Le 3 juillet dernier, une cinquantaine de citoyens ont assisté au centre Mgr-Marcoux à une rencontre d’information portant sur le nouveau complexe hospitalier (NCH). Monlimoilou y était afin d'en apprendre davantage sur l’architecture et l’intégration au quartier de la phase 2 dont les travaux s’amorceront dans les prochaines semaines sur le site de l’hôpital de l’Enfant-Jésus.
Histoire d’illustrer l’importance du chantier et son impact potentiel autour de son quadrilatère, rappelons que la superficie totale du nouveau complexe hospitalier (NCH) du CHU de Québec sera de 180 693 m2 au terme de sa construction en 2025, soit plus de deux fois la superficie de l’Hôtel-Dieu de Québec ! Délimité par le boulevard Henri-Bourassa, la 24e Rue, l’avenue De Vitré et la 18e Rue, il s’agit du plus gros chantier de la région, pour un investissement total de quelque 2 G$.
Un « campus » hospitalier
C’est devant une audience en partie composée de représentants du Comité de voisinage du NCH et de la scène politique locale que Rémy Morency et Raynald St-Hilaire, du consortium d’architectes AES, et Robert Topping, directeur général du bureau de projet du NCH, ont décrit la phase finale et résumé le calendrier des travaux à venir.
La phase 2 succédera à la première, en cours depuis novembre, consacrée surtout au Centre intégré de cancérologie. Cette seconde phase inclura notamment la construction de l’immeuble des soins critiques (le plus gros bâtiment, d’une douzaine d’étages), d’un centre de recherche et de stationnements souterrains. Le réaménagement de l’hôpital de l’Enfant-Jésus complétera le tout.
Les deux architectes invités ont longuement décrit la nature de la phase 2 aux chapitres du patrimoine, des espaces et accès piétons, de l’art public et de la verdure.
Ainsi, à grand renfort d’images, MM. Morency et St-Hilaire ont souligné que des caractéristiques des premiers pavillons de l’hôpital seront reprises dans l’architecture de l’ensemble, telles que « la couleur de la brique dans des tons ocres » et « le motif du vitrail de la tour art déco ». De plus, la partie centrale du NCH, côté ouest, sera en angle, donc en continuité de la configuration actuelle de l’Enfant-Jésus.
D’autre part, les architectes étaient particulièrement fiers de décrire cette « grande promenade » qui s’inscrira dans l’axe central de l’hôpital, de même que la « grande entrée », du côté du boulevard Henri-Bourassa, qui aura à peu près la même dimension que le parc Jean-Paul-L’Allier ! Aussi, deux passages piétonniers, ou plutôt des « voies partagées » ont-ils expliqué, traverseront le site d’est en ouest.
Tous ces espaces extérieurs et accès conféreront un aspect « campus » à l’ensemble du projet. Ils incluront des « pauses mémoires » que trois œuvres d’art public agrémenteront : l’une dans la « grande entrée », les deux autres dans les espaces du côté de l’avenue De Vitré. Déjà choisis, les artistes doivent répondre à une commande d’œuvres « positives, ayant un effet apaisant pour la clientèle, et porteuses d’espoir ».
Enfin, « pour combattre les îlots de chaleur », le consortium a prévu la pause de membranes de couleur pâle sur les toits des nouveaux pavillons, en partie végétalisés. Aussi, un « écran de verdure » sera aménagé tout autour du NCH, principalement du côté d’Henri-Bourassa, là où seront plantés trois rangés d’arbres qui empiéteront sur la bande du terrain maintenant débarrassé des grands pylônes.
Des bons mots et des bémols
D’entrée de jeu, invité à s’exprimer, l’auditoire semblait plutôt satisfait du travail accompli par le consortium d’architectes AES, en particulier en matière de verdissement et de lutte aux îlots de chaleur.
Des résidents de Maizerets ont exprimé toutefois leurs réserves quant à l’intégration du projet dans leur secteur en regard de la mobilité des piétons, autobus et vélos. Ce qui a mené, il faut bien le dire, à des dialogues sur des points parfois très… pointus qui ont étiré cette soirée caniculaire de rencontre.
Aussi, le conseil de quartier Lairet revient sur les doléances d’un citoyen pour qui « le prolongement de la piste cyclable de la 22e Rue [à travers le site du futur mégahôpital] s'impose non seulement comme quelque chose de logique, mais comme quelque chose d'essentiel ». À leur défense, MM. Morency et St-Hilaire ont expliqué qu’il sera possible aux cyclistes de traverser la « voie partagée », à ce niveau, avec leur vélo à leur côté.
Sur une note positive, soulignons enfin cette suggestion d’un autre résident du quartier, chaleureusement applaudi : renommer le NCH « hôpital Irma-Levasseur », en l’honneur de la première femme médecin canadienne-française et cofondatrice de l’hôpital de l’Enfant-Jésus.
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