Scrap : l’art de recycler le cirque

Scrap : l’art de recycler le cirque | 2 juin 2017 | Article par Viviane Asselin

Numéro de manipulation de cerceaux. (Photos : Viviane Asselin)

Ça s’appelle Scrap, mais il n’y a rien d’abîmé ni d’usé dans la prestation de la formation professionnelle de l’École de cirque de Québec, présentée jusqu’à dimanche. S’il y a du recyclé, il apparaît sous un éclairage inédit grâce aux sensibilités artistiques des acrobates et aux choix scéniques de la « metteure en piste ».

Les cohortes passent et ne se ressemblent pas sur la scène de l’École de cirque. C’est là tout le défi d’un spectacle annuel autour d’un art qui ne se réinvente pas forcément en lui-même, mais qui est modulé par les personnalités de ses représentants et la vision de sa metteure en piste. On en ressort alors tout émerveillé, comme si c’était notre premier spectacle de cirque à vie.

C’est l’impression que m’aura laissée Scrap. La présence de musiciens-acrobates sur scène ; l’intégration de la danse et du cinéma, que ce soit comme élément narratif, intermède distrayant ou accessoire de cirque ; le jeu des contrastes dans les rythmes, les tons, les musiques, les époques, les styles, les numéros ; l’utilisation bien dosée des espaces scénique et aérien, seuls ou combinés… : autant de bons coups de l’équipe de création, dirigée par la metteure en piste Geneviève Kérouac.

Tout au plus aurait-on pu s’attendre à ce qu’on exploite davantage la thématique « scrap », notamment en explorant les possibilités circassiennes offertes par les accessoires du décor, représentatifs d’un dépotoir. L’utilisation d’un panier d’épicerie et la manipulation d’une planche à repasser en auront donné un aperçu ; on aurait été curieux d’en voir plus.

Un spectacle sans temps mort

Qu’à cela ne tienne, on ne manque pas de choses à voir avec la diversité des talents mis en valeur. Sur scène, une quarantaine d’acrobates — une quinzaine de finissants, une vingtaine de première année, et personne en reste. On les devinait peut-être un brin fébriles en début de représentation, jeudi — c’était la première d’une série de quatre —, mais ils possèdent la force du nombre.

Aussi les numéros de groupe auront-ils transpiré l’enthousiasme et le plaisir — la séance d’aérobie parmi les trapèzes et les cordes, notamment —, quand ce n’est pas la fougue et l’intensité, comme dans le numéro de bagarre acrobatique. La finale, composée d’un duo de planches à bascule où ni un saut ni un cri d’encouragement n’attendaient l’autre, aura réussi à rassembler tous ces ingrédients sans pécher par excès.

Mâts chinois, funambulisme, roue cyr, roue allemande, tissu, cerceau… : le potentiel de la relève circassienne se lit par ailleurs dans une quinzaine de numéros solos, enchaînés au quart de tour dans des transitions habilement ficelées. Coup de coeur pour la présence magnétique de la manipulatrice de cerceaux ; la profondeur de la performance des sangles, où le public semblait pendu aux mouvements de l’acrobate ; la fluidité de la valse acrobatique qui glissait en main à main ; le trait d’humour du jongleur ; et la maîtrise du joueur de diabolo — maîtrise de son art comme de ses moyens.

Scrap est présenté jusqu’au 4 juin, à 19h30. Il s’inscrit dans le cadre de Jours de cirque, qui proposent en parallèle plusieurs activités gratuites.

Pour plus d’info : Scrap, spectacle de la formation professionnelle, et programmation de Jours de cirque.

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