Dans le cadre des dix ans de Monlimoilou, cette série résume notre couverture de quelques grands chantiers urbains – salués ou controversés, c’est selon – qui ont modifié le visage du quartier au cours de la dernière décennie. Septième chantier d’envergure : l'élimination des pylônes et poteaux de fer d'Hydro-Québec du paysage limoulois.
Mise en contexte du chantier
En octobre 2010, Hydro-Québec annonce la construction d’un poste de transformation de l’électricité en bordure du chemin de la Canardière, dans le secteur industriel de Maizerets. Le conseil de quartier du Vieux-Limoilou émet des réserves sur ce projet en portant l'attention sur ce qu’il qualifie de manque de vision à long terme incompatible avec de nouveaux développements « de qualité ». En contrepartie, le conseil se réjouit de la disparition anticipée de 16 km de ligne électrique du paysage urbain de Limoilou et de Saint-Roch.
Présenté au grand public, le démantèlement d'un segment de la ligne de transport régionale Québec-Reine inclut sur son parcours local le nouveau poste, qui sera complété à l'automne 2012 (carte ci-contre au point 3, cliquez pour agrandir).
Concernant le tracé souterrain initialement prévu, des voix expriment la crainte que les champs magnétiques présentent des dangers pour la santé, ce que contredisent des études scientifiques. Au printemps 2012, des discussions pour un nouveau tracé d’enfouissement des lignes à haute tension reprennent au sein d'un groupe de travail où siègent entre autres les trois conseils de quartier de Limoilou.
Parallèlement au programme des travaux d'Hydro-Québec, la Ville de Québec dévoile son plan de revitalisation de la zone industrielle Maizerets–Vieux-Limoilou. À l’été et à l’automne 2014, un important chantier de réfection a lieu sur le boulevard Henri-Bourassa. Particulièrement perturbants près du chemin de la Canardière, ces travaux comprennent à la fois l’enfouissement des lignes du nouveau tracé maintenant en cours et l’embellissement du secteur tel que planifié par la Ville.
Étapes du démantèlement, sites en attente de reconversion
Après le démantèlement du poste de la Reine en 2017 du côté de Saint-Roch, Hydro-Québec procède à l'hiver et au printemps 2018 à l'éradication de ses structures aériennes d'Hydro-Québec dans Limoilou. L'opération, qui débute en janvier par le retrait des pylônes et des fils de traverse de part et d'autre de la rivière Saint-Charles, se poursuit en février dans la section longeant le boulevard Henri-Bourassa et l’hôpital de l'Enfant-Jésus.
En mars, la société d'État procède cette fois au démontage des pylônes du vaste terrain contigu à la 41e Rue, depuis l’autoroute Laurentienne jusqu'au boulevard Henri-Bourassa où prend fin cette étape (vidéo ci-bas). Deux mois plus tard, sur la 2e Rue lors de l’ultime étape tant souhaitée par les résidents, Hydro-Québec récupère quelques éléments des singuliers poteaux de fer qui avaient encombré cette rue durant 90 ans.
Cela dit, quant à la destinée de la fameuse bande de terrain de quelque 120 000 mètres carrés à la hauteur de la 41e Rue, un parc, des infrastructures récréatives et sportives ou des constructions immobilières sont quelques-unes des vocations sur lesquelles se penche toujours le conseil de quartier de Lairet.
Enfin, à l’autre extrémité du démantèlement, le site de l’ancien poste de la Reine dans Saint-Roch a fait l’objet en octobre dernier de fouilles archéologiques. Celles-ci ont mené à la découverte de fondations de bâtiments témoignant du passé résidentiel et industriel du quadrilatère délimité par les rues Sagard, du Prince-Édouard, Monseigneur-Gauvreau et de la Reine. Le Programme particulier d’urbanisme centre-ville – sud de Saint-Roch privilégie sur ce terrain un développement résidentiel.
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En lien avec cette série, une exposition de photos aura lieu sous peu en différents lieux. Nous vous en tiendrons informés!
Voir l'article précédent de la série :
Dix ans de grands chantiers (6) : nouvelles vocations pour les propriétés religieuses du Mont-Thabor