Le stationnement pour piétons quitte la 3e Avenue pour Montréal

Le stationnement pour piétons ne reviendra pas cet été sur la 3e Avenue. Vendu par la Société de développement commercial (SDC) de la 3e Avenue, il connaîtra une deuxième vie dans les rues de Montréal.

(Photo : archives)
(Photo : archives)

Le stationnement pour piétons ne reviendra pas cet été sur la 3e Avenue. Vendu par la Société de développement commercial (SDC) de la 3e Avenue, il connaîtra une deuxième vie dans les rues de Montréal.

L’aménagement d’une bande cyclable sur la 3e Avenue en 2016 aura conduit la SDC 3e Avenue à s’interroger, dès l’automne dernier, sur l’avenir du stationnement pour piétons. Si on voulait le ramener pour une quatrième édition, des modifications s’imposaient, dont une réduction de la largeur de la structure et l’ajout d’un paravent de plexiglas afin de répondre aux normes de sécurité.2016-07-29-piano-3e-avenue-ml-05

Pour la SDC 3e Avenue, dira son président Nicolas Marcoux, c’était là des coûts supplémentaires qui s’ajoutaient aux quelque 7000 à 10 000 $ d’investissement annuel pour le projet. Un pensez-y-bien, autrement dit, dans un contexte où sa pérennité n’était pas pour autant assurée avec, à l’horizon, l’aménagement de la place publique permanente et la réfection du chemin de la Canardière.

On en est à travailler très, très fort sur le plan d’aménagement de la 3e Avenue […]. On veut s’assurer de l’arrimer avec ce qui va se faire sur la place publique. […] Est-ce qu’on rajoute des sommes publiques et des sommes de nos commerçants dans un projet qui risque peut-être, dans un an ou deux, d’être remis en question ? » ont délibéré les membres du conseil d’administration, ainsi que le rapporte M. Marcoux.

Offre alléchante

Autant de facteurs, en somme, qui auront mené la SDC 3e Avenue à sonder le terrain autour d’elle. Or, s’il fut parmi les premiers à faire son apparition à Québec en 2014, le stationnement pour piétons de Limoilou a, depuis, inspiré d’autres quartiers de la ville qui possèdent désormais leur version. Aussi est-ce plutôt une SDC de Montréal qui a levé la main, avec une offre alléchante, aux dires de Nicolas Marcoux.

Si on a posé le geste [d’accepter l’offre d’achat], c’est qu’on considérait que financièrement, dans l’intérêt de nos membres, il n’y avait aucun doute qu’on faisait une très bonne affaire », soutiendra-t-il en s’abstenant d’en dévoiler le montant, faute d’avoir une résolution de son conseil d’administration.

Chose certaine,

tous les sous [de la vente] qui reviennent dans la SDC sont injectés dans tout ce qu’on fait — ça revient au quartier, ultimement », souligne le directeur général, Sébastien Chamberland.

Déception dans le milieu

S’il est une chose, cela dit, qui n’aura pas été remise en question par la SDC 3e Avenue, ce sont les qualités du stationnement pour piétons. Rassembleur pour les résidents, outil de rayonnement pour le quartier — décrochant notamment un prix national pour son design, en 2016 —, le projet aura généré des retombées bénéfiques pour Limoilou au cours des trois dernières années. Cela, les deux hommes le reconnaissent volontiers, et ne manquent pas de saluer les collaborateurs qui se sont impliqués depuis le début.panoramalimoilou-20140612-02

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Parmi eux, l’instigatrice devenue partenaire, l’équipe de Monlimoilou, qui se dit « évidemment très déçue » du départ de l’installation créée par l’architecte Érick Rivard et la firme Groupe A / Annexe U pour les 6 ans de Monlimoilou.com, en 2014 :

Le stationnement pour piétons était devenu une signature pour le quartier. On aurait souhaité que la SDC 3e Avenue puisse en assurer la pérennité, le faire évoluer. Nous espérons à tout le moins que le profit réalisé sur la vente pourra être réinvesti dans un autre projet d’aménagement urbain novateur dans le secteur », se résigne Arnaud Bertrand, fondateur de Monlimoilou.

Sa déception est partagée par la conseillère municipale Suzanne Verreault :

C’est certain que j’aurais aimé mieux le garder dans ma cour, mais c’est eux [la SDC] qui en ont la gestion. […] C’est quand même un projet qui a marqué le paysage de Limoilou. On a été dans les premiers, on était un peu précurseurs », regrette l’élue de Limoilou.

(Avec la collaboration de Céline Fabriès)

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