Source: Le Soleil, Annie Morin, 5 janvier 2015 (…) C’est le groupe citoyen Vigilance Port de Québec qui a mis la main sur les études environnementales en lien avec le projet d’agrandissement – on parlait alors d’«extension» – du port de Québec. Des copies ont été déposées lors de la dernière réunion du Comité de vigilance des activités portuaires. (…)
Dépassements de normes
Dans l’étude de Roche, 14 stations – il en reste une seule aujourd’hui – ont été retenues en raison de leur proximité avec le port. Pour les particules en suspension, cinq stations présentaient des dépassements de la norme annuelle. Elles étaient situées sur le territoire du port et «dans les secteurs limitrophes situés de part et d’autre de la rivière Saint-Charles». Les neuf autres présentaient «à l’occasion» des dépassements de la norme journalière. Le portrait est pratiquement le même pour les retombées de poussières.Véronique Lalande, porte-parole de Vigilance Port de Québec, fait remarquer que le corridor de dispersion cartographié est pratiquement le même que celui identifié dans le recours collectif autorisé dans le dossier contemporain de la poussière rouge, soit le Vieux-Limoilou et Maizerets, à la limite de Beauport.Alors qu’Arrimage Québec a été pointée du doigt récemment, les vieux rapports identifient plusieurs sources potentielles pour ces dépassements, soit le Port et ses locataires, mais aussi la papeterie Reed (White Birch) et l’incinérateur de Québec, dont les équipements ont été modernisés depuis.À noter que le Port manutentionnait alors vingt fois moins de marchandises qu’aujourd’hui. (…)
Le Port dit qu’il a changé
Le porte-parole de l’Administration portuaire de Québec assure que le Port a bien changé depuis les années 80.Anick Métivier a confirmé au Soleil que les études déposées au dernier Comité de vigilance des activités portuaires étaient connues à l’interne, mais pas jugées pertinentes dans le contexte actuel. Voilà pourquoi personne n’y a référé quand le Port s’est fait accuser de polluer l’air des quartiers avoisinants. (…)
En attente d’un bilan
Suzanne Verreault, conseillère municipale de la Ville de Québec et présidente du Comité de vigilance, affirme pour sa part avoir été surprise de la masse de données publiées il y a des dizaines d’années et aurait apprécié une divulgation proactive de la part des autorités portuaires.«La grande question à laquelle le Port devra maintenant répondre, c’est: qu’est-ce qu’on a fait entre ces études et octobre 2012», date du gros nuage de poussière rouge qui s’est déposé sur Limoilou. «Je ne pense pas que beaucoup de ces recommandations-là avaient été mises en place», lance-t-elle comme hypothèse. (…)[ Tout le dossier. À lire aussi: Un premier recours collectif contre le Port de Québec va de l’avant. ]