Pee-Wee, j’ai porté le numéro 17 de Ed Litzenberger

panor8e Avenue, quartier Limoilou
La parc Ferland, sa patinoire extérieure et son centre communautaire (à gauche) aujourd’hui. 21 janvier 2015.

Hiver 1954. Au parc Ferland, le bâtiment qui servait aux activités intérieures pendant les jours de pluie, à l’été, devenait, l’hiver venu, le vestiaire pour les joueurs de hockey mineur, des catégories atome à midget. La patinoire était située juste derrière le bâtiment.

C’était mal chauffé et la propreté des lieux laissait à désirer. Il y avait quatre petites pièces qui servaient de chambre des joueurs où nous pouvions enfiler notre équipement.L’Oeuvre des Terrains de Jeu (OTJ) fournissait les chandails et l’équipement de gardien de but. Et ça faisait dur !Dès que des équipes finissaient leur match, les joueurs enlevaient leurs chandails encore mouillés de sueur et les lançaient au centre de la chambre. Un préposé prenait alors le tas de gilets et les apportait aux deux équipes qui jouaient la prochaine partie. Comme nous étions les plus jeunes, les pee-wee, on recevait un chandail trop grand car l’OTJ n’avait pas assez d’argent pour en acheter à notre taille. C’était « taille unique ».Source : WikipédiaUn jour, notre entraîneur, M. Letarte, s’amena dans la chambre avec une grosse boîte en carton sur laquelle était écrit Nap Côté Sports, Québec (magasin très connu de Saint-Roch).« Les gars, j’ai un beau cadeau pour vous autres », dit-il. Il sortit alors une pile de magnifiques chandails blancs du Canadien avec des numéros cousus au dos, comme les pros. En plus d’être neufs, les chandails étaient à notre taille.« J’ai de bonnes plogues chez Nap Côté », ajouta fièrement le coach. Il commença alors la distribution à chacun des joueurs. Je voulais le numéro 5, celui de Boom-Boom, ou le 4 de Jean Béliveau, mais j’héritai du 17. Fort déçu, je demandai : « M. Letarte, qui porte le 17 chez le Canadien ? Le coach sortit l’annuaire 1954 du CH, le consulta lentement… « C’est un dénommé Ed Litzenberger », un ailier droit, il paraît.Ed qui ? Litzen quoi ? Personne dans l’équipe ne semblait connaître ce hockeyeur au nom bizarre. Qu’importe. Heureux de pouvoir porter un si beau gilet tout propre, tout neuf, je m’élançai sur la patinoire et je comptai un but en deuxième période. Ed « quelque chose » aurait été fier de moi.En passant, Ed Litzenberger n’a joué que 27 matchs à Montréal.[ À lire aussi : Le Parc Ferland autrefois ]

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