Les cerises de La Cavée

La Cavée - Guy Cloutier

Monsieur Pierre Jacques a écrit ce commentaire sur un de mes billets : « Vous souvenez vous de la Cavée de la rivière Lairet maintenant ensevelie sous le stationnement de l’école Roc Amadour ? »

Je me souviens très bien de ce qu’on appelait La Cavée. C’était un endroit escarpé sur les bords de la rivière Lairet, coin 18e Rue et boulevard Benoit-XV. La Cavée, c’est aussi le titre d’un roman de Guy Cloutier.Viviane Asselin a écrit ceci dans son billet qui date de 2011 :

C’est un Limoilou d’un autre temps que raconte le roman La Cavée de Guy Cloutier (l’autre!, comme il le précise lui-même), publié en 1987 aux éditions de l’Hexagone. […] La Cavée, c’est ce marécage boueux d’avant la Révolution tranquille, situé sur les berges de la rivière Lairet, apparemment à la hauteur de Benoît-XV si l’on en croit les pérégrinations du jeune Roger Turgeon, qui sèche ses cours pour aller se prélasser dans la mare puante. »

Je n’ai jamais pataugé dans la rivière Lairet comme le personnage du roman de Cloutier, mais nous y allions pour autre chose.En été, on partait avec nos pots vides pour aller cueillir des cerises à cet endroit. On disait « cerises » mais avec le recul, je crois qu’il s’agissait d’un petit fruit sauvage dont j’ignore le nom.On s’agrippait aux arbustes et on descendait dans les meilleurs « talles », souvent situées tout en bas. C’était périlleux. Je me souviens de l’odeur nauséabonde qui se dégageait de cet endroit. On y cueillait des cerises. On remplissait des gros pots de ces petits fruits rouges. C’était à qui aurait le pot le plus rempli.On retournait à la maison, on ajoutait du sel à nos fruits et on dégustait. C’était un vrai régal. Mais je me souviens aussi de ces maux de ventre suite à notre dégustation des fruits venant de La Cavée.Quand j’y repense, La Cavée et tout ce qui s’y trouvait était loin d’être comestible. La Lairet était un dépotoir. Mais un été sans un petit tour à cet endroit n’était pas l’été.Je réalise que pour des dizaines d’enfants de Limoilou, La Cavée était un lieu qui nous fascinait… malgré les dangers. Allez savoir pourquoi ![ À lire aussi : Chronique d’une rivière disparue (8) : canalisation de la Lairet (et billets antérieurs). ]

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