Tu vas être démoli, mon vieux !

Conversation entre le Colisée et le nouvel amphithéâtre…

Le vieux Colisée sera démoli. Le maire de Québec, Régis Labeaume, a signé vendredi l’arrêt de mort de l’édifice qui a abrité les prouesses de Jean Béliveau, de Guy Lafleur et de Joe Sakic. (…) » – Le Soleil

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– Nouvel amphithéâtre : T’as lu ça, mon vieux ? On va te démolir. Tu me faisais de l’ombre, tu sais, et tu n’es pas bien beau. Le style boîte carrée, c’est fini, c’est passé date. J’haïs ça être à côté de toi. Et ton nom, Pepsi, ça fait « quétaine ».– Colisée : Bon, tourne donc le fer dans la plaie, p’tit baveux. Ta construction n’est même pas encore terminée. T’as encore rien prouvé, tandis que moi…– Nouvel amphithéâtre : Encore la nostalgie, vieux radoteux. Béliveau, J.-C. Tremblay, Ti-Guy, les As, les Nordiques, les bannières accrochées au plafond… et bla-bla-bla. L’histoire, ça n’intéresse plus personne, tu sais. Les jeunes n’en ont rien à foutre : ils veulent du neuf, du moderne. Ils pourront toujours, si ça leur tente un jour, regarder des vieilles photos de toi. T’as quoi, 64 ans ? T’es complètement démodé. Guy Lafleur l’a même dit : « C’est dans l’ordre des choses de détruire les vieilles affaires et de bâtir plus moderne. »– Colisée : Tu joues rough pour un ti-cul en début de carrière. T’as même pas encore d’équipe professionnelle.– Nouvel amphithéâtre : Bof, ça viendra un jour. Je suis tellement merveilleux, si élégant, tellement à la fine pointe de la technologie. J’vas être si full high tech que le monde va venir d’aussi loin que la Californie pour voir des shows rock à Québec, et même d’Europe. J’vais être une vraie star. T’as vu mes formes futuristes et sensuelles ? Mes courbes élégantes ? Regarde- toi, vieux délabré. Tu fais dur ! On t’a refait combien de fois ? Anyway, le maire en a marre des vieux. Il veut du sang neuf dans sa ville.– Colisée : Respect, mon jeunot ! Dans vingt ans, tu seras genre démodé toi aussi. On va alors essayer de te refaire une beauté au goût du jour. Je te souhaite quand même bonne chance. Je te laisse ma place qui deviendra un grand stationnement. Ah oui, quelqu’un va sûrement penser mettre des souvenirs et des photos de moi dans un coin de sa Majesté le nouvel amphithéâtre. Tu vois, je ne serai pas totalement oublié.