Pour souligner l’ouverture de la place publique Maizerets (située devant l’église Saint-Pascal), Gab Paquet a convié le public à un Noël du campeur en compagnie des musicien.ne.s Odile Marmet-Rocheford, Alexis Goulet Bouchard, Claudia Gagné et Jean-Étienne Collin Marcoux.
Gab Paquet fait neiger l’été sur la place Maizerets
Pour souligner l’ouverture de la place publique Maizerets (située devant l’église Saint-Pascal), Gab Paquet a convié le public à un Noël du campeur en compagnie des musicien.ne.s Odile Marmet-Rocheford, Alexis Goulet Bouchard, Claudia Gagné et Jean-Étienne Collin Marcoux.
Vous n’étiez pas à la place Maizerets le soir du 24 juillet 2018? Je vous plains. Sans vouloir attiser outre mesure votre FOMO (vous savez, cette peur de manquer quelque chose d’important), c’est un Gab Paquet diablement en forme qui a fait lever le party ce soir-là, le temps d’un Noël du campeur.
Reprenant une tradition des campings québécois datant de 1967, le chanteur moustachu et ses acolytes ont sorti tuques rouges et décorations pour une reprise de l’ouverture de la place. Cette fête d’ouverture, qui devait avoir lieu fin juin, avait été reportée en raison du mauvais temps.
Ce Noël à la Gab Paquet s’est, quant à lui, déroulé sous un ciel ombrageux, mais sans précipitations, malgré la forte chaleur. La foule d’environ 130 personnes qui occupait la place a été si rapidement happée par l’ambiance style « réveillon de Noël » qu’on aurait cru voir neiger!
Ouvrant son concert sur une nouvelle chanson qui semblait écrite pour l’occasion (« C’est Noël, c’est Noël/ On est-tu ben au bout du quai/ Quand y fait 25 à l’ombre »), Gab a enchaîné ses morceaux les plus connus (et quelques nouveautés) avec la connivence du public, qui reprenait chaque parole par cœur.
Dames aînées et leurs marchettes, gars tatoués de la tête aux orteils ou vêtus de t-shirts de heavy metal, familles dont les enfants portaient une moustache peinte au-dessus des lèvres, couples arborant fièrement des lumières de Noël sur le torse : le Tout-Limoilou était là. Notre chanteur de charme et de spray-net semblait lui-même ravi de cette diversité, soulignant la présence des petites familles avant de chanter Papa, maman, bébé, amour.
Mais c’est lors des morceaux plus dansants que l’énergie a été à son comble. Le chanteur dansait, bondissait, courait, interagissait de mille manières avec le public. Pendant Coach de vie, c’est armé d’un skateboard qu’il a circulé à travers la foule; lors du rappel, ce sont des familles entières qui ont dansé au rythme des Partouzes, pas trop regardantes sur le taux de rigueur politique des paroles de cette chanson. Un homme à la virile coupe Longueuil a même déposé sur scène une pancarte où on lisait, en lettres dorées : « Gab Paquet – Je t’aime – Joyeux Noël des campeurs 2018 ». La folie, quoi! Une folie saine, généreuse, décomplexée.
J’en ai oublié, le temps d’un concert, qu’on vit à l’ère de Trump et d’une intolérance grandissante. Et c’est ce qui me frappe, au fond, dans l’humour de Gab Paquet : si ses chansons, par l’absurde et le pastiche, rient de tous les travers de la nature humaine (par exemple, Les voyous se moque de la peur exagérée qu’on a de l’Autre avec un grand A, Santa Barbara rit de la vanité des amours imaginaires), l’humour de ce porteur de pantalon en lycra n’est jamais, jamais intolérant.
Une ouverture qui se reflète sur son public, sorti du concert tout sourire et se penchant pour être bien sûr de ne pas laisser d’ordures derrière soi.
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