Port de Québec : une déclaration du maire soulève l’indignation
Une récente prise de position du maire de Québec, Régis Labeaume, quant au résultat des dernières élections fédérales et aux problématiques environnementales associées au Port de Québec est ouvertement dénoncée par les représentants des groupes de citoyens concernés.
C’est Paul Shoiry, chef de Démocratie Québec, qui a lancé le sujet lors de la dernière rencontre du conseil de ville de Québec. Sa préoccupation ? Que le processus d’évaluation environnementale concernant le projet d’agrandissement du Port de Québec ne porte pas seulement sur ses activités à venir, mais aussi sur ses activités actuelles.La réponse du maire ?
Ceux et celles qui ont diabolisé le Port ont tous été battus hier. Je ne veux pas être vicieux dans mes propos, ce sont juste les faits. Ceux qui l’ont diabolisé n’ont pas trouvé de support dans la population », a ainsi déclaré le maire Régis Labeaume, faisant référence aux résultats du scrutin fédéral de lundi dernier, ayant mené à la Chambre des communes des députés conservateurs et libéraux.
Une analyse qui ne se tient absolument pas, selon Véronique Lalande, de l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec – celle-ci rappelle que le nouveau député conservateur de Beauport-Limoilou, Alupa Clarke, a été porté au pouvoir avec 30,6 % des voix.
Dans les faits, c’est 70 % des personnes qui, au contraire, ont dit que la question environnementale au Port de Québec était une problématique majeure », lance-t-elle.
Le processus d’évaluation environnementale était ainsi questionné tant par le NPD (25,45 % des voix), le Parti vert (2,4 %) et le Bloc québécois (14,8 %). En entrevue à Monlimoilou.com, le libéral Antoine Bujold avait lui aussi jugé la question prioritaire, déplorant l’absence de données et d’analyses sur les pistes de solutions à envisager aux problèmes actuels. « On n’a pas de données, on n’a pas de chiffres ! » avait-il alors déclaré.
Un manque de respect
« Ça me fait mal », indique Véronique Lalande quant à la récente déclaration du maire. « Il vient nous dire que ce qu’on vit, ce n’est pas vrai ? » Elle rappelle, par ailleurs, que l’analyse récente de la Santé publique ne s’est prononcée que sur le taux de nickel dans l’air, sans élargir l’évaluation à la problématique de poussière dans son ensemble.
Il y a du vrai monde qui souffre de ça… Quand est-ce qu’on va s’en occuper ? C’est encore problématique. C’est encore là. Tout le monde le sait ! Monsieur le maire, descendez la côte, venez rencontrer les citoyens qui sont touchés par cette problématique ! Vous allez voir : il y a des gens qui en souffrent pour vrai », poursuit Mme Lalande.
Reste à voir, maintenant, quelle sera la teneur de l’évaluation environnementale qui sera menée au Port de Québec. Le processus, déjà enclenché, soulève plusieurs questions – notamment quant au fait que ce ne sont que les activités « à venir » qui sont à analyser, que la problématique de poussière ne semble pas figurer au programme… « On craint que les bons éléments ne soient pas évalués, que la problématique actuelle ne soit pas examinée dans ce processus », explique la résidente du Vieux-Limoilou.Reste à voir aussi quelle sera l’action du nouveau gouvernement libéral sur ce dossier. Plus tôt cette semaine, en entrevue à Radio-Canada, le député de Québec Jean-Yves Duclos a mentionné que son gouvernement n’écartait pas la possibilité de revoir tout le processus d’évaluation environnementale qui a été confié à l’Agence canadienne d’évaluation environnementale.De leur côté, plusieurs groupes citoyens ou conseils de quartier touchés par la problématique ont manifesté le souhait de le rencontrer afin de lui exprimer tant leurs inquiétudes que leurs analyses.
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