Vers un incinérateur moins polluant

L’incinérateur de Québec aura droit à un investissement de 6 millions de dollars au courant des prochaines années. Cette somme aura pour but d’éviter qu’il ne dépasse davantage les normes environnementales.

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L’incinérateur de Québec aura droit à un investissement de 6 millions de dollars au courant des prochaines années. Cette somme aura pour but d’éviter qu’il ne dépasse davantage les normes environnementales.

Au cours d’une soirée d’information organisée récemment par le Comité de vigilance de l’incinérateur, on apprenait que l’incinérateur respectait la majorité des normes d’émanations de gaz ou de produits chimiques dans l’atmosphère. Par contre, certaines substances ont vu leur taux de rejets augmenter de façon significative au courant de l’année 2016.

Le mercure est le produit chimique dont le taux de rejets a atteint des sommets cette année, vraisemblablement du fait que la population jette trop de piles et d’ampoules aux ordures. Daniel Munger, du Service de l’environnement et de la valorisation énergétique de la Ville de Québec, a d’ailleurs mentionné que les citoyens devront faire un effort supplémentaire pour éviter de jeter des produits pouvant contenir des substances polluantes comme le mercure. Mais encore faudrait-il plus de centres de tri, a fait valoir une citoyenne.

Pour Alexandre Turgeon, directeur général du Conseil régional de l’environnement de Québec, la population est appelée à passer à une autre étape en ce qui concerne sa capacité à trier adéquatement ses déchets.

Il y a un consensus qui se dégage parmi les membres du Comité de vigilance, même chez les élus. C’est beau d’investir des millions de dollars dans l’équipement, mais là où on a encore des croûtes à manger, comme citoyens, c’est dans le tri des déchets.

Améliorer la combustion, tout en réduisant la pollution

Ces problématiques de rejets atmosphériques ont amené la Ville à mettre en place huit mesures qui seront appliquées dès 2018, et qui devraient influencer positivement les rejets polluants émanant de l’incinérateur.

  • Remplacer l’unité d’addition de charbon par quatre unités individuelles (une par four) ;
  • Mesurer en continu les émissions de mercure sur le four 4 (le plus problématique) pendant une période de deux mois ;
  • Ajouter deux brûleurs au gaz naturel dans chaque four pour augmenter la température ;
  • Valoriser environ 15 000 tonnes de boues ;
  • Maintenir la deuxième campagne d’échantillonnage aux cheminées en 2017 ;
  • Embaucher un consultant expert en combustion ;
  • Sensibiliser les industries, les commerces et les institutions grands générateurs de mercure aux bonnes pratiques ;
  • Sensibiliser les citoyens à l’impact d’acheminer à l’incinérateur les résidus domestiques dangereux (RDD), entre autres les piles et les fluorescents, sur les émissions non conformes de mercure.
  • (Source : Ville de Québec)

Malgré la présentation de ces mesures, dont l’implantation nécessitera quelque 6 millions de dollars, certains citoyens demeurent sceptiques quant aux répercussions bénéfiques que celles-ci auront sur la qualité de l’air pour les personnes vivant dans les alentours de l’incinérateur. Une situation, rappelons-le, maintes fois décriée par la population du quartier Limoilou au courant des dernières années.

Un pas de plus vers la biométhanisation

1013556-usine-biomethanisation-ete-annoncee-pourPar ailleurs, cette consultation fut l’occasion pour les représentants de la Ville de présenter à nouveau le projet d’usine de biométhanisation. Sa construction, planifiée d’ici 2021 dans le secteur Maizerets, devrait en principe permettre de diminuer l’utilisation de l’incinérateur de 18 %.

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Il a été expliqué que dès 2022, la population devra continuer de trier ses déchets, mais de façon désormais à séparer les résidus alimentaires des autres types de déchets. Les aliments iront dans un sac spécial, tandis que les déchets non recyclables et non biodégradables seront envoyés à l’incinérateur.

Ce processus permettra de créer une nouvelle forme de fertilisant pour les terres agricoles. Du côté énergétique, la biométhanisation pourra transformer les produits jetés en gaz naturel, permettant de chauffer des maisons, cuire des aliments et même faire fonctionner des véhicules de manière plus écologique.

La soirée d’information s’est déroulée le jeudi 30 mars au club social Victoria devant une assemblée d’une cinquantaine de personnes. La prochaine séance devrait avoir lieu dans deux ans.

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