
La rue Royal-Roussillon aurait-elle le potentiel de devenir une rue partagée ? Oui, estime le conseil de quartier Vieux-Limoilou, qui a jugé bon d’inclure l’idée dans un mémoire sur le réseau cyclable dans le quartier envoyé à la Ville de Québec en février dernier.
L’idée d’un projet-pilote n’est pas neuve : elle avait déjà été lancée dans le document de synthèse du Comité réseau cyclable en 2015, une instance mise sur pied à la demande du conseil de quartier Vieux-Limoilou en 2014. Son mandat : étudier et soumettre des propositions en vue de bonifier le réseau cyclable du Vieux-Limoilou.Plusieurs arguments invoqués au sein de ce document justifiaient l’intérêt de recourir à la cyclo-piétonnisation de certaines rues du quartier :
Plusieurs rues du Vieux-Limoilou ne sont pas des axes de transit et elles servent principalement de stationnement aux résidents du quartier ; cette situation se traduit par une sous-utilisation de l’espace et il n’y a aucune raison pour que les voitures y soient prioritaires ; enfin, la cyclo-piétonnisation de certaines rues permettrait de donner la priorité aux piétons et aux cyclistes, tout en autorisant la circulation automobile locale », rappelle Sophie Morin, administratrice au conseil de quartier Vieux-Limoilou.
De cette façon, les rues cyclo-piétonnes apparaissent comme une « belle façon » d’apaiser la circulation dans les rues résidentielles du secteur, tout en redonnant cet espace public aux résidents.
Pourquoi la rue Royal-Roussillon ?
La mise à niveau de la chaussée désignée de la rue Royal-Roussillon figure au nombre des projets prioritaires de la Vision des déplacements de la Ville de Québec, au même titre que celle de l’Espinay. Le conseil de quartier a donc estimé qu’il s’agissait-là d’une belle opportunité pour réaliser un projet-pilote du genre dans le Vieux-Limoilou », explique Mme Morin.
À la source de l’idée, la forte fréquentation piétonne ou cycliste de l’artère. « Il s’agit du seul lien direct entre le Cégep Limoilou et la rivière Saint-Charles, ce qui en fait un lien est-ouest tout à fait naturel pour desservir ce pôle générateur de déplacement. »Sans oublier, également, les défis liés à la circulation de transit sur l’artère.
Sa transformation en rue cyclo-piétonne permettrait de donner priorité aux piétons, aux cyclistes et aux enfants. La circulation automobile ne serait pas exclue, mes les voitures y deviendraient plutôt des invités », poursuit Sophie Morin.
Enfin, l’idée d’une « rue partagée » aurait le bénéfice d’améliorer la fluidité de l’intersection entre la 4e Avenue et la 13e Rue, jugée « très problématique ». « La transformation de la 13e Rue et de Royal-Roussillon en rue partagée serait l’occasion de revoir cette intersection en aménageant des saillies de trottoir, par exemple », fait valoir l'administratrice.Si le projet-pilote devient réalité, il s’agirait d’une seconde initiative du genre dans la ville de Québec, après la rue Sainte-Claire, dans le Faubourg Saint-Jean-Baptiste.