Cuisine de rue à l’été 2017 : peu d’appelés, peu d’élus ?

(Photo : Wikimedia Commons)
(Photo : Wikimedia Commons)

C’est le 15 juin prochain que sera donné le coup d’envoi du projet pilote de cuisine de rue, appelé à se déployer dans une dizaine de parcs. À cette fin, la Ville de Québec a lancé ce lundi le processus qui mènera à la sélection des camions-restaurants participants. À quelque trois mois des premières sorties, Démocratie Québec ne manque pas de remettre en question l’échéancier serré ainsi imposé aux candidats potentiels.

Annoncé l’automne dernier par la Ville de Québec, le projet de cuisine de rue est désormais sur les rails avec le lancement d’un appel d’intérêt préliminaire.

C’est maintenant le temps pour les restaurateurs de manifester leur intérêt à participer au projet pilote, a indiqué Julie Lemieux, vice-présidente du comité exécutif responsable de la culture, du patrimoine et de l’aménagement du territoire. Nous souhaitons aussi connaître leurs préoccupations afin d’adapter et de finaliser le cadre réglementaire d’ici la fin du mois de mars. »

Ce cadre réglementaire, qui détaillera les mesures d’exploitation d’un camion-restaurant sur le domaine public, sera ainsi dévoilé le 20 mars prochain, au lendemain de la fin de l’appel d’intérêt. Les restaurateurs pourront alors, en toute connaissance de cause, soumettre leur candidature, jusqu’au 18 avril.L’identité des camions-restaurants sera révélée le 26 avril, moins de deux mois avant qu’ils ne servent leurs premiers clients sur les sites ciblés par la Ville — en l’occurrence : le Domaine Maizerets, l’Hôpital de l’Enfant-Jésus, le parc Cartier-Brébeuf, le secteur de la piscine Saint-Roch, le parc Notre-Dame-de-la-Garde, la base de plein air de Sainte-Foy, le parc de la Chute-Montmorency, le parc de la plage Jacques-Cartier, la promenade Samuel-De Champlain et le secteur de l’Étang de la côte à Beauport.

« Minuit moins une »

Cet échéancier serré, Démocratie Québec se l’explique difficilement alors que le projet est dans les cartons depuis l’automne.

Il est minuit moins une. On est rendu au mois de mars. On aurait pu faire ça bien avant […], ça fait longtemps qu’on en parle », a déploré la chef de l’opposition, Anne Guérette, en point de presse en fin de journée.

Pour son collègue Paul Shoiry, de tels laps de temps risquent d’en pénaliser certains, notamment ceux qui ne disposent pas à l’heure actuelle de camions-restaurants.

Un camion, ça ne se fabrique pas en une semaine ; je pense que c’est un équipement très spécialisé qui ne doit pas être facile à concevoir et à construire. Un restaurateur doit planifier ça longtemps d’avance. »

Cela dit, si les restaurateurs déjà équipés d’un camion héritent ainsi par défaut d’un avantage, il reste qu’ils ne seront pas nécessairement disponibles alors que Lévis et L’Ancienne-Lorette ont une longueur d’avance en matière de cuisine de rue, argue le conseiller.De « pas très équitable » à « broche à foin », le processus enclenché lundi est ainsi vertement dénoncé par l’une et l’autre.

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Mécontents s’abstenir

Des reproches qui ont été accueillis non sans irritation par Régis Labeaume, lors de sa rencontre subséquente avec les médias. « L’opposition dira toujours qu’on fait mal. Pensez-vous que j’attends que l’opposition nous félicite ? » Pour le maire, il n’y a rien à redire sur l’échéancier de sélection :

C’est administratif. Je ne veux pas m’en mêler parce qu’ils [un comité de trois personnes externes] vont choisir des restaurateurs, alors je veux rester le plus loin possible de ça. […] Ceux-là que ça ne fait pas leur affaire, ils auront juste à ne pas s’inscrire. »

(Avec la collaboration de Céline Fabriès)À lire aussi : De la cuisine de rue sur le site d’ExpoCité à l’été 2017

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