Valentine : un « vrai restaurant de quartier »
Le propriétaire, David Morin, souhaite « rafraîchir » le populaire restaurant du Vieux-Limoilou tout en misant sur son indémodable charme familial. Nous l’avons rencontré sur place en compagnie de son alliée, Annie Rousseau.
L’intérêt que porte David Morin à la chaîne québécoise remonte, raconte-t-il, au tout premier restaurant Valentine qui a vu le jour en 1979 dans sa ville natale, Saint-Hyacinthe. En 1990, il s’installe dans Limoilou avec la conviction que « ça aura autant de succès à Québec ».
« J’avais l’énergie de mes 20 ans ! J’ai rencontré quelques mois plus tard le propriétaire du Valentine de la 3e Avenue, François Moffet, qui m’a partagé son expérience, sa passion, et ça m’a donné le goût de miser sur la chaîne qui développait le marché et qui m’a aidé. Je suis parti en affaires malgré une économie plutôt morose. Ils voyaient que j’avais les capacités pour gérer mon premier commerce. […] Ça fait maintenant 25 ans, et ça devrait durer aussi longtemps ! »
L’étudiant en administration fonde Gestion DEC et acquiert à la même époque son premier Valentine, celui de Place Fleur-de-Lys. Aujourd’hui, l’entreprise gère entre autres les six établissements de Québec en incluant la succursale de la Canardière et sa toute dernière acquisition du 1068, 3e Avenue, 20e restaurant de la chaîne, mais premier de la région à son ouverture en 1987. « L’heure de la retraite ayant sonné pour M. Moffet, il m’a appelé, et j’ai acquis son commerce en janvier dernier. »
Consolider un restaurant de quartier
« Quand on décide d’acheter, on veut du renouveau, et c’est ce qu’on va faire ici ! » Tout comme sa partenaire qui s’est jointe à lui il y a 18 ans, David Morin savoure sa nouvelle acquisition avec enthousiasme et confiance, en dépit d’un marché de la restauration qu’il reconnaît en surchauffe.
Les restaurants qui ne ferment pas après 28 ans comme le Valentine de la 3e Avenue, c’est rare ! Son chiffre d’affaires et celui du réseau sont en croissance. Ce sera plaisant d’améliorer les choses, mais le style du restaurant et son ambiance conviviale sont là pour rester. ».
Le duo se donne du temps en adaptant certaines normes de la maison-mère de Saint-Hyacinthe, en misant avant tout sur la stabilité d’une fidèle clientèle et les qualités indémodables du restaurant que le gestionnaire souligne à grand traits.
« Consolider Valentine comme véritable restaurant de quartier est à la base de notre réflexion. Les résidents, les travailleurs du coin viennent le midi à pied, sans soucis de stationnement. […] Ils sont familiers avec notre dizaine d’employés, et nos prix sont abordables. L’espace est grand, c’est très éclairé. […] Dans les prochains mois, on rafraîchira l’intérieur sans dénaturer le caractère familial du restaurant où les enfants sont les bienvenus. »
Il n’y aura donc pas de changements radicaux, explique-t-il, même si l’ajout de banquettes et d’un comptoir lunch est au programme, de même qu’un accès amélioré pour les personnes à mobilité réduite. Tout cela en vue de rendre les lieux plus invitants « où on peut se permettre de flâner en lisant son journal » et depuis peu, de profiter d’une connexion Wi-Fi, « qui accommode par exemple les étudiants du cégep susceptibles de diversifier notre clientèle ».
Côté menu, poursuit David Morin, Gestion DEC mise sur la « stabilité » qui est en quelque sorte la marque de commerce de la chaîne depuis ses tout débuts.
« Contrairement à bien d’autres chaînes qui imposent des normes rigides, on nous donne une certaine souplesse. Quand j’ai acheté mon premier Valentine, le hot-dog était la vedette. Aujourd’hui, c’est la poutine et surtout, le club sandwich au poulet. Même si on vient d’ajouter le smoked meat, on conserve à peu près le même menu, mais on améliore le produit. […] Une autre grande distinction : la proximité des clients avec les employés qui leur préparent du sur-mesure, à l’exemple de nos déjeuners. Pour nous, ce côté humain est plus facile et bien sûr, plus agréable à gérer. »
Un gage de vitalité pour la 3e Avenue
Sujets à la mode par les temps qui courent dans les quartiers centraux : les places publiques et le mobilier urbain. À micro-échelle, Gestion DEC entend bien agrémenter l’espace asphalté de son commerce, entre autres avec l’aide de la SDC 3e Avenue que David Morin a automatiquement joint.
Nous sommes en mode consultation pour aménager notre espace, peut-être même pour ajouter une terrasse. […] On ne parle donc pas juste de tables, et il faut se conformer aux règlements de la Ville. Nous commencerions peut-être par un côté dès cet été, quitte à se réajuster l’an prochain. Dans ce projet, les conseils de la SDC nous seront précieux. »
Témoignant de sa première réunion « pas mal à titre de spectateur » au regroupement de gens d’affaires, le gestionnaire s’est dit agréablement surpris de côtoyer des commerçants tout aussi passionnés et ayant un vif sentiment d’appartenance au Vieux-Limoilou.
« Comme eux, je crois au potentiel de l’artère tout en réalisant que c’est assez fragile, qu’il y aura de gros défis à relever pour qu’elle devienne encore plus attirante. Je pense aussi à la question des parcomètres et l’impact du futur marché à ExpoCité. »
À l’exemple de Valentine qui a su se positionner depuis près de trois décennies entre les bars et les restaurants spécialisés de la 3e Avenue, David Morin soutient qu’une rue principale a intérêt à abriter des commerces en complément plutôt qu’en compétition.
« Il y a tellement de potentiel dans ce quartier ! Dans cet esprit, nous ferons de notre mieux pour retenir les gens dans le secteur au lieu qu’ils dînent ailleurs. On veut que ça reste un endroit agréable, abordable et familial », tient-il à répéter en conclusion.
Valentine
1068, 3e Avenue
418 649-0744
Pour en savoir plus ...
1068, 3e Avenue, Québec (Québec), G1L 2X4
1068, 3e Avenue Québec (Québec), G1L 2X4
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