L’espace de Chloé Barabé

Munie d’un diplôme en architecture et d’un DESS en muséologie, Chloé Barabé crée, participe à différents projets et explore les avenues variées qui se présentent à elle avec une passion et une curiosité intarissables. C’est une joie de découvrir son parcours atypique.

L’espace de Chloé Barabé | 30 novembre 2018 | Article par Catherine Breton

Chloé Barabé dans son bureau.

Crédit photo: Catherine Breton

Munie d’un diplôme en architecture et d’un DESS en muséologie, Chloé Barabé crée, participe à différents projets et explore les avenues variées qui se présentent à elle avec une passion et une curiosité intarissables. C’est une joie de découvrir son parcours atypique.

La pratique architecturale, qui est encadrée par des règlementations strictes, se définit traditionnellement comme l’art de concevoir et de construire des édifices, des immeubles, des maisons.

Chloé Barabé a plutôt adopté cette approche de l’architecture qui s’éloigne de la conception de tours à bureaux et qui en décloisonne les applications en visitant d’autres domaines tels que l’univers muséal ou le design de présentation. Ainsi, la collaboration avec le milieu artistique lui permet de sortir du cadre habituel et elle adore.

Carpe diem, comme dirait l’autre

Chloé a visiblement un don et la souplesse de saisir les opportunités qui se présentent. Elle go with the flow, comme on dit. Elle s’adapte et sait saisir les opportunités qui se présentent. Je l’ai rencontrée à son bureau, qui se situe dans les mêmes locaux que ceux de Brad, sur la 3e Avenue à Limoilou.

Dans ses premières années de pratique, notre jeune architecte s’est en quelque sorte perfectionnée, au sein de la firme d’architectes Bisson et associés, dans l’aménagement de l’espace. Alors sous la tutelle de Caroline Lajoie, Chloé a travaillé sur plusieurs projets d’exposition. Une porte venait de s’ouvrir, un intérêt nouveau, de naitre.

Artiste dans l’âme, Chloé affectionne particulièrement l’ambiance des musées, qu’elle qualifie de magique. Mais comme la mise en espace d’objets et d’œuvres d’art demande des connaissances plus spécifiques sur la conservation des œuvres, l’influence de la lumière, la scénographie muséale, etc., Chloé a dû reprendre le chemin de l’école pour obtenir un DESS en muséologie.

Tout en poursuivant ses études, Chloé a collaboré à divers projets, commerciaux cette fois-ci, menés par HATEM + D, une boite davantage axée sur le design, domaine qui n’est pas étranger à l’architecture et fait également partie des intérêts de la créatrice.

Puis, un bon matin, comme dans une suite logique à son parcours éclectique, l’agence de publicité Brad contacte Chloé. Ils cherchent un ou une architecte qui justement correspond à son profil multidisciplinaire.

Mais l’offre de l’agence Brad comporte quelques détails complexes qui font que Chloé ne peut pas simplement être embauchée. En effet, selon l’Ordre des architectes, un architecte ne peut pas exercer la profession s’il n’est pas engagé par une firme d’architecture ou s’il ne possède pas 51% des parts de la compagnie pour laquelle il travaille. Brad existe depuis 20 ans déjà : il est hors de question que l’on confie soudainement à Chloé 51 % des parts de la compagnie.

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Pour permettre une collaboration entre Brad et Chloé, il faut donc que celle-ci démarre sa propre boite.

« Ce serait un peu ésotérique de dire : il n’y a rien qui arrive pour rien. Mais c’est arrivé au bon moment dans ma vie. Ça a ouvert une porte dans ma tête, où je me suis dit : si je développe ma propre pratique, je peux faire ce que je veux. Il n’y a pas de limite. »

Chloé confesse qu’elle n’est pas née entrepreneure et qu’elle a dû le devenir. N’ayant pas de modèle dans son entourage immédiat sur qui se fier, elle est une fois de plus retournée sur les bancs d’école, cette fois-ci en entrepreneuriat.

Qu’est-ce que tu préfères dans ton travail?

« Les mandats dans les musées représentent des défis vraiment stimulants. D’une part, parce qu’il sont plus éphémères. Il faut toujours que tu te renouvelles d’un projet à l’autre. Il y a aussi le fait que le contexte muséal permet plus de folie. Et, il y a l’idée du storytelling qui ajoute de la magie », dit Chloé.

En effet, travailler à mettre en valeur des artéfacts religieux et des animaux empaillés demande des approches différentes. Mais il y a toujours un objectif à ne pas perdre de vue.

« La matière première, c’est l’espace, puis l’objectif de la création, c’est l’expérience de l’humain dans cet espace. »

Chloé, parce qu’elle adore collaborer avec les artistes, travaille présentement en cocréation avec l’artiste Louis-Robert Bouchard d’Interférences. Entourés d’une équipe, ils planchent sur la création d’un tableau qui fera partie du défilé du Carnaval de Québec.

Chloé Barabé sera au Pecha Kucha le 5 décembre au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ). Elle abordera justement le sujet de la collaboration : comment la collaboration enrichit sa pratique et vice-versa.

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