Monlimoilou célèbre cette année ses dix ans d’existence. Prenant prétexte de son contexte d’origine — alors qu’il se présentait, en 2008, comme « cette première vitrine web digne de la vitalité d’un quartier en plein renouveau » —, nous souhaitons aujourd’hui, pour l’occasion, souligner l’apport de ceux et celles qui ont contribué à changer le visage de Limoilou au cours de la dernière décennie. Cinquième portrait de cette série de dix personnalités marquantes : Suzanne Verreault, conseillère municipale du district Limoilou.
Dix personnalités qui ont marqué le quartier – Suzanne Verreault
Monlimoilou célèbre cette année ses dix ans d’existence. Prenant prétexte de son contexte d’origine — alors qu’il se présentait, en 2008, comme « cette première vitrine web digne de la vitalité d’un quartier en plein renouveau » —, nous souhaitons aujourd’hui, pour l’occasion, souligner l’apport de ceux et celles qui ont contribué à changer le visage de Limoilou au cours de la dernière décennie. Cinquième portrait de cette série de dix personnalités marquantes : Suzanne Verreault, conseillère municipale du district Limoilou.
Résidente de Limoilou de longue date, Suzanne Verreault en est devenue la conseillère municipale il y a neuf ans. Une conseillère qui, fière du quartier et des citoyens qu’elle représente, travaille main dans la main avec la communauté.
Comment perceviez-vous Limoilou au moment de vous y installer, puis d’en devenir conseillère municipale ?
Limoilou, c’est un choix qui a été facile pour moi, pour avoir vécu dans d’autres quartiers. Ce que tu retrouves à Limoilou, c’est l’âme — l’âme du quartier, la vie de quartier, la proximité, la mixité, le dynamisme…
Lorsque M. Labeaume est arrivé à la Ville de Québec, il m’a offert de me présenter — je travaillais déjà en politique, et je lui parlais souvent de Limoilou. Il m’a dit : « Ça ne te tenterait pas de te présenter à Limoilou ? Tu en parles souvent, tu as l’air à connaître ton quartier. » J’ai accepté l’invitation. Mais j’étais déjà imprégnée de Limoilou, je vantais mon quartier, je n’ai pas eu besoin d’attendre la politique pour le faire. Même il y a 10 ans, c’était un quartier qui, pour moi, répondait à un rythme de vie qui me convenait parfaitement. Je le percevais de façon positive, comme un quartier agréable — oui, s’en est suivi tout ce qui a été fait pour l’améliorer, mais déjà…
Comment envisagez-vous votre rôle dans le quartier, comme conseillère ?
Mon rôle premier, c’est d’accompagner des citoyens, m’assurer que le quartier répond à leurs besoins. Et écouter, aussi : je pense que le secret, c’est l’écoute. Dès le départ, après mon élection, j’ai fait le tour, j’ai rencontré plein de personnes, d’organismes, d’acteurs du milieu, et j’ai tout de suite compris que je n’imposerais rien à Limoilou : tout ce qu’on allait développer, on allait le faire ensemble, avec la communauté. Pour moi, c’est la plus belle expérience : travailler avec les gens du milieu, qui s’intéressent à leur quartier, qui en sont fiers.
Quelles sont les trois réalisations dont vous êtes la plus fière, comme conseillère municipale ?
Je pense que, quand j’ai été élue, le coup d’envoi pour dire « on s’occupe de Limoilou », ça a été la requalification du boulevard des Capucins. Le boulevard des Capucins, c’est une entrée de Limoilou, on y circule beaucoup, et c’était une désolation totale. La Ville a d’abord fait une caserne de pompiers assez moderne, ajouté des plantations, refait tout le boulevard, enlevé une voie de circulation… Pour moi, ça a été un geste très significatif qu’on allait prendre les choses en main.
Après, il y a eu la place Limouloise. Là, je parle vraiment de qualité de vie, de travail de collaboration ; une initiative qui émane du milieu qu’on a menée à bon port, pour les citoyens.
Ensuite, la qualité de l’air. J’étais là en 2009, et l’incinérateur était déjà une préoccupation pour les citoyens. Il y avait un comité de vigilance de l’incinérateur à la Ville, et, quand j’ai été élue, on m’a nommée présidente de ce comité-là. J’ai écouté longtemps et beaucoup ce qui se passait : les préoccupations des gens, les meilleures actions à poser, qu’est-ce que ça comporte de fermer un incinérateur… On a décidé — pour diverses raisons écologiques — d’investir dans notre incinérateur et de le rendre plus performant. On est rendu à plus de 70M$ d’investissement. Il y a un plan d’action qui se déploie jusqu’à l’année prochaine.
Aussi, quand il y a eu l’épisode sur la poussière rouge, ça a créé avec raison des inquiétudes. La Ville a créé un comité de vigilance des activités portuaires, avec Agnès Maltais à l’époque. Ce n’est pas un groupe de pression, on travaille en collaboration — avec la Santé publique, le ministère de l’Environnement, le Port de Québec, les citoyens, les groupes environnementaux — pour faire avancer les choses. C’est un geste important : il faut rassurer la population.
Comment percevez-vous l’évolution du quartier depuis dix ans ?
On a peut-être démystifié des choses par rapport à Limoilou. Dans la perception de certains citoyens de Québec, Limoilou, c’était un quartier hostile. Je pense que dans les dix dernières années, on a réussi à changer cette perception-là — que Limoilou, c’est autre chose que ça : c’est un quartier avec une qualité de vie, dynamique, fier, beau, invitant, attrayant… Je pense qu’on a brisé des perceptions par son développement et les investissements qu’on a faits.
Mais si le quartier a évolué dans sa dynamique, je dirais que sa base est la même : la fierté des gens de Limoilou est la même. On parle de gentrification, et oui, il faut changer des choses, s’adapter aux changements, accueillir de nouvelles personnes, mais pour moi, l’important, c’est qu’il y a un respect à travers cette mixité de population. Des gens qui sont ici depuis 70 ans ont encore leur place dans le quartier. Je n’ai pas senti que des gens ont été poussés à l’extérieur du quartier. C’est ce sentiment-là qui m’anime beaucoup, et quand je me promène dans mon quartier, j’ai toujours ce sentiment de fierté de voir que tout le monde a sa place.
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NDLR : Devant l’avalanche de noms à l’étape de présélection, l’équipe éditoriale a dû faire des choix difficiles, guidée par sa volonté de couvrir une diversité de champs d’intervention. Sans rien enlever aux personnes retranchées, la sélection vise à reconnaître les convictions, l’engagement, la persévérance et la vision qui ont présidé aux efforts consentis pour améliorer notre milieu de vie. À tous ceux et celles qui, néanmoins, s’impliquent dans le quartier et participent à son mieux-vivre, une part du mérite vous revient.
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