La Patente : l’atelier coopératif cherche des forces pour sa survie

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En travaillant à l’atelier La Patente, Élodie Rozoy, créatrice de bijoux recyclés, a pu lancer son entreprise Récup Rétro.

Après avoir récolté 11 860 $ grâce à une campagne de sociofinancement via La Ruche, La Patente ouvrait ses portes sur la rue des Sables le 10 décembre 2014. À la veille de fêter sa première année d’existence, l’atelier coopératif continue de se battre pour sa survie.

Avant même d’exister, La Patente, premier atelier coopératif en travaux manuels au Québec, avait besoin d’au moins 8500 $ pour faire le dépôt initial sur l’achat du bâtiment. Le concept ? Créer un espace collectif pour que n’importe quelle personne voulant travailler le bois, le métal, le textile ou l’électronique, puisse avoir accès aux outils et à l’aide nécessaire pour réaliser son projet personnel ou professionnel. Des formations et de l’entreposage sont aussi proposés.À l’été 2014, l’idée de ce projet a ainsi été soutenue par plus de 154 contributeurs qui, en seulement 21 jours, ont fait leurs dons sur La Ruche Québec en échange de services offerts par La Patente. La coopérative reçoit également des dons d’équipements en tous genres, valant au total plus de 70 000 $.

L’après-sociofinancement

Inauguré à peine quatre mois plus tard, le bâtiment industriel représente un lieu de travail de 5000 pieds carré, ouvert du mardi au dimanche de 9 h à 17 h, voire jusqu’à 21 h quatre jours sur sept. Seulement une trentaine de donateurs de La Ruche sont venus chercher leur récompense – bien souvent des abonnements – depuis l’ouverture.penelope-roberge-atelier-couture-la-patentePénélope Roberge, coordonnatrice employée, avait réagi à notre article « Campagnes de sociofinancement des commerces : et après ? » en nous faisant part des difficultés de La Patente à « mobiliser les forces », malgré l’engouement citoyen. Elle précise :

L’argent n’est pas le seul motif qui peut amener une entreprise à fermer. Il est difficile de passer le leadership à quelqu’un d’autre, on manque de temps. Nous commençons à sentir l’épuisement avec les membres fondateurs. »

Pour faire fonctionner le local 64 heures par semaine, l’atelier compte seulement sur deux employés et surtout sur ses bénévoles et ses 270 membres, qui bien souvent s’entraident dans leurs réalisations.

Quelques heures de bénévolat en échange d’un accès gratuit à l’atelier

Les utilisateurs louent leur espace de travail à la journée, à la semaine, au mois ou même au trimestre. Dans le but de rester accessible, La Patente a d’ailleurs mis en place un système d’échange pour que les bénévoles, qui font au moins quatre heures de surveillance d’atelier par semaine pendant un mois, puissent avoir accès à l’atelier gratuitement durant leur période d’engagement.À l’heure où nous écrivons ces lignes, seulement trois bénévoles effectuent cette tâche régulièrement. Selon Pénélope Roberge, cet engagement minimum est pourtant primordial pour faire tourner la coopérative le mieux possible :

atelier-la-patente-ebenisterieLe surveillant d’atelier est là pour s’assurer que tout se passe bien et pour venir en aide aux membres qui en ont besoin dans l’utilisation du matériel, par exemple. C’est sûr qu’on manque de bénévoles en étant ouvert 64 heures par semaine. Quand ils ne sont pas là, c’est moi qui dois prendre le relais entre de la comptabilité, de la recherche de subventions ou la mise à jour des formations sur le site Internet, par exemple. »

Dans le principe de ces coopératives makerspace, les employés gèrent les tâches administratives pendant que les bénévoles veillent au bon fonctionnement quotidien de l’espace de travail. Devant ce manque de moyens humains, la pression est difficile à gérer pour la coordonnatrice.De plus, elle précise que la coopérative de solidarité, autofinancée, doit payer 16 000 $ de taxes annuelles, soit 13 % de son budget. Le défi reste donc encore de taille pour assurer la survie de l’atelier coopératif en 2016.Si vous voulez échanger avec les représentants de La Patente, sachez qu’elle sera présente au Salon des artisans et des métiers d’arts du 4 au 13 décembre au Centre de foires, puis au Salon Nouveau Genre les 5 et 6 décembre prochains à l’église Saint-Fidèle.

La Patente507, rue des Sables418 476-8176

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