Empoussièrement des quartiers centraux : une centaine de témoignages recueillis
Contrecoups récurrents sur la qualité de vie, inquiétude par rapport à leur état de santé… L’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec a rendu public, tout récemment, un relevé d’une centaine de témoignages reçus concernant l’empoussièrement des quartiers centraux, mettant de l’avant le côté humain de ses réalités et leur conséquences au quotidien.
Plus tôt en mars, l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec rendait public un rapport intitulé « Collection de témoignages de citoyens victimes d’empoussièrement dans les quartiers centraux de la ville de Québec ».Pourquoi ? Afin de replacer l’être humain au cœur des réflexions et discussions actuelles, considérant que « les citoyens ont été tenus à l’écart des études menées par les autorités ». Le document vise à donner un autre visage, un autre éclairage, sur les différentes nuisances subies par les résidents des quartiers centraux de Québec :
L’objectif du document est double. Premièrement, il est de diffuser des témoignages transmis à l’Initiative citoyenne. Deuxièmement, il est de mettre en lumière la situation telle qu’elle est vécue par les citoyens. Ces témoignages font état de nuisances qu’ils subissent et de leurs préoccupations face à cette situation », peut-on y lire.
225 répondants, de Vanier au Cap-Blanc
D’emblée, le collectif indique que ces témoignages liés à l’empoussièrement des quartiers centraux de Québec « ne se limitent pas aux effets sur la santé, associés spécifiquement aux concentrations de nickel dans l’air » :
La problématique en est en effet une de contamination récurrente par divers produits qui, en plus de risques potentiels pour la santé, constitue une nuisance importante pour plusieurs citoyens, et ce à différents égards. »
C’est plus de 225 personnes, qui se disent personnellement touchées par la problématique de poussière, qui ont contacté l’Initiative citoyenne, acceptant d’enregistrer leur code postal afin de permettre au groupe de localiser leur lieu de résidence.Les récits ainsi recueillis proviennent « en majorité du quartier Vieux-Limoilou », mais également « des quartiers Maizerets, Saint-Roch, Saint-Sauveur, Vanier, Vieux-Québec, Cap-Blanc ainsi que de la ville de Lévis ».
Une nuisance récurrente
De ces 225 inscriptions, une centaine ont acheminé également un témoignage écrit à l’Initiative. Alors que certains réfèrent spécifiquement à l’épisode de poussière rouge du 26 octobre 2012, « d’autres font état du caractère récurrent de la problématique », explique-t-on dans le document :
Les citoyens attestent notamment de la nature et de la couleur de la poussière. Ils confirment aussi la perte de jouissance des lieux à cause de la poussière, les travaux de nettoyage continuels auxquels ils sont astreints et leurs inquiétudes face à une éventuelle baisse de valeur de leurs propriétés. »
Bien que l’on remarque un fort attachement de ces citoyens à leur quartier, « plusieurs songent à déménager à cause des nuisances qu’ils subissent ».Évidemment, les préoccupations relatives aux problèmes de santé y abondent. Ils sont nombreux à y exprimer leurs inquiétudes par rapport aux répercussions potentielles liées à la présence de polluants sur leur santé, celle de leurs enfants ou de leurs animaux domestiques. Et, au-delà des inquiétudes, « certains témoignent de problèmes de santé apparemment liés à la problématique ».Enfin, alors que certains s’inquiètent des effets sur la contamination des sols et de l’eau, d’autres « témoignent de leur déception face à l’inaction des autorités pour régler la situation ».
Les citoyens parlent d’impacts récurrents sur leur qualité de vie et leur état de santé général. Ils témoignent d’une situation réelle qu’ils vivent au quotidien. Ils souhaitent que cette situation cesse afin de pouvoir, en toute quiétude, profiter du milieu qu’ils ont choisi pour vivre et élever leur famille. Jamais ils ne parlent de pourcentages, de ratios, de risques théoriques ou de données empiriques », indique-t-on dans le rapport.
Urgence d’agir
Pour les rédacteurs du rapport, ces témoignages colligés confirment qu’« il est justifié de se questionner sur les liens entre l’empoussièrement des quartiers centraux et l’état de santé de la population qui y réside ».
Nous espérons toujours convaincre les autorités de l’urgence d’agir rapidement pour protéger l’environnement et les populations des quartiers centraux de la ville de Québec, d’autant plus que la solution est simple, efficace et connue, tant des autorités que de l’Administration portuaire, depuis près de 40 ans : la mise sous couvert intégrale des activités de transbordement, de manutention et d’entreposage de vrac solide. »
L’intégralité du rapport et des témoignages recensés peut être consultée sur le site Web de l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec.
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