« Vive, colorée, basée sur les émotions, inspirée de la nature et connectée à l'imaginaire » : c'est ainsi que Rashël, artiste peintre de Limoilou, décrit sa peinture, issue d'un parcours dont elle a franchi les obstacles à force de travail et de conviction.
La peinture de Rashël s'offre aussi comme une critique sociale :
« Je peins en ce moment trois séries : une avec des figure d'animaux, une abstraite pour développer les émotions et une avec des sujets naïfs. Je suis toujours en ébullition. J'ai peint une série, Extinction, pour dénoncer la disparition de certaines espèces vivantes. Mes œuvres sont accompagnées d'un texte, pour passer un message et toucher les gens. »
Un parcours de raccrocheuse

Pour l'artiste, même s’il a été semé d’embûches, son parcours est important. Ce sont les difficultés rencontrées qui ont fait ce qu'elle est aujourd'hui. « C'est difficile de devenir artiste, ce n’est pas valorisé, surtout quand tu viens, comme moi, de Limoilou et d'un milieu défavorisé. J'ai décroché de l'école au secondaire, ça ne correspondait pas avec ma vision de la liberté », raconte-t-elle.
Mais sa soif d'apprendre lui a permis de raccrocher au cours pour adultes, puis au cégep et à l'université, où elle a obtenu une bourse d'excellence, pour finalement devenir professeure d'univers social au secondaire.
« Ça a vraiment été dur, j'ai fait mes études sur l'aide sociale, j'ai subi beaucoup de jugements négatifs, les gens me disaient que je n’allais rien faire de ma vie », explique Rashël.
« Avec du travail et parce qu'on y croit »

Après six ans d'enseignement et des difficultés liées à la pratique du métier, la remise en question s'est imposée : « J'avais pas de poste, j'étais plus pauvre qu'avant, j'étais brûlée, malade, à bout de souffle. J'ai pris la décision avec mon conjoint de me lancer en arts visuels », précise l'artiste.
Les débuts n'ont pas été faciles. Rashël a lancé une page Facebook, participé à toutes les expositions possibles, dans tous les espaces possibles : galeries, restaurants, bistrots, bars... Mais ce travail a finalement commencé à payer.
« Il faut travailler fort pour tirer son épingle du jeu et trouver son propre style. Il m'a fallu quatre ans pour trouver mon style. J'ai de la chance! J'arrive à vivre de mon art depuis quatre ans; mon but n'est pas de devenir millionnaire, mais de payer mes factures et d'avoir un peu plus. Et, surtout, que les personnes qui aiment mon art y aient accès. [...] Croyez en vos rêves, je suis l'exemple vivant que tout le monde peut réussir avec du travail et parce qu'on y croit », conclut Rashël.
On peut voir les créations de Rashël sur sa page Facebook et prendre rendez-vous pour visiter son atelier par le même biais : https://www.facebook.com/rash.creations/