Au fil des dernières semaines, Monlimoilou a été à la rencontre des candidats et candidates aux élections municipales 2017 dans les districts Limoilou et Maizerets-Lairet. Lors de ces entretiens, un même « questionnaire électoral » construit par l’équipe éditoriale – à partir de revues de presse et d’enjeux ciblés par divers organismes et citoyens des quartiers – leur a été soumis. Voici les réponses de Jacquelyn Smith, candidate dans Limoilou pour Démocratie Québec.
Le questionnaire électoral – Limoilou (2) : Jacquelyn Smith (Démocratie Québec)
Au fil des dernières semaines, Monlimoilou a été à la rencontre des candidats et candidates aux élections municipales 2017 dans les districts Limoilou et Maizerets-Lairet. Lors de ces entretiens, un même « questionnaire électoral » construit par l’équipe éditoriale – à partir de revues de presse et d’enjeux ciblés par divers organismes et citoyens des quartiers – leur a été soumis. Voici les réponses de Jacquelyn Smith, candidate dans Limoilou pour Démocratie Québec.
C’est en 2006 que Jacquelyn Smith est arrivée à Québec – d’abord dans le secteur Haute-Ville. Après toutes ses années passées à Hamilton, en Ontario, elle a été frappée par le potentiel et les possibles liés aux déplacements piétons. Entre la Steel Town et la Vieille Capitale, le contraste était grand. Institutions culturelles, commerces et bien d’autres adresses étaient tous accessibles à pied.
C’est en 2016 qu’elle déménage dans le Vieux-Limoilou. Citoyenne engagée, elle était impliquée dans son conseil de quartier dans Montcalm. Elle fera de même dans son nouveau secteur, question « d’être au cœur de ce qui se passe dans le quartier ». Ses premiers mois seront, pour elle, inspirants – elle y découvre le dynamisme de Limoilou, son esprit de communauté, les idées qui y sont en pleine ébullition.
C’est ainsi qu’elle décidera de faire le saut en politique active, auprès de Démocratie Québec.
Pourquoi cette formation ?
La réponse est dans le nom de notre parti : on veut une vraie démocratie, à Québec. C’est dans la continuité, pour moi, de ce que je trouve extraordinaire dans les conseils de quartier : c’est extrêmement proche des citoyens, on y pose des questions, on y mène des consultations, on y fait des recommandations sur des enjeux très concrets – c’est une démocratie dans une démocratie ! À Démocratie Québec, les conseils de quartier sont extrêmement importants. Ça m’a touchée. Ça, autant que l’unanimité qu’on a, au sein du parti, pour le transport en commun, et l’ouverture que j’y ai sentie face aux nouveaux arrivants.
À la suite de ces quelques éléments de parcours, Monlimoilou a cherché à en savoir un peu plus sur la vision qu’a la candidate de Démocratie Québec sur le quartier, autant que sur ses projets et priorités.
Qu’est-ce que c’est, pour vous, Limoilou ?
C’est vraiment un village. Tout le monde se connaît. Tout le monde s’y déplace à pied ou à vélo. Il y a des gens qui y sont nés, et qui habitent toujours dans la même maison. Il y a des gens qui parlent toujours des paroisses. Et que tu y sois né ou nouvellement arrivé, il y a un sentiment d’appartenance pour tout le monde. Une fois que tu es Limoulois ou Limouloise, tu l’es pour toujours. Il y a le sentiment que tu fais partie d’une famille.
Quel bilan faites-vous du récent mandat de la conseillère sortante ?
Je pense que Suzanne Verreault est extrêmement à l’écoute du milieu, et elle a appuyé beaucoup de projets citoyens. Je pense qu’elle se tient debout sur certains sujets contre le maire sortant, Régis Labeaume.
Qu’auriez-vous fait à sa place ?
J’aurais changé d’équipe !
Quelle serait votre « priorité numéro un » pour le district ?
La qualité de l’air. Il y a le Port de Québec, la poussière noire, la poussière rouge… On sait que c’est local, on sait qu’on n’a pas juridiction. Ça prend un verdissement autour du Port, véritablement un mur vert. Il faut vraiment éviter que le vent les porte, les poussières. C’est un moyen qui est facile, écologique, peu coûteux et qui se situe à l’intérieur de notre juridiction. Il y a aussi les autoroutes – on est encerclé par des autoroutes dans Limoilou. À Démocratie Québec, on veut investir dans le transport en commun, dans la mobilité active, et aussi développer les artères commerciales des quartiers, leur économie locale, afin d’éviter que les gens aient à se déplacer trop loin, et ainsi pour qu’ils aient moins à utiliser les autoroutes, les automobiles. Enfin, il ne faut pas oublier l’incinérateur. C’est polluant. On sait qu’il y a des dépassements de furanes, de mercure. On sait que c’est une vieille technologie. On sait qu’on a des matières résiduelles qu’on pourrait mieux réutiliser, recycler ou composter. Et si on va investir dans la gestion des déchets, il faut également investir dans le recyclage et le compostage et attaquer à la base le problème des déchets, notamment en adoptant une vision Zéro déchet.
D’autres enjeux que vous jugez prioritaires pour le secteur ?
- Sécurité routière. « Quand les autoroutes sont bloquées, il y a des gens qui passent par Limoilou, en voiture, à haute vitesse. Sur la 1re Rue, sur la 4e Avenue, sur le boulevard des Capucins, entre autres. C’est dangereux. Sans oublier la 18e Rue. Il y a une culture, à Québec, où l’on ne semble pas respecter les piétons et les cyclistes, où certains parlent même d’une « guerre » entre automobilistes et cyclistes… C’est entre autres pour ça qu’on voudrait réduire la vitesse dans les quartiers à 30 km/h. »
- Plus de solidarité sociale. « Limoilou, c’est un quartier populaire depuis longtemps. C’est un quartier qui est maintenant très mixte – et c’est excellent ! Maintenant, la question, c’est de voir comment on pourrait améliorer les conditions de vie des gens qui sont marginalisés, ici, sans avoir à les déplacer. C’est pour ça que Démocratie Québec veut investir dans les coopératives d’habitation et les logements sociaux dans les quartiers centraux. »
Au-delà de ces priorités, Monlimoilou souhaitait également interroger la candidate sur d’autres enjeux, dossiers et thématiques liés à des enjeux de district, ciblés à partir d’une revue de l’actualité récente, de lectures de dossiers ou de mémoires présentés par divers organismes intéressés au développement du secteur, autant que d’échanges et correspondances avec citoyens et commerçants.
Environnement
Les questions liées à l’environnement – notamment sur le dossier de la qualité de l’air – sont au cœur des priorités de la candidate de Démocratie Québec.
Outre cet enjeu, Monlimoilou l’a questionnée sur l’importance à accorder au compostage communautaire.
C’est primordial. Dès que je serai élue, je vais trouver des sites et des budgets afin de bonifier l’offre de compostage communautaire dans le district. C’est inacceptable qu’il y autant de volonté de la part des gens pour composter, mais qu’ils n’aient pas la possibilité de le faire !
Jacquelyn Smith souhaite également appuyer de façon proactive le développement d’initiatives de verdissement : bandes vertes, jardins, toits verts, ruelles vertes… « Dès qu’il y a une volonté, on se doit de l’appuyer – comme pour la question du verdissement des ruelles, par exemple. »
Au fil de l’échange, la question – justement – du verdissement du secteur sud du quartier, du réaménagement de la 9e Avenue, est venue sur la table.
Sur la 9e, on peut remplacer une voie pour la verdir, bonifier la présence d’arbres. Il faut dire que le sud de Limoilou, c’est un secteur qui manque énormément de canopée. Ça crée des problématiques liées aux îlots de chaleur… Il y aurait possibilité d’élargir les trottoirs, de planter des arbres, c’est sûr.
Transports et urbanisme
La discussion en est venue, de façon incontournable ou presque dans la présente campagne, sur la question des transports collectifs et actifs.
On veut un tramway électrique structurant, avec un tracé allant entre la colline Parlementaire et Sainte-Foy, qui pourrait se rendre jusqu’au secteur de la Croix-Rouge, suivant ainsi l’axe qui est actuellement le plus achalandé. C’est un projet de 220M$ en mobilité intégrée. L’idée est de libérer les gens de l’automobile, et leur donner la possibilité de prendre le transport en commun, en offrant des trajets plus fréquents, plus rapides, suivant un meilleur tracé, sur des voies réservées, appuyé par une tarification abordable.
La candidate mentionne également la possibilité de développer des petits circuits liés à des autobus électriques, qui viendraient bonifier les trajets existants. Le vélo pourrait quant à lui bénéficier d’investissements nécessaires, que ce soit pour créer des pistes cyclables ou en assurer le déneigement. Le déneigement des trottoirs figure aussi parmi les priorités.
La sécurité piétonne ? « C’est primordial », lance la candidate de Démocratie Québec. Il s’agit, pour elle, de mettre en place des aménagements qui favoriseront les piétons en réduisant la vitesse de circulation – réduire la largeur des rues, élargir les trottoirs et bien d’autres approches rendant plus facile l’utilisation des artères par les piétons. Bref, il importe, globalement, de repenser la façon dont on conçoit les rues. « Évidemment, des moyens, il y en a plein ! Le défi, c’est de trouver ceux qui sont bons pour Limoilou. »
Et la sécurité autour des écoles ?
Pas de stationnement autour des écoles. On va encourager les enfants à marcher, et décourager les parents d’amener leurs enfants à l’école en voiture.
Tout cela, quitte à adopter une vision zéro accident ? « Bien oui ! » lance Mme Smith. « C’est inacceptable que ce soit OK de tuer quelqu’un, avec une auto, que ce soit correct car c’est juste un accident ! »
Développement du secteur et vie de quartier
Questionnée sur le développement du secteur, sur les moyens à envisager pour le densifier – s’il y a lieu –, Jacquelyn Smith estime que l’état actuel des choses, à Limoilou, semble adéquat. « On est assez dense, mais pour ce qui est des espaces verts, on pourrait assurément en ajouter plus ! »
Interrogée sur les liens entre les secteurs de l’arrondissement La Cité-Limoilou, la candidate se montre ouverte à les bonifier :
Je ne sais pas si c’est la rivière Saint-Charles qui crée une entrave naturelle, ou si c’est les autoroutes – mais pour les personnes qui sont ici depuis longtemps, ça fait partie des éléments qui font que Limoilou, c’est un peu une « ville dans la ville ». Cela dit, d’un point de vue pratico-pratique, c’est problématique. Par exemple, avec l’autoroute Laurentienne : si on est obligé de traverser une autoroute pour se rendre à pied ou à vélo à Saint-Roch ou Saint-Sauveur, ce n’est pas acceptable.
Elle indique, d’ailleurs, que sa formation a intégré la création d’un boulevard urbain pour Laurentienne dans son plan d’action. Et estime, par ailleurs, que les accès au quartier – les divers ponts – pourraient être aménagés de façon à être plus invitants.
Et ExpoCité, comment s’assurer que les citoyens des environs soient en mesure de s’approprier le secteur ?
Il faut créer des activités, des projets qui leur ressemblent, et qui les rassemblent », indique-t-elle.
Participation et vie citoyenne
Sur la participation citoyenne, Jacquelyn Smith rappelle la promesse de sa formation de donner, à chaque conseil de quartier, un budget participatif de 1M$ pour que les citoyens puissent lancer des projets locaux.
À Limoilou, en matière de participation citoyenne, j’ai l’impression que les citoyens sont tellement branchés, mobilisés, c’est extraordinaire. La dynamique ici pourrait servir d’exemple pour le reste de la ville. Il y a plein de projets proposés, d’idées sur la table », poursuit la candidate.
Et des actions à réaliser pour la petite enfance ?
Les plus jeunes sont les plus affectés par les problèmes liés à la qualité de l’air, ce qui fait qu’on doit régler en priorité cet enjeu. Il faut également leur offrir de meilleurs aménagements pour les rues et les ruelles, pour favoriser les déplacements à poussette. Il faut créer des espaces de voisinage, continuer d’appuyer les services afin de bien accueillir les familles, offrir des logements à prix abordable.
La candidate tient également à mentionner que Démocratie Québec s’est engagée à créer, dans la capitale, un centre contre la radicalisation. « C’est primordial pour un bon vivre-ensemble », estime Jacquelyn Smith.
Cela, sans oublier l’appui aux initiatives communautaires – par le biais de projets à petite échelle, d’initatives de proximité, « des projets à faible coût mais à grand impact ».
Et le mot de la fin ?
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