La fois où j’ai pris quatre livres au Maizerets
Je ne savais pas que le Maizerets était une institution. J’ai longtemps pensé que c’était un resto chic, vu la majesté de l’endroit. Plus tard, j’ai appris qu’on y faisait de la pizza et qu’il était ouvert depuis 1967 — c’est donc son 50e anniversaire cette année ! Sauf qu’à l’époque, il s’appelait le restaurant Western, et il livrait les pizzas à bord de coccinelles Volkswagen coiffées d’un chapeau de cowboy. Les plus vieux s’en souviennent.
Le Maizerets est un restaurant achalandé ; sa salle à manger au deuxième étage affiche souvent complet les fins de semaine. Le décor a changé depuis 1986, alors que les tables étaient bardées de nappes à carreaux et qu’en cuisine, on se lançait dans la pizza croûte mince.Ce soir-là, les enfants courent un peu partout, ça jase ou ça célèbre un anniversaire. Notre voisine de table, Émilienne, fête d’ailleurs le sien ; on lui offre un gâteau pour souligner ses 95 ans. Le Maizerets est propice aux moments festifs.
Des promos qui ouvrent l’appétit
Nous aussi, on est gâtés : les entrées sont à 50 % — si on était venus du dimanche au jeudi, on aurait eu droit à 50 % sur la deuxième pizza, une offre valide jusqu’à la fin du mois de mars, imaginez. Toujours est-il que nous choisissons le tartare de saumon (13 $) et les calmars frits, mayo épicée (11 $), et qu’on accompagne ça d’une botte de bière western à 5 $, deux fois plutôt qu’une ! On se garde le vin Ruffino, plus rustre, pour le repas, et je peux déjà vous dire qu’il fut un excellent compagnon.Les calmars sont servis dans un panier d’oseille, sur du papier journal qui n’est pas d’époque, heureusement. On y trouve un quartier de citron avec lequel j’arrose abondamment les tendres morceaux panés et poivrés. Comme accompagnements, des pousses de radis et une sauce mayo maison amère au citron, avec un petit côté piquant en fin de bouche. Au fond, les rondelles étaient plus friables et humides, mais rien de désagréable.Le tartare de saumon est superbe. Il s’enlaçe dans un bouquet fourni de roquettes et de ficelles de carotte, au goût subtil de wasabi. Les chips maison prennent par contre un peu le dessus sur le tartare.
Une millionnaire dans mon assiette
Le menu pique la curiosité avec ses choix de pâtes, de grillades et de fruits de mer. Mais nous n’allons pas passer notre tour sur la pizza! Pour bien expérimenter, on commande les poids lourds : la pizza Millionnaire, une traditionnelle à 23,75 $, et la pizza à caractère européen au smoked meat, à 25 $.Commençons par cette Millionnaire : cette fille qui, après avoir fréquenté un mec avec un gros bateau, ne peut plus se résoudre à la pauvreté. Les crevettes sont déposées sur l’oeuvre, tel un vernis de luxe. La croûte, c’est le gloss sur les lèvres de celle que vous auriez voulu embrasser au bal. Une chevelure abondante de pepperoni. Un parfum de crevette qui ajoute un goût subtil à l’ensemble. Riche, et savoureuse : me voilà devant la meilleure pizza garnie que j’ai mangée, ou presque !La pizza au smoked meat est servie pour sa part avec un petit coulis de moutarde forte assez relevée et des ficelles de cornichon. On en vient à se demander si une croûte de seigle ne serait pas une bonne idée. La sauce tomate nous ramène à l’ordre et nous rappelle que nous sommes bel et bien en train de manger une pizza. On y dépose dessus une petite montagne de frites juliennes qui goûtent la Belgique.Vincent est reparti avec une moitié de pizza, mais pas moi, j’ai tout mangé et gagné quatre livres.À la sortie, nous avons pris des images du Maizerets : c’est une saprée belle bâtisse, pour une saprée belle institution ! De la pizza savoureuse et un menu de style bistro fort sympathique vous y attendent.
Restaurant Le Maizerets2006, chemin de la Canardière418 661-3764
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