La casquette des Cubs oubliée puis retrouvée
Mon père avait quatre sœurs qui ont immigré au début des années 1930 en banlieue de Chicago. Elles se sont mariées à des Américains et ont fondé une famille.
Comme mon père était employé des chemins de fer, nous avions des laissez passer pour voyager gratuitement à bord des trains. Nous en avons donc profité pour aller dans la « Ville des vents » à quelques occasions. Un long voyage de 20 heures : départ de la Gare du Palais, changement de train à Montréal pour le train de nuit vers l’Illinois et arrivée en fin d’après-midi à Union Station.Lors d’un de nos voyages en 1956, mes cousins Bob et Eugène m’emmenèrent au célèbre Wrigley Field pour assister à un match des Cubs. Quelle joie pour un ti-cul de dix ans de découvrir cet endroit mythique !Comble de bonheur, Bob m’acheta une casquette des « Oursons » que je portai fièrement pendant tout notre séjour.De retour à Limoilou, je repris mes matchs de baseball dans la ruelle, arborant avec panache la belle casquette bleue foncé avec un C rouge. J’étais fier de dire à mes amis qu’elle venait directement du Wrigley Field, des États-Unis s’il vous plait !Puis, comme les enfants se lassent de leurs cadeaux, je remis la casquette à ma mère qui la rangea dans une malle au sous-sol. J’oubliai les Cubs, étant passé à autre chose.Plusieurs années plus tard, c’est mon neveu qui en hérita et qui la porta quelque temps. Puis, une fois de plus, elle tomba dans l’oubli.Le temps passa. Ayant repris goût au sport national des Américains, je me risquai un jour à demander à mon neveu ce qu’était devenue la casquette. Il ouvrit son garde-robe et il en sortit l’objet que je convoitais.« Tiens mon oncle, je te la redonne, me dit-il. Je l’avais gardée pour toi. »Près de 60 ans plus tard, la casquette au bleu défraîchi par le temps, avec un C rouge, était de nouveau entre mes mains.Des tas de souvenirs de mon enfance sont alors remontés à la surface : La ruelle derrière chez nous, mes chums de l’époque, nos matchs de baseball improvisés…Cette fois, je la garderais précieusement. Je l’ai toujours.[ À lire aussi : Les Yankees et les Dodgers de Limoilou ]
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