Au fil des dernières semaines, Monlimoilou a été à la rencontre des candidats et candidates aux élections municipales 2017 dans les districts Limoilou et Maizerets-Lairet. Lors de ces entretiens, un même « questionnaire électoral » construit par l’équipe éditoriale – à partir de revues de presse et d’enjeux ciblés par divers organismes et citoyens des quartiers – leur a été soumis. Voici les réponses de Suzanne Verreault, candidate dans Limoilou pour Équipe Labeaume.
La piqûre de la politique municipale, Suzanne Verreault l’a attrapée dans la foulée d’une invitation reçue – et acceptée – en 1996. Elle se joignait, à l’époque, à l’équipe de travail d’un candidat à la mairie – qui ne sera pas élu. Dès 1997, elle occupe divers rôles pour le compte du cabinet de l’opposition, avant de faire le saut auprès de Régis Labeaume, après l’élection de celui-ci en 2007.
En 2009, le maire Labeaume l’invite à passer en politique active. Elle est élue une première fois, puis une seconde en 2013. Maintenant, Suzanne Verreault sollicite un troisième mandat à titre de conseillère municipale dans Limoilou. Une occasion pour elle de compléter des initiatives déjà débutées, de « participer à la continuité de ces beaux projets-là, qui sont en cours ».
Et cela, toujours au sein d’Équipe Labeaume.
Équipe Labeaume, pour moi, est toujours le parti qui a la meilleure vision pour le développement de la Ville de Québec. C’est une vision générale, qui concerne tous les secteurs d’activités de la ville : aménagement du territoire, développement social, loisirs et sports, culture, patrimoine. On touche à tout et il y en a pour tout le monde. J’aime cette vision-là.
À la suite de ces quelques éléments de parcours, Monlimoilou a cherché à en savoir un peu plus sur la vision qu’a la candidate d'Équipe Labeaume sur le quartier, autant que sur ses projets et priorités.
Qu’est-ce que c’est, pour vous, Limoilou ?
C’est un milieu de vie extraordinaire. C’est un secteur particulier, comme on en retrouve peu dans la grande ville de Québec. Limoilou, c’est une âme. Limoilou, c’est l’implication, la fidélité, la fierté, la collaboration, la mixité. C’est un quartier complet, entier. Cela, sans oublier qu’on y trouve aussi des défis importants sur lesquels on doit travailler, tout particulièrement en environnement. C’est très important pour moi de continuer le travail amorcé. Moi, si j’avais un souhait, j’aimerais que Limoilou devienne un quartier modèle en écologie et en développement durable.
Quel bilan faites-vous de vos quatre dernières années à titre de conseillère ?
Bien humblement, je vous dirais que je suis fière des quatre dernières années, car j’ai travaillé sur beaucoup de projets avec la population. J’ai beaucoup aimé tout ce qu’on a pu développer – des projets au niveau de la marchabilité, du développement durable, des rues conviviales. Tous ces projets-là ont été travaillés avec les gens du quartier, invités à venir discuter et s’exprimer autour de ces initiatives, pour ensuite, selon le cas, revoir les projets en fonction des commentaires reçus. Tout ça, c’est pour moi une belle victoire et ça a été très enrichissant de travailler de cette façon-là, en collaboration avec les citoyens.
Quelle serait votre « priorité numéro un » pour le district ?
C’est vraiment de réussir à trouver les réponses attendues par les citoyens sur le plan de la qualité de l’air. On va connaître d’ailleurs les résultats de l’étude commandée par la Ville de Québec à la Direction de la santé publique au cours du prochain mandat. On va avoir ces résultats-là et on va continuer de forcer les industries au pourtour du quartier à être sensibilisées et être partie prenante de nouvelles façons de faire, une action déjà amorcée par le biais de divers comités. Il faut continuer à travailler avec elles, car je crois que c’est seulement dans la collaboration qu’on va réussir à obtenir quelque chose. Ce n’est peut-être pas visible pour le moment, mais tout le monde travaille très fort, et les compagnies sont très sensibles et savent que, maintenant, on est rendu à une étape où il faut poser des gestes et se préoccuper des citoyens riverains de leurs industries.
D’autres enjeux que vous jugez prioritaires pour le secteur ?
- Sécurité urbaine et vitesse dans les rues. « Il y a beaucoup de choses à revoir. Et je crois que le dialogue avec la population, que le maire sortant a proposé de faire dès le printemps 2018, à l’aube d’un nouveau mandat, c’est un exercice qui pourra être bon », note la conseillère sortante. Pour elle, au-delà des obligations, des décisions et des directives, il importe de « mettre la population dans le coup », tant pour le diagnostic des problèmes que dans une perspective de sensibilisation.
- Agriculture urbaine. « On a déjà annoncé qu’on multiplierait les jardins communautaires, mais on peut aller plus loin également : par exemple, on a ciblé des terrains vides où de petits espaces pourraient être rendus disponibles pour cultiver des fruits et légumes. »
- Transport collectif et actif. « Il faut continuer de pousser dans cette voie-là. Je pense que le changement est amorcé. On a créé de nouveaux liens cyclables, et on va en continuer le bouclage au cours d’un prochain mandat », explique Mme Verreault, rappelant également la place qu’occuperait un éventuel moyen de transport collectif structurant à Québec. « Je sais la volonté d’aller de l’avant avec un tel projet, on va continuer de forcer là-dedans avec la population », poursuit-elle.
Au-delà de ces priorités, Monlimoilou souhaitait également interroger la candidate sur d’autres enjeux, dossiers et thématiques liés à des enjeux de district, ciblés à partir d’une revue de l’actualité récente, de lectures de dossiers ou de mémoires présentés par divers organismes intéressés au développement du secteur, autant que d’échanges et correspondances avec citoyens et commerçants.
Environnement
Comme on l’a vu, la question de l’environnement prend une belle place dans les priorités de la candidate. Parmi celles-ci, la question des jardins communautaires a été évoquée, mais qu’en est-il du compostage communautaire ?
Là, on va ajouter des jardins communautaires, et on sait que dans chacun d’entre eux, il y a une compostière. Et maintenant, on en est à chercher le meilleur modèle pour desservir la population, permettre des compostières plus près de la population – sans offrir un modèle résidentiel.
À cela, elle ajoute que le Comité de vigilance de l’incinérateur s’est donné, dans la dernière année, un nouveau mandat et, de ce fait, sera responsable de la préparation du nouveau Plan de gestion des matières résiduelles. « On est en train d’étudier, justement, dans les actions prioritaires, le compostage communautaire et les meilleures façons de faire, tout particulièrement dans le contexte où l’on a une usine de biométhanisation qui s’en vient également », indique Mme Verreault.
Quant au verdissement du secteur sud du quartier, et de la 9e Avenue, la candidate se montre « tout à fait favorable » à la mise en place d’une telle initiative.
Cela, sans oublier le travail déjà amorcé sur le verdissement des ruelles – en lien avec le programme révisé annoncé un peu plus tôt cette année :
Je souhaite qu’on puisse créer un effet « Wow », et que les gens puissent s’approprier ces espaces-là, que les citoyens puissent se donner un milieu de vie plus vert, plus agréable, un espace pour les enfants, pour l’agriculture urbaine.
Transports et urbanisme
Outre les éléments déjà abordés, la candidate d’Équipe Labeaume tient à parler des efforts qui sont faits, actuellement, afin de favoriser la marchabilité des artères – dans l’esprit des rues conviviales.
Il faut continuer dans cette voie-là. On sait qu’il y a un travail immense à faire dans certains secteurs du district, dans lesquels il faudra revoir tout l’enjeu de mobilité et de sécurité. J’ai d’ailleurs déjà demandé à ce qu’on fasse une étude de la circulation de toute la grande intersection de la 1re Rue. On va suivre le plan d’action du conseil de quartier, et on va aller de l’avant avec ça, travailler à rendre plus facile la marchabilité, par exemple à travers les gestes qu’on pose quant à l’ajout de nouvelles infrastructures, ou lors du réaménagement des infrastructures existantes.
En ce qui concerne les zones scolaires, Mme Verreault rappelle un projet qui est en cours de réalisation concernant trois écoles dans le secteur Lairet – dont une à Sainte-Odile, dans le district Limoilou. « L’idée est de voir comment on pourrait délimiter un parcours scolaire et comment, dans ce parcours, attirer l’attention pour assurer la sécurité des jeunes enfants. »
Hors de Sainte-Odile, elle mentionne que la 4e Avenue, une artère très large et empruntée par nombre d’enfants fréquentant l’école Saint-Fidèle, est également préoccupante, si bien que des gestes pourraient être posés – à l’image de ce qui a été réalisé dans le pourtour de l’école Grande-Hermine.
Sur la 18e Rue, elle indique qu’une étude a déjà été commandée afin d’avoir un diagnostic complet quant à la sécurité sur l’artère. « On souhaite que soit trouvée la solution pour rendre plus sécuritaire cette artère-là et toutes ses intersections. Il y a beaucoup de circulation, mais on est presque rendu à un accident par semaine ! C’est très préoccupant. »
Irait-on jusqu’à penser à une vision zéro accident ?
Je sais que c’est en train d’être étudié à la Ville, au Bureau des transports, pour voir qu’est-ce que ça comporte. On n'a rien contre l’idée, mais on va attendre de voir leur proposition.
Sur l’idée de prolonger la saison cyclable, voire d’offrir une place au vélo d’hiver, Suzanne Verreault se montre réceptive. « Il faudrait commencer par prolonger la saison cyclable », mentionne-t-elle. Ensuite, sur l’entretien à l’année, elle indique que cela « demande quand même une organisation spécifique, des coûts à calculer ». « Mais la réflexion est déjà commencée afin de voir comment on pourra y parvenir », précise-t-elle.
Sur la transformation de l’autoroute Laurentienne en boulevard urbain, Mme Verreault rappelle que l’initiative a déjà été annoncée – une volonté « d’urbaniser la portion entre le boulevard Hamel et la rue de la Croix-Rouge ». « C’est une victoire des citoyens, un dossier sur lequel ils ont fait valoir leur pensée et ça a porté », rappelle-t-elle, soulignant par ailleurs sa fierté d’avoir pu porter leur voix à l’hôtel de ville.
Développement du secteur et vie de quartier
Questionnée sur l’évolution du secteur, la conseillère sortante indique qu’elle a déjà un portrait de ce que les gens souhaitent, en matière de densification, de développement.
Il faut que ce soit fait de façon à protéger ce que j’appelle la base de notre quartier, ce qui fait que Limoilou est ce qu’il est. Il faut toujours y penser – sa mixité, ses acquis, ses valeurs, son âme. On continue dans nos plans de verdissement, on continue de consulter, toujours de plus en plus, la population. La suite des choses – le développement du quartier –, on va le faire tout le monde ensemble. J’aurais beau dire comment je vois ça, ça reste quelque chose à penser ensemble, ça reste une question de collaboration.
Et comment s’assurer, dans le développement du quartier, de réussir l’intégration du secteur d’ExpoCité, avec l’amphithéâtre et le futur Grand Marché ?
Il faut voir ce projet-là comme très structurant et toute la formule à déployer autour de ce nouveau lieu n’est pas encore connue. On est en train d’y travailler, mais l’idée est que ce soit intégré au quartier », indique-t-elle, rappelant par ailleurs qu’un Programme particulier d’urbanisme (PPU) est à venir pour la zone concernée, le secteur de l'amphithéâtre.
Sur les liens à faire entre les quartiers de l’arrondissement, elle cite immédiatement l’exemple du secteur de la Croix-Rouge et de sa restructuration annoncée. « Avec l’autoroute Laurentienne qui entre dans le centre-ville, à Limoilou, on se sent séparé de Saint-Roch et Saint-Sauveur. Le futur projet d’aménagement de cette zone-là, avec entre autres l’agrandissement du parc Victoria et le déménagement de la centrale de police, va permettre vraiment d’y améliorer la fluidité, tant pour les cyclistes que pour les piétons ou les voitures. »
Cela, couplé à d’autres initiatives – par exemple, la passerelle liant Pointe-aux-Lièvres et Limoilou, dont la construction devrait être amorcée en 2019.
Plus de lieux de voisinage à Limoilou ? La conseillère sortante estime que des mini-espaces publics pourraient être créés, en complément aux parcs existants. Pour la petite enfance ? Elle rappelle la présence de modules de jeux dans les parcs, d’infrastructures de loisirs dans le quartier.
Participation citoyenne
Évidemment, les enjeux liés à la participation citoyenne se sont immiscés dans la discussion. Comment la bonifier, l’enrichir ?
Quand j’avais été élue à mon premier mandat, j’avais dit que mon plus grand souhait, c’était que les salles soient pleines lors des assemblées du conseil de quartier. Huit ans après, ça ne s’est pas réalisé. On y retrouve des citoyens impliqués, engagés, qui ont vraiment un intérêt pour leur quartier, mais il manque quelque chose qui fait que les gens y viennent », souligne la candidate.
Elle estime, de ce fait, que les conseils de quartier – « une instance très importante » – doivent demeurer en place, mais qu’il demeure nécessaire de réfléchir aux modes de consultation et de participation citoyenne de façon plus large.
Suzanne Verreault rappelle d’ailleurs qu’un mandat avait été donné, ces dernières années, à l’Institut du Nouveau Monde, afin d’analyser et bonifier ce processus.
Je pense que c’est l’un des grands enjeux à court terme, de revoir ce modèle de consultation. Et moi, j’y crois énormément ! J’aime travailler avec les citoyens, et je ne voudrais pas faire autrement. Je ne peux pas m’imaginer arriver et dire qu’on a décidé telle ou telle chose. Le modèle consultatif, j’y crois vraiment. Tu ne peux pas bâtir quelque chose sans en parler à la population !
Et le mot de la fin ?
J’ai la volonté de continuer à m’investir avec les citoyens et citoyennes dans le quartier Limoilou, afin que l’on continue nos actions visant à le rendre encore meilleur dans un environnement durable.