devraient en être fiers. Et si on en donnait un peu plus accès à la population, sur une base régulière, pour s’approcher, aller voir des points de vue, voir comment se passent les opérations ? » Il indique également être réceptif aux initiatives qui permettront de faciliter l’accès au Saint-Laurent pour les citoyens.
- Appui aux groupes communautaires ? « Je veux faciliter la mobilisation entre eux, en étant présent, disponible. Ça commence par de l’écoute et une présence. »
- Accueil des immigrants dans Beauport-Limoilou ? « Au Canada, on est une nation privilégiée par rapport au reste du monde, on a certainement un rôle d’accueil à jouer. » Par ailleurs, Antoine Bujold souligne également l’importance du marché du travail afin de favoriser l’intégration et, à ce titre, l’importance du rôle des PME à jouer dans ce dossier.
- L’utilisation du parc Cartier-Brébeuf ? « Ça appartient aux gens de s’approprier leur territoire. »
- Cohabitation entre piétons et cyclistes ? « On a beau être un député fédéral, on est d’abord et avant tout un citoyen : c’est avant tout de donner l’exemple ! Nous, on a un véhicule lettré, et la consigne, c’est courtoisie, courtoisie, courtoisie. »
Et le mot de la fin ?
Je suis un citoyen comme tous les autres citoyens, qui aspire à être la courroie de transmission vers le fédéral à partir de la circonscription. Les initiatives, les projets, les idées, ils viennent du milieu et mon travail, c’est de faire en sorte qu’ils se réalisent. C’est ce que je veux faire ! Et, en plus, je suis vraiment chanceux, car à Beauport-Limoilou, il y en a des idées, il y en a des initiatives, il y a une effervescence incroyable et c’est une effervescence qui pourrait servir d’exemple partout à travers le Canada ! J’aimerais ça qu’on puisse se servir de son député, comme citoyen, pour accomplir ce qu’on veut. »
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