Qui veut sauver le (trop ?) Grand bazar des ruelles ? (2 de 2)

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Le café est passé de travers ce matin-là en consultant le texte de ma collègue Jessica Lebbe sur le Grand bazar des ruelles. Comment un événement si populaire et intimement lié à l’identité du quartier peut-il être en danger ? Les réponses des divers intervenants rapportées dans un premier billet m’ont laissé sur ma faim. Et si le Grand bazar était devenu trop gros ?

Déjà, l’an passé, l’importante campagne de promotion et les nombreuses activités sur la 12e Rue m’avaient laissé un peu perplexe : est-ce le rôle du Bazar d’attirer artisans et revendeurs ? Est-ce que l’aspect commercial/animation commence à prendre trop de place ? À cela s’ajoutait aussi la programmation, généreuse, qui était allée jusqu’à se conclure, à la brunante, par une représentation de Limoilou, le film en plein air (bonne idée, cela dit). L’achalandage avait atteint un record, semble-t-il.Tant mieux : comme tant d’autres, j’ai apprécié l’implication plus grande de la SDC 3e Avenue en 2015, dont plusieurs commerçants tirent profit de cette fête populaire. D’ailleurs, une petite tournée auprès d’eux nous a confirmé que plusieurs (et pas juste des restaurants ou cafés) considèrent cette journée comme l’une des plus profitables de l’année. Mais maintenant que cette implication est largement remise en question, peut-être y a-t-il lieu aussi de remettre en question ce que cet événement est devenu.L’idée de base du Grand bazar des ruelles était pourtant bien simple : sortir les tables dans les ruelles, se côtoyer entre voisins, s’approprier notre milieu de vie autrement, par une fête populaire et conviviale. Le tout devait aussi coïncider avec la Fête des voisins, une fête qui nous est venue de France et qui commence à être soulignée un peu partout au Québec.Est-ce que, donc, de revenir à une fête simple, sans toute l’animation et les activités parallèles, rallierait les partenaires habituels du projet ? Difficile à dire. Jean-François Girard, coordonnateur de Limoilou en vrac :

Le Bazar pourrait continuer sûrement avec un budget diminué, mais devrait compter sur une organisation comptant plusieurs bénévoles. Ce que le conseil de quartier n’a jamais réussi complètement à faire […]. L’essentiel du budget est nécessaire pour l’animation, la location de toilettes, camion, assurances, etc. »

De son côté, Nicolas Marcoux, président du conseil d’administration de la SDC 3e Avenue, serait peut-être ouvert à l’idée :

Moi, j’étais étonné quand j’ai vu le budget […], j’accroche quand une activité citoyenne coûte aussi cher […]. Peut-être peut-on revenir à quelque chose de plus modeste. […] Moi, je suis réticent à mettre beaucoup d’énergie et d’argent sur un événement qui dépend autant de la température […], on a été chanceux lors des deux dernières années. »

Passons sur la question de la température qui, poussée à l’extrême, entraînerait sans doute la fin de toutes les activités estivales dans le quartier, mais retenons une chose : si l’aspect commercial de l’événement ne semble plus rallier la SDC, il est peut-être temps de revenir au principe de base du Grand bazar.Un retour à une formule simplifiée, est-ce la solution pour en assurer la pérennité ? Un tel événement pourrait sans doute être organisé à très peu de frais (un peu de promo, quelques affiches). Au coût peu élevé de la fête, il m’apparaît incroyable qu’on ne soit pas capable collectivement de la financer, mais on en est peut-être rendu là. Vous en pensez quoi ?À lire aussi : Qui veut sauver le Grand bazar des ruelles ? (1 de 2)

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