De 1963 à 1967, j’ai été vendeur de tickets à l’Expo. Un emploi pour les « étudiants d’été », comme on disait à l’époque.
Notre journée commençait vers 10 h le matin. On se rendait au Colisée, dans les bureaux, pour prendre notre « caisse » : rouleaux de billets pour le stationnement, pour les adultes, pour les enfants et notre change. Tout était calculé « à la cenne près ». Les billets étaient tous numérotés.
On mettait tout ça dans une grosse boîte en métal, fermée par un cadenas, et en route vers notre poste de travail.
Moi, c’était à l’entrée du stationnement sur le boulevard Hamel. J’étais jumelé à une personne plus âgée, un gars d’expérience. Depuis des années, il prenait congé de son travail régulier pour travailler à l’Expo.
Son rôle était d’établir le prix d’entrée selon le nombre de passagers et de faire le total, qu’il me communiquait. Moi, je lui donnais les billets, il me donnait l’argent et je rendais la monnaie au client.
J’avais une espèce de grosse boîte en bois avec une courroie pour passer autour du cou. Trois divisions dans la boîte, une pour chaque rouleau de billets.
Parfois, je travaillais dans une guérite afin de vendre les billets aux piétons. C’était plus ennuyant qu’à l’entrée des autos. Seul pendant de longues heures.
Le soir, à la fermeture, on mettait argent et billets restants dans notre boîte en métal et en route pour le Colisée. On devait traverser à pied tout le terrain de l’Expo, ce qui était dangereux. À la suite d’un vol sur un de mes collègues, la police venait chercher en voiture les boîtes pleines d’argent pour ensuite nous les remettre au Colisée.
Alors commençait la tâche la plus pénible : faire notre caisse. Quand ça balançait, on remettait l’argent à un caissier qui refaisait tous les calculs devant nous.
On finissait très tard et je retournais chez moi à pied. De beaux souvenirs malgré les longues heures de travail !